Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 14 septembre 2022
May be the last time
(Nola Blue Records – Blind Raccoon – 2022)
Durée 47’59 – 11 Titres
https://johnnemeth.com
Il est né et a grandi dans l’Idaho avant de partir s’installer à San
Francisco en 2004 pour finalement prendre ses quartiers à Memphis à
partir 2013 et y poursuivre une carrière ponctuée de multiples
collaborations avec Junior Watson, Anson Funderburgh, Elvin Bishop,
The Bo-Keys ou encore Luther Dickinson, autant d’occasion
d’engranger des nominations mais aussi des récompenses dans tout ce
que le blues peut compter d’Awards. Harmoniciste virtuose et
chanteur à la voix pleine de sensualité, John Németh est
incontestablement un des meilleurs musiciens de sa génération et il
n’en finit plus de le prouver avec des albums personnels mais aussi
avec des projets comme The Love Light Orchestra sorti en début
d’année. Récemment diagnostiqué d’une tumeur agressive, le bluesman
a dû subir une lourde opération incluant une amputation de l’os de
la mâchoire et une greffe osseuse pour le régénérer, mais avant
cette opération qui risquait de l’empêcher de continuer à faire son
métier, il a souhaité enregistrer un album qui serait peut-être le
dernier. Immédiatement suivi par ses pairs dans cette aventure à la
fois humaine et musicale, John Németh s’est retrouvé pour deux
journées en mai dernier au Greaseland Studio de Kid Andersen avec
pour compagnons de jeu le propriétaire des lieux aux basses et aux
guitares mais aussi Elvin Bishop aux guitares et au chant, Bob Welsh
aux guitares, Willy Jordan aux percussions et au chant et enfin
Alabama Mike au chant. Démarré avec « The Last Time », un gospel
traditionnel rendu célèbre par les Staples Singer sur lequel John
Németh laisse sa voix faire des pirouettes, l’ouvrage va nous
emmener dans une sorte de formidable jam durant laquelle les
musiciens vont s’essayer avec énormément de fortune à des relectures
des uns et des autres mais aussi à des emprunts au « Feeling Good »
de J.B. Lenoir, au « Shake You Hips » de Slim Harpo, au « Come On In
This House » de Junior Wells ou encore au « I Found A Love » de
Wilson Pickett. La complicité entre les musiciens et la joie de
partager ces instants empreints de magie transpire de chacune des
pistes et on se régale de bout en bout avec des « Rock Bottom », des
« Stealin’ Watermelons », des « Elbows On The Wheel » ou des « I’ll
Be Glad », d’autant plus que John Németh se veut rassurant sur son
avenir et qu’il nous explique, scanner à l’appui, que l’opération a
été une franche réussite ! On se retrouve donc très rapidement près
d’une scène, que ce soit ici où là-bas …
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