Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

POINT MORT pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 01 juillet 2022
 

POINT MORT

https://www.facebook.com/PointMortBand

Rencontre avec Sam (chanteuse), Damien (bassiste) et Simon (batteur) du groupe Point Mort, dont la prestation sur la scène de La Valley au Hellfest 2022 a marqué les spectateurs. Ils nous parlent du groupe et de leur très bon album, « Pointless... », sorti au mois d'avril.

Salut. Peut-on faire un petit rappel de qui est Point Mort ?
Sam : Point Mort, c’est un groupe qui s’est constitué autour d’un groupe d’amis, puis qui a évolué jusqu’au Line up actuel depuis 2019. Nous avons sortis deux EP, « Look at the Sky » en 2017 et « R(h)ope » en 2019

Comment pouvez-vous vous définir musicalement ?
Sam : Assez difficilement (Rires). Disons qu’on est à la croisée de pas mal de styles dérivés du post metal. Mais disons qu’on fait une musique tantôt brutale, tantôt accueillante. On aime toucher un peu à tout.
Damien : Chez nous, c’est un peu le grand-huit musical à ce qu’on nous en a dit. Mais au-delà du metal à guitares et du scream, on aime bien les ruptures et les contrastes effectivement.

On va parler de « Pointless... », votre dernier album. Où allons-nous avec ce nouvel opus ?
Sam : On va où tu veux (Rires). C’est un peu un récit global de 53 minutes, avec des tableaux, des ambiances. C’est une musique assez cinématographique parfois, alors comme on ne fournit pas le film qui va avec, libre à chacun de se laisser porter.
Damien : On ne s’est pas vraiment mis de limites ou d’idées préconçues pour cet album, que ce soit en termes de formats, certains titres sont longs d’autres beaucoup moins, ou en termes de compositions, il y a une guitares-voix, ou encore d’arrangements de voix ou de guitares. Il y a même des synthés à la toute fin ! (Rires)

Quels thèmes développez-vous ?
Sam : Les thèmes sont variés, souvent métaphoriques et imagés. Comme pour la musique, pour les textes, on privilégie la liberté d’interprétation de l’auditeur/lecteur. Mais j’écris toujours sur la base d’une émotion ou d’un moment qui m'a touché, dont j’ai besoin de parler. De par la virulence de la musique, ce sont souvent des thèmes investis, mais on ne verse pas dans le militantisme. Nous sommes juste là pour faire de la musique.

Pourquoi des textes en Français et d'autres en Anglais ? C’est plus facile d'extérioriser certains sentiments en Français ?
Sam : C’est plus facile de “sonner” en anglais. Le rock trouve quand même son origine dans cette langue, plus que dans le Français. Mais parfois, la musique me dicte d’autres langues. D’où certains passages ou morceaux en Français.

Cet album est un exutoire ? Sans parler de thérapie, c'est une manière d'extérioriser des sentiments où on est vraiment dans l'imaginaire total ?
Sam : Les deux. Exutoire musical, c’est certain. Et pour les textes, comme je te disais, imaginaire, avec des métaphores à première vue et des thèmes précis et sensibles quand on creuse.
Damien : Exutoire en live effectivement. Nous ne sommes pas tous dans le groupe des personnalités hyper expansives, loin de là…  Du coup, en live, on ne se retient pas trop !

Comment avez-vous travaillé pour cet album ? Ensemble, à distance ? Comment s'est déroulé le processus de création ?
Sam : Comme toujours en fait. On part d’un riff ou squelette de morceau apporté par l’un de nous. Puis on le met à l’épreuve en répète. On réorganise, on réarrange, on enregistre, on réécoute et on remodèle tout jusqu’à ce que cela devienne fluide et naturel.
Damien : On éprouve beaucoup les tentatives en répète et on n'hésite pas jeter ce qu’on n'aime pas, je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’ego dans le groupe par rapport à ça, seule la composition importe.

Je suppose que la pandémie, à l'image de beaucoup de groupes, vous a affecté, mais est-ce qu'elle vous a aussi permis de travailler plus profondément cet album, ses sons, les enregistrements ?
Sam : Sur cet album, il a effectivement eu une phase de travail à distance un peu plus conséquente, due notamment au premier confinement. Cela nous a permis de prendre le temps, de vraiment peaufiner nos arrangements et d’arriver en studio avec des pré-prods très arrêtées. Cela a permis un plus gros travail sur l’arrangement du chant également.
Damien : Oui, ça nous a laissé le temps d’approfondir les compos. Nous avions réservé le studio avant la pandémie donc l’échéance était là pour nous, pandémie ou pas.

Cet album a-t-il été composé pour de la scène, ou pas forcément ?
Sam : Nous enregistrons en live. Nous sommes donc isolés chacun dans nos cabines, mais on se voit et on joue tous ensemble. Donc, c’est inévitablement pensé pour le Live. Et puis de toute de façon, je pense que le live, c’est ce qui nous anime véritablement.
Damien : On fait de la musique vivante, tant qu’on ne l’a pas joué en vrai tous ensemble ça ne compte pas. On a jeté des compos pourtant top sur le papier, mais qui ne donnaient rien quand on les jouait. Donc c’est vraiment important pour nous.

Quelles sont les évolutions, qu'elles soient musicales ou autres, depuis vos premiers EP ?
Sam : L’évolution musicale est indéniable, pour la simple et bonne raison que nous n’avons pas le même line-up qu’à nos débuts. Cela modifie forcément un peu la couleur, même si nous restons vraiment dans une continuité très fluide je pense.
Damien : Oui, ça tient aux personnalités du line-up mais aussi au temps passé ensemble soit en tournée ou en studio. Du coup, on gagne en expérience, on se connaît mieux et je pense que l’évolution de la musique s’en ressent dans le bon sens du terme. Après, on n'est pas passé de post-hardcore à jouer du reggae, donc ça reste dans la continuité.
Simon : Je pense qu'il y a aussi une évolution dans ce qu'on cherche à être en tant que groupe. Notre démarche se veut beaucoup plus "pro" qu'à l'origine, autant sur scène que sur album. Sur scène, on a toujours notre ingé lumière avec nous par exemple. En studio, sur cet album-là, on a pris plus de temps que les fois précédentes pour essayer de faire les choses mieux, que tout soit plus abouti, mais sans pour autant être surproduit.

L'expérience de la scène vous a-t-elle aidée pour écrire cet album ?
Sam : Oui, comme je te disais, je pense qu’on a toujours l’idée du live dans un coin de notre tête quand on compose. C’est cette interaction qu’on recherche avant tout, jouer nos morceaux devant des personnes vivantes.
Damien : On part du live en répète et on rajoute des arrangements ensuite, des synthés sur « Ash To Ashes » par exemple. Donc, en partant de la musique réellement jouée, mécaniquement, on pense forcément aux lives futurs, mais je ne pense pas qu’on se base sur notre expérience des lives passés pour composer. Ça parait peut-être bizarre, ou pas, mais nous sommes tout d'abord nos propres "spectateurs" et on est assez exigeants. Nous sommes notre pire public, les vrais gens sont beaucoup plus sympas et tolérants !
Simon : L'expérience de la scène nous permet aussi d'avoir l'intuition nécessaire pour savoir si les morceaux que nous sommes en train de composer seront "jouables" live. Si tu as suffisamment de temps, en studio, tout est possible, mais écrire des morceaux qu'on ne saura pas jouer en live derrière, ce n'est pas intéressant pour nous.

Un petit mot sur cette pochette d'album. La douceur des couleurs contraste avec la violence des mots et de la musique. Qui a eu l'idée ?
Sam : Chatouille est mon pseudo pour les projets visuels. J’ai, à ce jour, dessiné tous les artworks de Point Mort. Et dans toutes les pochettes, on a toujours aimé l’ambivalence entre des symboles sombres et d’autres plus ouverts. C’est raccord avec la musique. L’idée du côté très doux et pastel de cette pochette, qui, quand on y regarde de plus près, n’est pas si “édulcorée” que cela.

Vous avez des projets, des dates déjà prévues maintenant qu'on peut remonter sur scène ?
Nous serons au Macumba Open Air Festival en août. Puis, nous serons en tournée, pour une petite dizaine de dates en France, à partir du 21 octobre, avec une date de release à FGO Barbara le 22 octobre.

Dernières questions rituelles chez nous : pouvez-vous définir le groupe en deux ou trois mots ?
Sam : Alors, on se définirait plutôt par trois points de suspension (Rires). Mais s’il faut jouer le jeu, je dis “impétueux”, “sensible” et “cuisine”. La bouffe, c’est notre sujet favori après la musique, et puis finalement, on fait un peu notre tambouille.
Damien : Allez, ça ne sera pas des mots en vrac, mais une expression : "jusqu’au bout". Car on essaie d’aller jusqu’au bout de nos idées. Et aussi parce que les gens qui voudront, doivent réussir à écouter l’album jusqu’au bout, le dernier titre est mon préféré.

Et pour terminer, quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Sam : Le tout dernier morceau que j’ai écouté, c’est le nouveau titre de Omen XIII, « Live Fast, Die Slow ».
Damien : Le tout dernier morceau que j’ai écouté aujourd’hui est « Rubric » de Philipp Glass.
Simon : J'ai réécouté l'album « Nucleus » de Witchcraft que je trouve super bien, bien qu'à peine trop long. Mais ma dernière écoute inédite, c'était « Self Loather » de Ghost Bath que j'ai trouvé décevant par rapport à ce que je connaissais déjà du groupe.

Merci beaucoup pour cette interview
Merci à toi !

Propos recueillis par Yann Charles