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Ecrit par Yann Charles |
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mercredi, 18 mai 2022
BIRDSTONE
https://www.facebook.com/birdstoneband
Rencontre avec le groupe Birdstone à l'occasion de la sortie de leur
album, « Loos ». Un album aux textes assez noirs et un groupe qui en
conservant un héritage musical Rock/Blues/Psyché, essaie d'ouvrir de
nouvelles voies à ce style. A découvrir.
Salut. Peut-on faire un petit rappel de qui est
Birdstone, et pourquoi ce nom de groupe ?
Salut. Birdstone est un trio de Heavy Blues formé en 2015, le
nom du groupe est inspiré de petites sculptures de pierre en forme
d’oiseau que certaines populations amérindiennes déposaient dans les
tombes de leur défunts.
Comment pourriez-vous vous définir musicalement car on retrouve
pas mal d'influences dans cet album ?
C’est toujours compliqué de se définir, nous brassons plusieurs
influences personnelles que nous essayons de rassembler lorsque nous
composons. Nous avons tout.es les trois grandi avec des classiques,
mais aujourd’hui nous écoutons chacun.es des artistes très
différent.es. L’idée n’est pas tant de chercher à coller à une
esthétique lorsque nous composons, mais plutôt de trouver les
connexions entre toutes nos influences. En fait on fait du Blues.
On va parler de « Loss », votre dernier album. Quels thèmes
développez-vous ?
« Loss », comme son nom l'indique, vient au départ de l’envie de
parler de la perte, du deuil. L’idée était de confronter cette
grande thématique dans tout ce qu’elle a de plus nuancé. Ce n’est
pas seulement la perte dans ce qu’elle peut avoir de dramatique,
mais également ce qu’elle apporte en changements à venir. Le deuil
est une mécanique omniprésente dans nos vies, nos parcours. Souvent
difficile, il nous est néanmoins nécessaire de le traverser pour
avancer vers un renouveau.
Est-on dans la continuité de « Seer » ?
L’idée était pour nous de boucler l’arc débuté avec « Seer »,
tout en ouvrant des portes pour la suite. Nous savions que « Loss »
serait le dernier album enregistré avec le batteur originel du
groupe, Léo. Dans les textes, la nouvelle personnage incarne en
quelques sorte une fille spirituelle du prophète protagoniste du
premier album. Après la mort de sa figure paternelle, elle va
questionner son héritage, traverser le deuil de son ancienne vie, se
révolter contre l'ordre établi et tendre vers un monde nouveau.
C'est un hasard les titres très courts en quatre lettres ?
Souvent on se rend compte entre nous en répétant les morceaux
que lorsqu’un titre est trop long, on a tendance à lui trouver une
abréviation par souci pratique. Au moins sur les titres courts, pas
besoin ! Et puis c’est aussi une satisfaction visuelle, l’envie
d’aller vers le plus épuré.
Cet album est très noir ? Plus que le précédent ? Les textes sont
forts, c'est une histoire totalement inventée ou forcément on
retrouve du vécu, voir une sorte d'exutoire de vos sentiments ?
On ne l’a pas pensé spécialement plus noir que le précédent,
mais il est vrai qu’il a été très influencé par nos vécus
personnels. C’est pas non plus un exutoire mais nous avons tout
simplement évolué depuis « Seer », et nous avions l’envie de parler
de sujets plus présents dans nos vies à ce moment-là. Même si ce ne
sont pas des sujets faciles, nous voulions les traiter tout
simplement parce que nous y avons été confrontés.
Je trouve cet album différent musicalement du précédent. Les
riffs et l'atmosphère, l'ambiance générale, c'est une évolution
musicale pour le groupe ?
Oui, c’était pour nous l’évolution naturelle à cette période-là.
Mais qui sait de quoi sera faite la suite.
La pandémie vous a-t-elle permis de travailler plus
en profondeur ?
Nous avons terminé l’enregistrement juste avant le premier
confinement, la pandémie a permis à Benjamin, le nouveau batteur, de
s’intégrer au groupe et de reprendre sereinement sur de nouvelles
bases.
Comment avez-vous travaillé pour cet album ? Ensemble, à distance
? Comment s'est déroulé le processus de création ?
Ensemble, les impulsions initiales varient de l’un.e à l’autre
mais la conception de chaque morceau s'effectue à trois. Pour « Loss
», nous avons axé un peu plus le travail sur les arrangements, avec
plusieurs démos réalisées en studio avant le final.
Cet album a été composé pour de la scène, ou pas forcément ?
Pas forcément, on l’a vraiment pensé pour le studio, mais
sachant que nous ,allions l’enregistrer en prise live nous savions
qu’ils allaient être de toute façon compatibles pour la scène.
Qu'est-ce qu'on va retrouver sur scène, seulement cet album, ou
vous allez incorporer les titres de « Seer » ?
On a envie de neuf, donc ce sera beaucoup du nouvel album, mais
certains titres de « Seer » seront tout de même présents.
Quelles sont les évolutions, qu'elles soient musicales ou autres,
depuis vos premiers albums ?
Nous avons continué d’évoluer individuellement et en tant que
groupe sur les artistes qui nous inspirent. Bien évidemment cela se
ressent dans notre musique, la recherche de couleurs, de nuances
plus profondes sont autant de symptômes de notre envie de sortir du
terrain de jeu et des riffs classiques Hard Rock / Blues. Tout en
gardant cet héritage, encore une fois, nous voulons nous tourner
vers d’autres horizons.
2022, c'est enfin le retour sur scène ? Vous avez des projets,
des dates ?
Oui nous avons quelques dates qui tombent tranquillement, et
nous voulons nous tourner vers une nouvelle création dès que
possible.
Dernières questions rituelles chez nous : pouvez-vous définir le
groupe en deux ou trois mots ?
Siamo tutti antifascisti.
Et pour terminer, quel est le dernier morceau ou le dernier album
que tu as écouté ?
Susanne Sundfør – « Music for people in trouble » (Morceau : «
The sound of war »)
Merci à vous pour cette interview.
Merci à toi.
Propos recueillis par Yann Charles
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