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DISCONNECTED pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 22 juillet 2022
 

DISCONNECTED

https://www.facebook.com/wearedisconnected.band

Retour sur une rencontre avec Adrian Martinot, un des membres fondateurs de Disconnected, qui vient nous parler de leur excellent album, « We Are Disconnected », qu'ils ont brillamment défendu sur la Mainstage 2 du Hellfest cette année. L'occasion pour nous d'en apprendre plus sur ce groupe.

Salut. On peut faire un petit rappel de qui est Disconnected ?
Disconnected est un groupe de metal moderne qui a vu le jour en 2012, d'abord sous forme de projet, et sous forme de groupe en 2018 avec la sortie d'un premier album, « White Colossus ». Et à la suite de ça, on a eu de belles opportunités de tournées avec Tremonti et Judas Priest. Que des belles dates. Ce qui a créé une belle exposition du groupe. Et nous voilà de retour après deux ans de pause forcée avec la Covid avec l'album « We Are Disconnected » qui est sorti en avril.

Pour affirmer votre identité ?
Oui, il y a un peu de ça. C'est surtout quelque chose qu'on a utilisé sur les réseaux sociaux où on signait avec le hashtag We Are Disconnected pour créer une sorte d'unité autour du groupe. Et puis cet album est une vision du groupe sur ce que l'on veut proposer, un projet bien défini. L'album précédent était ma vision. Cet album je l'avais écrit tout seul. Là, c'est vraiment quelque chose de collectif. On veut ainsi confirmer qu'on est bien un groupe.

Vous vous êtes enfin trouvé en tant que groupe ?
Oui oui. En fait on s'est vraiment trouvé au début de la tournée. Le line up est complet depuis ce moment-là. Humainement et musicalement, tout s'est bien passé, on s'est très bien entendu.

Dans l'ordre des sorties on a « Unstoppable », « Inarrêtable », « Les Rois du Monde » et maintenant « We Are Disconneted », ça ne fait pas un peu prétentieux tout ça ?
(Rires) Non, c'est surtout pour dénoncer les rapports de force qu'il peut y avoir dans la société. « Unstoppable » aurait dû sortir début 2020, mais avec la pandémie, cela ne s'est pas fait. Entre temps, on a changé de producteur, et on n'a plus le même mix. Mais à cette époque-là, « Unstoppable » était vraiment un cri de rage.

Où nous entraînez-vous avec ce nouvel opus ?
Disons que la musique sur cet album a été beaucoup plus travaillée. Je veux dire plus en profondeur que ce qu'on a pu faire avant. Il y a plus de maturité je trouve sur cet album. Les curseurs ont été poussés plus à l'extrême dans le sens où c'est plus abouti. En fait tout à plus de sens maintenant. On essaie d'avoir un son un peu plus mélodieux. Disons qu'on essaie de mettre le côté mélodique plus en avant. C'est une nouvelle culture musicale. Je pense qu'on a passé un cap.

Est-ce que c'est la fin des albums précédents et un nouveau départ ou juste une évolution pour le groupe ?
Plutôt un renouveau. Mais les gens qui nous ont découvert à travers le premier album vont s'y retrouver. On garde nos racines, mais il y a beaucoup de nouvelles choses. On est vraiment allé plus loin dans ce que l'on voulait faire. Et comme je te l'ai dit tout à l'heure, on a vraiment avancé ensemble, donc on est plus varié. Les influences de tout le monde apparaissent dans cet album.

Comment pourrais-tu le définir musicalement ?
Je dirais qu'on a un côté plus rock dans le sens où c'est beaucoup plus accessible par rapport à avant. Même si ça reste quand même technique sur pas mal de morceaux. Mais en règle générale, c'est beaucoup plus accessible. Donc oui, on est plus rock qu'avant.

Quels thèmes développez-vous ?
La différence par rapport aux premiers albums est qu'il n'y a pas de concept particulier développé. Chaque titre traite de sujets différents qui sont plutôt actuels et surtout un reflet de notre société. Mais on laisse quand même la place aux gens de s'approprier les paroles et de voir les choses à leur façon. On sait de quoi on parle mais on laisse toujours une porte ouverte à la réflexion.

La pandémie a-t-elle quand même changé vos plans ?
Oui. Dans le timing, il a fallu tout décaler. C'était très frustrant d'avoir tout ce matériel dans les mains et de devoir tout repousser en 2021, puis en 2022. Ce qui est rassurant c'est que les dates prévues ont été maintenues. Donc on n'a rien perdu, si ce n'est un peu de temps, comme tout le monde de toute façon.

Vous en avez profité pour retravailler vos compositions ou tout était déjà dans la boîte ?
L'album était déjà composé. En fait, on a pris plus de temps pour l'enregistrer. On a pu plus réfléchir pendant les enregistrements sur les sonorités. Mais finalement, il est comme on l'avait prévu il y a deux ans. Il n'y a pas eu de grands changements.

Vous avez été assez présents sur les réseaux, c'était important de rester en contact ?
Oui. On s'est posé la question car on avait déjà l'album, mais on ne pouvait pas le présenter, ni faire de concert. Et le temps passant, on a présenté des titres en acoustique, ou en version un peu orchestrale et sous forme de remix. Puis finalement, on a sorti un EP. Mais les gens qui nous suivent depuis le début attendaient vraiment cet album-là. C'était une façon de les faire patienter, sans dévoiler totalement l'album avant la vraie sortie.

Ces versions acoustiques, c'est quelque chose que vous auriez tenté sans la pandémie ?
Je pense qu'on l'aurait fait un jour oui. C'est vraiment quelque chose qui nous plaisait, donc oui, on l'aurait fait.

Quelles évolutions, qu'elles soient musicales ou autres, notes tu depuis vos premiers albums ?
On a pris une expérience de dingue avec les tournées européennes. On a vraiment beaucoup appris en faisant des grandes scènes. On sait maintenant comment certaines choses peuvent sonner sur scène. On n'a pas besoin de chercher beaucoup à l'avance. Ça nous a permis d'écrire des chansons pour le groupe et pas juste pour le fait de faire de la musique. Tout a pris beaucoup plus de sens qu'auparavant.

L'album a-t-il été composé pour la scène, ou pas spécialement ?
Oui. Tous les titres que je compose sont prévus dans l'optique d'être joués sur scène. On a toujours une pensée sur la manière dont ça va sonner sur scène. Même si au moment où tu commences à l'écrire, tu ne peux pas encore le savoir. Mais comme je le disais, l'expérience passée nous permet de nous projeter plus facilement. En plus, quand tu sais avec qui tu joues, tu sais que les titres ont été réfléchis pour que ça donne un maximum en concert.

Tu as dit tout à l'heure que sur « White Colossus », tu avais tout composé. Le fait d'avoir cette fois partagé les compositions, cela apporte une autre touche, une autre couleur musicale à l'album ?
C'est toujours Yvan et moi qui composons, mais cette fois on a eu les influences des autres membres du groupe. Et c'est ce qui apporte beaucoup. Même si tous les membres ne composent pas directement, ils ont une influence certaines sur les morceaux.

Vous avez réussi à bosser ensemble ou à distance ?
Nous on travaille à distance, vu qu'on est dispatché un peu partout en France. Donc on a l'habitude travailler comme ça, que ce soit pour la musique, mais même pour l'organisation du groupe. Et les moyens qu'on a aujourd'hui nous permettent de le faire très facilement. Ce n'est pas une barrière de travailler comme ça.

Vous avez gardé tous les titres pour la scène, ou vous avez composé avec les albums précédents ?
Selon les sets oui. Comme au Wacken ou au Rockfest on a une heure, on pourrait jouer tout l'album, plus quelques autres titres. Mais au Hellfest, où les sets sont plus courts, c'est plus compliqué de trouver le bon équilibre. Mais la priorité a été donnée au nouvel album. Il faut dire que tout le monde est plus à l'aise à jouer ces titres là que ceux des opus précédents.

Du coup, c'est la frustration qui vous a fait vous lâcher comme ça sur la mainstage 2 cette année ?
(Rires) Disons que de base, on est quand même assez énergiques. Mais là, c'est vrai qu'il y a eu un côté libérateur de toute cette période que l'on vient de passer. Et on a totalement extériorisé tout ça sur scène.

Dernières questions pour terminer : pourrais-tu définir le groupe en deux ou trois mots ?
Je dirais puissant, mélodique, moderne.

Et dernière question : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Le dernier album que j'ai écouté ? Je crois que c'est le dernier Bad Omens, qui a un titre assez … « The Death Of Peace Of Mind ». Un groupe que je ne connaissais pas trop. Du bon metalcore.

Merci beaucoup pour cette interview.
Merci beaucoup à toi aussi.

Propos recueillis par Yann Charles