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CLEGANE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 05 août 2022
 

CLEGANE

https://www.facebook.com/clegane.doom

Rencontre avec KooTôh et Laurent du groupe parisien Clegane, un trio doom/grunge énergique et explosif, qui nous parlent de leur album « White Of The Eye ». "Une introspection dérangeante et honnête de l’âme humaine". On a voulu en savoir plus …

Salut. Peut-on faire un petit rappel de qui est Clegane ? Et déjà pourquoi ce nom, quelle est sa signification ?
KooTôh : Salut Yann ! Clegane, c’est trois déprimés de la vie qui font de la musique triste. Le nom vient du personnage de Game Of Thrones. Si notre son devait prendre corps, on voudrait que ce soit le sien.
Laurent : On est en effet un trio, une bande de potes qui aime quand le son est lourd, pesant et beau. On a kiffé le personnage de Game Of Thrones, guerrier avec des valeurs.

Comment pouvez-vous vous définir musicalement car on parle de doom certes, mais il y a un petit côté grunge qui traîne par ci par là non ?
KooTôh : Carrément ! On colle d’ailleurs souvent les deux doom/grunge. On navigue un peu partout entre les étiquettes du genre. On aime pas trop se contraindre à un style.
Oliv : on se rejoint bien sur les 90’s, ça c’est sûr !
Laurent : le grunge, c’est comme ça que je suis entré dans la musique. Le côté vrai, chargé d’émotions et de grosses influences punk a changé ma perception de la musique et plus généralement de la vie. Il se trouve qu’on est tous les trois passés par là et ça se retrouve dans nos compos.

On va parler de « White Of The Eye », votre dernier album. Où nous entraînez-vous avec cet album ?
Laurent : on vous invite dans une introspection dérangeante et honnête de l’âme humaine. Dans un mélange de furie éphémère et d’abandon de la vie terrestre. Le corps cesse d’exister et laisse place au regard avide et dépourvu d’humanité.

Quels thèmes développez-vous ?
Laurent : ce sont des ressentis, des émotions prises sur le vif et déchiquetées puis vomies dans les oreilles de l’auditeur. On retrouve la haine, la frustration, l’acceptation du néant et la mort qui ne délivre plus l’âme mais l’entraîne dans un monde encore pire.

Cet album est-il un exutoire ? une manière d'extérioriser des sentiments ?
Laurent : complètement, au niveau des paroles et des mélodies je me laisse aller sur ce qui me touche vraiment. #Therapy

Comment avez-vous travaillé pour cet album ?
KooTôh : ça s’est fait dans le temps, un morceau après l’autre. Étiré sur deux ans, des mélanges de jam, de riffs que j’apportais et de travail en groupe. Pas de concept, que des tripes. On a laissé des morceaux de côté, on en a repris d'autres. On ne s’est jamais pris la tête à vouloir tenir une image, on voulait juste avancer, faire mûrir le son sans réfléchir aux étiquettes.
Oliv : la plupart des morceaux étaient déjà bien avancés dans les structures à mon arrivée, j’y ai apporté ma touche, en essayant de garder un jeu assez épuré, mais au final ils ont pas mal évolué.

Comment se déroule le processus de création dans le groupe ?
KooTôh :  C’est toujours un peu l’aventure, on compose à l’instinct, au coup de cœur. On peut faire tourner des idées en boucle pour finir par les jeter comme on peut composer un morceau en une répète ! Si Lolo ne se met pas à chanter sur un riff, c’est que le morceau n’est pas bon pour nous, ha ha !
Oliv : pour ma partie de batterie, j’écoute beaucoup les maquettes ou enregistrements d’idées des répètes pour essayer de trouver ce qui collera le mieux, et ça s’affine au fur et à mesure. Sur « White Of The Eye » par exemple, c’était vraiment ça.

Cet album a-t-il été composé pour la scène, ou pas forcément ?
KooTôh : Nope, on fait rarement ça. C’est d’ailleurs problématique après pour savoir quel morceau va fonctionner en live ou comment le jouer, comme pour « White Of The Eye » où on n'a pas forcément les machines ou Sam pour nous rejoindre sur scène !

Dans la présentation de cet album on parle de "pierre angulaire de la maturation du groupe", c'est quoi, c'est une nouvelle orientation pour vous ? Ou tout simplement l'évolution logique du groupe ?
KooTôh : Disons qu’on a compris et intégré notre processus créatif. On a un nouveau batteur qui a apporté une nouvelle solidité à nos fondations et de la richesse dans le jeu. On est un peu plus sûrs d’où on va et de ce qu’on veut.
Laurent : on a grandi avec le temps, nos compositions aussi. Je pense qu’on a gagné en maturité parce que c’est la suite logique d’un groupe qui joue et répète régulièrement.

Puisqu'on parle d'évolutions, quelles évolutions justement, qu'elles soient musicales ou autres, y a-t-il depuis vos premiers EP, même si cela ne fait que cinq ans ?
Laurent : il y en a plein, que ce soit nos découvertes musicales, nos rapports à l’instrument qu’on joue, notre ressenti, le fait de continuer avec Clegane est synonyme d’évolution.

Un petit mot sur cette pochette d'album. Qui a eu l'idée ?
KooTôh :  Si j’ai amené l’idée, on a tous aimé le concept d’élément central mis en avant. Le silex sur « Funeral At Sea », le flocon sur « White Of The Eye ». C’est un symbole fort, l’air et l’eau en même temps. Le froid, la complexité … J’aimerai assez continuer sur ce genre d’idée visuelle pour la suite.
Oliv : oui, ça pose un truc très frontal, imposant graphiquement, le fait d’avoir un seul élément, et aussi assez épuré comme notre style.

Vous avez des projets, des dates déjà prévues ?
KooTôh : On a déjà entamé la composition du prochain album, on a quelques surprises pour l’année à venir et pour les dates on est en tournée juste après la sortie de l’album et on commence à remplir gentiment le reste de l’année, comme au Macumba Open Air cet été.

Dernières questions rituelles chez nous : pouvez-vous définir le groupe en deux ou trois mots ?
KooTôh : Air & Terre
Oliv : amitié, sincérité.
Laurent : beau et sale

Et pour terminer : quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
KooTôh : Trop de choses, j’ai la boulimie mélomane ! Je peux t’écouter dans la même matinée un live de Vile Creature, le dernier Lorna Shore, un TV show de Sadistic Mika Band, Electric Callboy, Point Mort, Fatimà … jamais repu !
Oliv : un peu de Tool et le dernier Fatimà chez Lolo !
Laurent : exact le dernier Fatimà qui est une tuerie, et moi je me suis remis « Superunknown » de Soundgarden qui ne vieillira jamais.

Merci beaucoup pour cette interview
KooTôh : Merci de ton intérêt Yann, et un chapeau à ce que tu fais par passion et au temps que tu y consacres !
Oliv : oui merci à toi !
Laurent : merci Yann, à bientôt en concert j’espère.

Propos recueillis par Yann Charles