Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 25 mai 2022
Prince de plomb
(Blue Line – 2022)
Durée 18’35 – 6 Titres
https://www.facebook.com/marciahigelin/
Difficile de se faire un prénom quand on porte un nom qui a marqué
de manière indélébile l’histoire de la chanson française, c’est sans
doute ce qui avait incité son père à réduire le sien pour mieux se
faire connaitre sous le pseudonyme d’Arthur H, et pourtant cette
jeune femme fragile en apparence qui porte un prénom rendu célèbre
par une autre légende, Les Rita Mitsouko, a choisi d’assumer et de
se mettre à nu devant le public sous son véritable patronyme, Marcia
Higelin. Une preuve sans doute de la détermination et du tempérament
d’une artiste qui présente ce printemps son tout premier EP, «
Prince de Plomb », un recueil de six titres soutenu par un piano
débonnaire mais aussi par quelques cordes et un chœur, juste assez
pour habiller une voix chaleureuse et élégante qui installe la
chanteuse non pas dans un registre précis mais bel et bien dans une
sorte de grand bain à remous où l’on aurait déposé une pointe de
jazz, un trait de blues, un je ne sais quoi de chanson française et
quasiment autant de rhythm’n’blues pour un résultat qui ne
s’encombre pas d’étiquette, aucune d’entre elles n’étant capable de
rester accrochée bien longtemps sur une musique glissante,
insaisissable, marquée peut-être par ce côté électron libre et
quelque peu trublion qu’affichait jadis son grand-père … Et pourtant
Marcia ne fait pas du Higelin, ou alors elle s’attache à faire du
Marcia Higelin, saisissez-vous la nuance ? Parce que chacune de ses
notes chacun de ses mots est unique, improbable, inattendu, détaché
de toute forme de marketing musical pour mieux réaffirmer
l’attachement de l’artiste à son indépendance, à sa liberté. On en
passe par de brèves « Lamentations spectrales » avant de
s’engouffrer dans des créations passionnées, habitées parfois, des
chansons comme « Dragon, Tigre ou Loup », « Mauvais Sort » ou « Les
larmes du Crocodile » au travers desquelles Marcia Higelin
extériorise ses doutes, ses colères, ses envies aussi … En faisant
volontairement le choix de la liberté, la jeune femme était
consciente qu’elle ne ferait pas l’unanimité auprès du public, mais
elle assume pleinement cet état de fait en se présentant telle
qu’elle est, avec une infinie sincérité. Dans les bacs depuis la
mi-mai !
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