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Ecrit par Yann Charles |
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lundi, 09 mai 2022
KNUCKLE HEAD
https://www.knuckle-head.com/
https://www.facebook.com/KnuckleHeadOfficial
Knuckle Head c'est la révélation rock du moment. Même si le groupe
existe depuis un moment maintenant. Un duo alsacien énergique à
souhait qui nous propose une dark country surpuissante, étonnante,
et surtout terriblement efficace. Rencontre avec Jock, le batteur,
qui nous parle du groupe, de son histoire et surtout de cet
excellent album, « Holsters and Rituals », avec lequel le groupe a
trouvé son style, sa signature. A découvrir sur platine, mais
surtout en live …
Salut. Première question qui je pense revient à
chaque fois, pouvez-vous vous présenter ?
Moi, c'est Jock, le batteur de Knucle Head. On m'appelle aussi
le barbouillé !
Knuckle Head, quand on regarde la définition, peut signifier
"personne stupide", bref, c'est lequel des deux qui a donné ce nom
?
Aucun des deux (Rires). Knucle Head, c'est le nom d'un
moteur de Harley Davidson des années 30, dont la production a été
arrêtée en 39, et qui a la réputation d'avoir été le moteur le plus
solide de chez Harley Davidson. C'était nos deux motos de rêve. Et
du coup, on a décidé d'appeler le groupe comme ça.
Comment vous définir musicalement ? On parle de dark country, je
pencherais pour un blues/garage un peu crade ... Bref dites-nous
donc !
Pour moi, c'est du stoner et de la country. Voilà, c'est très
sec et très net, mais j'aime bien que ce soit comme ça. Country,
stoner. Ça ne laisse pas indifférent.
Même si on retrouve quand même d'autres influences, d'autres
approches ?
Bien sûr, on peut avoir des accroches de doom, de dark, de
sludge, de hard rock, de new wave aussi, car moi qui suis grand fan
de Depeche Mode, on a tiré quelques inspirations d'eux et surtout de
leurs lives.
Qu'est-ce qui vous a attiré vers ce style de musique alors
qu'initialement vous étiez plutôt folk country non ?
On a grandi et on a mûri. Quand on s'est connu avec Jack, on
était très moto, très classique. On a eu trois ans pour travailler
cet album-là. Trois ans pour tout choisir, tout coordonner pour en
arriver à ce résultat qui est notre fierté. Un album qui est
beaucoup plus sombre, pour ma part, que ce que l'on a pu faire
jusqu'ici.
Quels thèmes avez-vous abordé ?
Je dirais que c'est du Tarentino avec du Mad Max. Et tout ça
avec un gros bordel occulte. Voilà, c'est un peu ça les thèmes.
Vos clips sont très cinéma, même cinéma américain, grosses
voitures, grosses motos même, vous êtes fans de ça ?
Alors on n'est pas forcément fans des States, mais on voulait
quelque chose, car dans le mot dark country, il y a country qui dit
tout de suite Américain, et nous, on voulait développer ça, mais
dans le style européen. Et on insiste beaucoup sur le fait que c'est
plus le coté Europe qui nous plaît. C'est pour ça qu'on a tourné les
clips dans des forêts, des montagnes, plutôt que le côté désert sale
et poussiéreux.
Peut-on avoir une information sur cette étrange « Chapitre 1 » du
clip « Burn » ?
S'il y a un « Chapitre 1 », c'est qu'il y aura un « Chapitre 2
». (Rires) Je ne peux pas en dévoiler plus. On est en train
de travailler sur le deuxième. Alors je vais peut-être te donner un
petit quelque chose, on est en train de voir pour faire un court
métrage. Donc il y aurait plusieurs musiques dans un clip. Et du
coup, le titre un peu western-spaghetti qui ouvre l'album et le
chapter 1 collent. Et ça, tu le comprendras sur le prochain clip.
Voilà.
On revient à vos compositions. Comment travaillez-vous, qui fait
quoi ?
On bosse ensemble. Moi, je lui parle des thèmes que je voudrais
aborder. Et lui, il crée tout ça. Pour ce qui est de la composition
musicale, je suis guitariste de base. Du coup, je l'aide à créer des
morceaux. Ce qui permet d'avoir aussi une touche différente. C'est
aussi pour ça qu'on a des choses aussi variées au niveau des titres.
Par contre, je m'occupe de l'embase de la batterie et Jack fait le
reste à la guitare.
Pareil pour les textes ?
On travaille sur toute l'embase de la musique, et après
seulement les paroles. Normalement, on fait l'inverse, mais là non.
Avez-vous enregistré en one shot pour donner autant
d'authenticité à vos compos ?
Ce n'est pas qu'on voulait nécessairement faire du one shot,
mais la manière d'enregistrer ne nous permettait pas de faire
autrement car on enregistre en analogique. Tout est sur bandes. On
fait une première piste avec guitare et batterie en même temps. Du
coup, si tu te plantes, c'est toute la bande qui est à jeter. C'est
ça qui donne un son aussi réaliste. Et tous les autres arrangements
et les autres sons sont pareils. Que ce soit avec des bocks, des
guitares, des tambourins.
Vous avez composé pour la scène ou pas forcément ?
Oui. Quand on compose la musique, on joue en vrai dans le
studio. Du coup, on travaille toujours le live. Jamais pour le
streaming.
Comment se retrouve-t-on avec Albert Bouchard de Blue Öyster Cult
sur une chanson ?
Alors ça, c'est fou comme histoire. Je suis très très fan de
Blue Öyster Cult. Je suis collectionneur de vinyles et j'avais toute
la collection. Et en parlant avec Dominique notre patron, il me dit
que c'est aussi son groupe préféré. Et il les a produit pendant
quinze ans. Et quand on a fait l'album, qu'on a fait les préprods,
j'ai appelé Dominique et je lui ai demandé si c'était possible de
faire un titre avec un des membres-fondateurs de Blue Oyster Cult.
Et on a reçu un mail, quatre jours après, d'Albert Bouchard
directement, nous disant que le titre était formidable et que ce
serait pour lui un grand honneur de participer à ce projet. Du coup,
on était complètement ouf !! C'est une grande fierté pour cet album.
Comment ça s'est passé, à distance ?
Oui, car il était en train d'enregistrer son nouvel album à San
Francisco.
Est-ce que Knuckle Head pourrait évoluer en trio voire en quatuor
à l'avenir ?
Jamais. Non jamais.
C'est vraiment une histoire de potes ?
Exactement. C'est plus que ça, c'est mon frère. Mon père me dit
souvent que c'est comme s'il faisait partie de la famille. Et pour
le père de Jack, c'est pareil pour moi. C'est d'abord un frère. Le
groupe, c'est un couple. Et c'est comme ça que ça fonctionne et on
ne changera jamais. Alors je sais qu'il ne faut jamais dire jamais,
mais là-dessus, j'en suis sûr.
Vos covers d'album sont très inspirées. « Holsters and Rituals »
fait un peu pochette d'albums dark ou black, pour celle de l'EP «
First Ride » elle faisait plus Rock N Roll …
C'est ça, c'est une évolution. On s'est trouvé. On avait
toujours ce style-là au fond de nous, mais on n'osait pas le
représenter tout de suite. Et depuis trois ans qu'on a créé cet
album, on s'est dit qu'il fallait qu'on le sorte et c'est mieux
comme ça. On a osé. Et l'énorme surprise, c'est que le public a été
enthousiasmé. J'hallucine des retours que l'on a. Des retours des
gens, de vous les médias qui disent que l'album est formidable. Et
ça fait très plaisir.
Et pour avoir eu des retours de votre concert sur scène en
ouverture de Laura Cox, le show est aussi bon que l'album. C'est
quelque chose que vous avez beaucoup travaillé avant ?
Oui oui. Ça a été très très dur de travailler le live. Comme on
voulait que tout soit vrai, tous les arrangements que tu entends
derrière dans l'album sont réalisés en vrai. Bien qu'on ne soit que
deux, ils sont tous lancés sur des samples qui fonctionnent sur des
pédales. Les gens nous ont dit que l'album est énorme, mais que là,
on dirait que nous sommes sur scène ! Et nous, on a tout misé sur le
show visuel et sur le show sonore. Donc, également une grosse
préparation pour tout ce qui est light sur scène.
Et ça vous arrive de vous surprendre sur scène. Être surpris par
quelque chose que l'autre fait sans que forcément, vous vous y
attendiez ?
Bien sûr. Tous les soirs (Rires). Tout le temps. Comme
je t'ai dit, c'est mon frère. On est complice. On se regarde tout le
temps. On se dit je t'aime à tous les couplets.
Quelles sont les évolutions depuis vos débuts d'après toi ?
Je dirais plus mature, plus grand. Plus honnête dans la façon de
travailler. C'est du très bon changement.
Vous avez vraiment trouvé votre voie musicale ?
Oui. Clairement oui. C'est ce qu'on n'osait pas faire, et
finalement, on l'a osé et ça fonctionne très bien. C'est formidable.
Comme je te l'ai dit, je suis très agréablement surpris des retours
actuels.
On arrive aux dernières questions rituelles : peux-tu décrire le
groupe en deux ou trois mots ?
Décrire le groupe en deux ou trois mots ? Honnête, Réel, et je
dirais Partageur pour le troisième mot.
Des mecs vrais quoi ?
On essaye. Je ne dirais pas "oui, c'est ça", mais on essaye. (Rires)
Et, pour terminer, quel est le dernier morceau ou le dernier
album que vous avez écouté ?
Alors ce n'est pas un album, mais la toute dernière chose que
j'ai écouté, c'est le dernier single de Royal Blood.
Merci beaucoup. J'ai vraiment aimé cet album et j'espère vous
découvrir très vite en live.
Ce sera avec un très grand plaisir. Merci à toi pour cette
interview.
Propos recueillis par Yann Charles – Photo : Christiane Tastayre
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