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Ecrit par Yann Charles |
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dimanche, 24 juillet 2022
SEEDS OF MARY
https://www.facebook.com/SeedsOfMary
Rencontre avec Julien du groupe bordelais Seeds of Mary. Il va nous
parler du groupe bien sûr, et de leur dernier album à l'étrange nom
de « Serendipity ».
Bonjour, avant de parler de votre dernier album, «
Serendipity », peut-on avoir un petit rappel de qui est Seeds of
Mary ?
Bonjour, nous sommes un groupe bordelais évoluant quelque part
entre le metal et le rock alternatif depuis 2011. Après plusieurs
changements de line-up, le groupe prend réellement sa forme actuelle
en 2015 avec la sortie de son premier album, « Choose Your Lie ».
Depuis, nous avons sorti trois autres disques et avons écumé les
routes de France afin de faire découvrir notre musique au plus grand
nombre.
Pourquoi ce titre un peu déroutant, « Serendipity » ?
Parce qu'il est justement déroutant ! Mais plus sérieusement, le
concept de sérendipité correspondait bien à la phase de création de
cet album, ou de tout autre d'ailleurs ! Nous sommes tous partis
avec une idée plus ou moins précise en tête de ce que serait ce
disque et le résultat, telle une heureuse découverte, a surpassé
toutes nos espérances dans son aboutissement. Le tout s'est révélé
être bien plus que la somme des parties.
Musicalement, comment vous décrivez vous ? On retrouve beaucoup
de diverses influences, grunge, metal, bref dites-nous donc ?
Il est toujours difficile de s'imposer une étiquette. Elles
viennent souvent des commentateurs extérieurs. Disons que rock metal
permet d'englober plus largement nos influences qui sont très
ancrées d'une part dans les années 90, notamment avec le grunge,
mais aussi dans les années 60 ou 70, notamment sur le travail des
ambiances et des harmonies vocales. Nous sommes un groupe ouvert sur
beaucoup de sonorités différentes, ça va de la pop au metal extrême
en passant par le hip-hop, le bluegrass, etc.
Quels thèmes développez-vous dans ce troisième album ?
La question de la perspective et de la recherche d'un regard
esthétique porté sur le monde qui nous entoure est une sorte de fil
rouge tout au long du disque. On retrouve cela dans les thèmes
abordés, les paroles, la pochette, les visuels, etc. Ce fil rouge
nous permet de passer par divers sujets comme la mort et la
naissance, l'aliénation, la folie, l'introspection, etc. Un vaste
programme !
Comment avez-vous travaillé pour cet album ? En fait, qui fait
quoi ?
En général un membre propose des compos au reste du groupe.
Principalement de mon fait, mais aussi Raph pour ce disque-ci. Le
reste du groupe se les approprie, propose des réarrangements, etc.
Les lignes de chant vont être déterminantes quant à l'avenir du
morceau proposé. On travaille beaucoup avec Jérem et Raph en ce sens
pour avoir les meilleures préprods possibles. Une fois que le
morceau est validé, la basse et la batterie prennent le relais. Puis
Jérem apporte ses textes pour finaliser le morceau.
C'est la pandémie qui vous a incité à faire cet album, ou bien le
projet était déjà en place avant ?
Alors le projet était en place avant et nous avons fini de tout
enregistrer quelques jours avant le premier confinement. Le mix et
mastering ont été faits par notre sixième homme, David Thiers,
durant cette période. La pandémie a néanmoins donné une saveur
particulière à ce disque et finalement le titre de l'album n'en
était que mieux choisi.
Je me doute de la réponse mais cet album est-il composé pour la
scène, c'est dans l'ADN de chacun je suppose ?
Il y a rarement une réflexion autour de cela. La plupart de nos
chansons fonctionnent bien en live car elles sont souvent basées sur
de gros riffs et des mélodies accrocheuses. Mais cela n'est pas le
premier critère. Le travail du studio est quelque chose de bien
différent qui offre des possibilités que n'offre pas le live. Nous
ne nous interdisons pas d'expérimenter des choses qui ne seront pas
reproductibles en live. Nous acceptons l'idée que techniquement
certains morceaux ne seront jamais joués en concert mais trouvent
toute leur place sur disque.
Quelles évolutions, musicales ou autres, notez-vous
depuis votre premier album éponyme ou depuis « Choose Your Lie »
par exemple ?
Nous avons beaucoup mûri et nos choix s'affinent petit à petit.
Nous sommes beaucoup plus conscients de la direction dans laquelle
nous voulons aller et l'affirmons de plus en plus tout en digérant
toujours mieux nos influences. Par exemple, le côté très rock n'roll
un peu brut de décoffrage de nos débuts a laissé la place à des
sonorités un peu plus atmosphériques et à des couleurs plus
mélancoliques. Néanmoins, le sens de la mélodie est une ligne
directrice qui existe depuis le début du projet. Nous sommes en
évolution constante sans dénaturer ce qu'est Seeds dans le fond.
Vous avez tourné avec beaucoup de groupes de styles différents
puisqu'on va de Nashville Pussy à Dagoba en passant par Gaelle
Buswel ou Les Wampas, quelles expériences en avez-vous tirées ?
Travailler avec des groupes pro nous aide à nous
professionnaliser également. Tant dans notre fonctionnement au sein
du groupe qu'avec les orgas ou au niveau de la com. Les regarder
travailler nous apporte de précieux conseils. Le premier étant
l'humilité ! Et puis parfois, cela nous montre ce que l'on ne veut
pas être. L'attitude de certains pros à l'égard de groupes de
moindre envergure est parfois détestable. Là aussi, il y a des
leçons à tirer. Et pour ce qui est de l'éclectisme des groupes que
tu cites, cela représente finalement assez bien la capacité que
notre musique peut avoir à toucher des publics bien différents au
sein de la communauté rock dans toute sa diversité.
Est-ce que toutes ces expériences live ont influencé l'écriture
de votre dernier album ?
Indirectement oui, car plus nous tournons, plus nous apprenons à
travailler ensemble, à nous connaître et donc être à l'écoute des
attentes artistiques de chacun. Et je crois que cela se retrouve
d'une manière ou d'une autre dans un disque.
On arrive aux questions rituelles pour finir cette interview :
pouvez-vous définir Seeds Of Mary en deux ou trois mots ?
Mélodique, aérien et agressif.
Et pour conclure, quel est le dernier morceau ou dernier album
que vous avez écouté ?
Le dernier Mastodon qui est un excellent cru.
Merci beaucoup pour cette interview.
Merci à toi.
Propos recueillis par Yann Charles
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