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ELISE & THE SUGARSWEETS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
jeudi, 26 mai 2022
 

ELISE & THE SUGARSWEETS

https://www.sugarsweets.fr

Rencontre avec Olivier Raymond, guitariste à l'origine du groupe Elise and The Sugarsweets. Il nous parle du tout nouvel album du combo francilien, « Horosho », qui sortira le 3 juin. Ils seront au mythique Jazz Club Etoile le 11 juin et au New Morning le 10 octobre. Mais ne vous inquiétez pas, ils seront également en tournée un peu partout en France. Et vous aurez l'occasion de les découvrir sur scène.

Salut Olivier. On peut faire un petit rappel sur qui est Elise and The Sugarsweets ?
Salut à vous. Elise & The Sugarsweets, c’est un band de cinq personnes, tous passionnés de musique, qui se sont tous retrouvés dans ce projet autour de la musique rhythm’n’blues.  Cette formation est composée de Yulia Gubenko au chant, Olivier Ferrié à la batterie, Jérôme Ferrié à la basse, Bala Pradal aux claviers et moi à la guitare et aux chœurs. Ha, j’oubliais également ... Nous avons un super manager qui parfois joue de la théière, Xav’ Alberghini.

Comment peut-on vous définir musicalement ? Certes on est dans le blues, mais dans pas mal d'autres styles aussi ?
Eh bien en fait, on qualifie notre musique de rhythm’n’blues car elle regroupe plusieurs influences allant du blues que tu citais au rock’n’roll en passant par la soul et le funk parfois. En fait je crois que notre musique c’est simplement un melting pot de toutes nos influences respectives.

On va parler de « Horosho », votre dernier album. Pourquoi ce titre ? A-t-il une signification particulière ?
La traduction littérale est « bien ». Un mot qui transmet de la chaleur, un mot qui a une ambiance chaude, chaleureuse, porteuse d’espoir. Ce mot représente l’ambiance de notre musique : celle qui parle de l’âme à l’âme. Pas une acrobatie musicale mais plutôt une conversation amicale teintée des inspirations musicales et thématiques de tous les cinq membres du groupe. Il fallait un titre pour l’album qui évoque notre musique, et dans tous les cas, l’ambiance qui règne au sein du groupe, la bienveillance, l’amitié, la connivence, la cohésion, les rapports humains, et puis il fallait aussi trouver un mot qui graphiquement était esthétique.

Quels thèmes développez-vous dans cet album ?
Il y en a plusieurs mais dans tous les cas ce sont des thèmes qui nous touchent de près ou de loin. L’amour, la rupture, l’égalité, l’égalité homme femme, la famille, l’estime de soi, un nouveau départ dans la vie, etc. Nos chansons parlent de ces sujets-là.

L'actualité de ces derniers mois a-t-elle influencé l'écriture de certains textes, ou bien a-t-elle influencé la manière d'aborder le chant pour Yulia ?
Comment ne pas être affecté d’une manière ou d’une autres par les événements de ces derniers mois … Je crois que c’est impossible. Nous avons été affecté en bien et en mal évidemment, mais en ce qui concerne la musique, ça nous a permis d’écrire des chansons sur des sujets actuels sans tomber dans le mélodramatique. Cette période a été mise à profit pour écrire la totalité de cet album et s’organiser pour l’aboutissement de ce projet dantesque … Nous avons tout fait pour que cela puisse avoir lieu alors même que tout était à l’arrêt.

Comment avez-vous travaillé pour cet album ? Ensemble, à distance ? Qui écrit, qui fait quoi en fait ?
Pour cet album nous avons travaillé à la fois ensemble et à distance, sachant que les outils d’aujourd’hui nous permettent de faire des choses incroyables même séparés par de nombreux kilomètres. Souvent je compose la musique et j’envoie en premier lieu à Yulia pour échanger sur le sujet. Ensuite elle écrit ou bien j’écris les paroles. Parfois c’est aussi une idée qui vient d’un des membres du groupe qu’il faut développer. Dans tous les cas, je réalise toutes les maquettes des titres pour ensuite les soumettre au groupe afin de décider si on retient finalement les propositions où pas. D’autres fois, nous collaborons avec des artistes, qui sont aussi des amis, pour certains morceaux. Pour cet album nous avons fait appel à Bernard Sellam pour deux titres (« I’m Not Allowed To Sing The Blues » et « Let Me Be The Only One ») que j’ai ensuite réarrangés et Pascal Guegan pour le texte d'une de nos chansons (« Stolen Sun »).

Comment s'est déroulé le processus de création ? Vous vous posez et vous composez ou bien c'est quand une idée arrive ?
Dans le cas précis, on s’est posé pour écrire les chansons mais il faut dire que nous avions le temps avec la période que nous vivons … (no comment). Heureusement que cela reprend ! Pour cet album nous avons fait un gros travail d’arrangements sur les morceaux aussi bien d’un point de vue instrumental que pour les voix. Philippe Sellam (saxophoniste de No Jazz entre autres) nous a bien aidé pour l'arrangement des cuivres sur quelques morceaux de l’album. Ensuite Yulia et moi on a finement préparé et ciselé les chœurs afin que les harmonies révèlent bien les mélodies des chansons et que cela apporte vraiment quelque chose à la musique.

Qu'est-ce qui vous inspire ?
Je ne sais pas vraiment répondre à cette question. Je crois qu’il n’y a pas de sujet particulier. Lorsqu'on est touché par un événement spécifique cela peut devenir un sujet d’inspiration. On croise quelqu’un dans la rue qui est habillé d’une certaine manière cela peut devenir un sujet d’inspiration, un décès, une joie intense, une maladie, un petit moment de bonheur, une franche rigolade, une théière qui casse, le fromage, la crème, une discussion entre amis … Tout peut devenir un sujet d’inspiration soit pour un texte soit pour un riff soit pour une chanson entière … Je crois sincèrement qu'i n’y a pas de règle … Vraiment.

Je suppose que la pandémie, à l'image de beaucoup de groupes, vous a affecté, mais est-ce qu'elle vous a aussi permis de travailler plus profondément cet album, ses sons, les enregistrements ?
Oui évidemment, comme je le disais précédemment. On a fait un travail dans le micro-détail … Nous avons pris le temps d’aller enregistrer dans un studio merveilleux dans lequel nos chansons ont réellement pris vie. Nous avons enregistré au Studio Besco … Un endroit magique ! Ensuite nous avons pris le temps de nous entourer de gens extrêmement qualifiés comme, entre autres, l’ingénieur du son qui a réalisé la prise de son et le mixage de notre Album. Avec Michaël Buyens, je crois que nous nous somme tout de suite compris. Il a perçu immédiatement ce que nous avions dans la tête, ce que nous voulions faire comme son pour l’album … Et je crois sincèrement que nous avons vraiment réussi et qu’il a fait un travail fantastique. Pour le mastering, nous avons fait appel à un gourou du genre … Mais là, pareil, c’est grâce à Michaël que nous avons pu accéder à Elektra Mastering où Bruno a fait un travail incroyable. Pour les musiciens additionnels pendant l’enregistrement de l’album, c’est pareil, on a fait appel à des gens qui humainement et artistiquement était vraiment au top ! Tu pourras en juger par toi même si je te dis que nous avons pour la section de cuivres travaillé avec Phlippe Sellam (No Jazz & Captain Mercier), Lorenz Rainer (Yuri Buenaventura), Martin Berlugue (Zayka, Caravan Palace) et pour les chœurs Himiko Paganotti (Magma, Francis Cabrel) et Audrey Lurie (Little Odetta) … J’ai aussi mon fils qui est venu poser quelques notes de piano et d’orgue Hammond sur deux titres (« Galaxy » et « You Better Stop »), c’était super chouette de l’avoir avec nous pendant l’enregistrement. Je le redis encore une fois, nous avons sur l’album « Horosho » une équipe fantastique.
 
En parlant de sons et d’enregistrements, vous travaillez en one shot pour donner plus de spontanéité ? Ou bien chaque instrument et des mixes par la suite ?
Pour cet album on a travaillé tous les cinq sur de la prise de son live pour que la cohésion, l’interactivité et la spontanéité se ressentent vraiment. Nous avons ensuite fait une session d’enregistrement avec les cuivres et une avec les chœurs. C’est Michaël qui a orchestré toutes les sessions d’enregistrement.

Cet album a été composé pour la scène je suppose, car c'est l'ADN du groupe ?
OUI, un grand OUI, et nous avons vraiment hâte de le défendre à partir du 11 juin prochain où nous dévoilerons les titres en live au Jazz Club Etoile. Nous serons accompagnés de la section de cuivre pour l'occasion. Un conseil, réservez vos places … Il n’y en aura pas pour tout le monde, ha ha ha !

Pour vous avoir déjà vu plusieurs fois sur scène, il faut que votre musique reste entrainante, vivante, festive, vous êtes loin des clichés  du blues musique triste ?
Je n’ai jamais considéré que le blues était une musique triste … C’est une musique qui parle de l’âme à l’âme (from Soul to Soul comme disent les Américains …), parfois elle est triste, parfois elle est entrainante, parfois elle est dure, parfois elle est funky, parfois elle est soul … C’est ce que notre musique essaye de faire passer je crois …
 
Quelles sont vos évolutions, qu'elles soient musicales ou autres, depuis le début du groupe ?
Je crois que notre style s’est affirmé … Que nous avons fait du chemin depuis la création de ce groupe avec Olivier et Jérôme Ferrié en 2016 … Et que l’arrivée de Bala et Yulia au sein de cette formation a apporté énormément.  Toutes leurs influences ont aussi enrichi grandement notre façon d’aborder notre musique. On a voulu faire un album résolument moderne, plus moderne, histoire d'essayer, sans prétention aucune, de moderniser un peu ce style.

L'expérience de la scène vous a-t-elle aidé pour écrire cet album ?
Oui, je crois que forcément la scène est un des éléments qui nous a aidé pour écrire cet album mais c’est loin d’être le seul. Comme je le disais précédemment, tous les éléments de la vie actuelle nous ont poussé et aidé à écrire cet opus.

Un petit mot sur cette pochette d'album. La douceur des couleurs et du dessin, une très belle pochette. Qui a eu l'idée ?
La pochette et le design de l’album, c’est le fruit de longues discussions entre nous … Nous voulions quelque chose qui représente bien le titre de l’album et qui soit intemporel, dont le design soit apaisant. Nous avons fait un cahier des charges et c’est la merveilleuse Rebeccca (RBK Records) qui l’a réalisée. Encore une personne de choix qui nous entoure pour cet album.

Vous avez des projets, des dates déjà prévues car pour vous la scène, c'est la vie   ?
Oui, nous avons des projets plein la besace et aussi des dates. Nous travaillons actuellement sur 2023, qui va être une grosse année pour nous avec l’arrivée de cet album.

Dernières questions rituelles chez nous : pouvez-vous définir le groupe en deux ou trois mots ?  
Plus que ça … Deux mots c’est trop restrictif (Rires) Amitié, Bienveillance, Heureux … et rhythm’n’blues forever (Rires).

Et pour terminer cette interview : quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Allez, si j’ai le droit d’en citer deux, je dis le dernier album de Malted Milk et aussi le dernier Little Odetta … Deux tueries absolues, J'adoooooore !

Merci Olivier.
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles