Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 11 mai 2022
The call
(Sing My Tittle – 2022)
Durée 42’13 – 11 Titres
http://www.steventrochband.com
Sideman de formations plus ou moins réputées depuis des années,
Steven Troch a décidé de sauter le pas en 2016 et de former son
propre groupe dans lequel il tiendrait les harmonicas bien
évidemment, mais aussi le chant. Le Steven Troch Band venait de voir
le jour et c’est la même année qu’il allait proposer un premier
album très abouti, « Nice ‘N Greasy », produit par un certain Kid
Andersen du côté de San José, Californie. N’ayant de cesse de jouer
et de partager sa propre vision du blues avec un public qui se
fédère derrière sa musique, le bluesman belge confirmera bientôt
qu’il est né sous une bonne étoile et c’est avec un troisième album
enregistré aux Robot Studios de Gang qu’il vient nous poser un
nouveau bâton de dynamite dans la platine en compagnie de Liesbeth
Sprangers à la basse, Matti De Rijcke aux guitares et Bernd Coene à
la batterie mais aussi avec une foule d’invités comme Luk Vermeir au
piano, Bart Vervaeck à la pedaal steel, John Halbleib à la trompette
et Luigi De Gaspari au trombone. Dépassant volontairement les
limites du blues, Steven Troch et consorts multiplient les couleurs,
les tonalités, et se laissent dériver loin des rives du Mississippi
pour partir se perdre du côté du Mexique, des Caraïbes, de
Nashville, de New York ou même de Liverpool, désacralisant le genre
avec beaucoup d’intelligence et lui apportant des cachets modernes
qui ne dénaturent pas ses racines pour au contraire les faire
ressortir et même leur apporter une nouvelle énergie, une autre
jeunesse, forcément mâtinée de nouvelles ardeurs. Posé à la croisée
du deuxième et du troisième millénaire, « The Call » est une
invitation la découverte d’une autre aventure dans laquelle les
choses se bousculent avec énormément de respect, en prenant soin de
ne pas se casser entre elles mais en donnant aussi de nouvelles
orientations avec des titres comme « Bad Times », « The One You Can
Rely On », « Down At The Heels », « On An Island » ou encore «
Waiting ». Avec des thèmes qui évoquent le quotidien des uns et des
autres et surtout avec énormément de sincérité, Steven Troch nous
présente un des albums les plus surprenants et les plus intéressants
du moment, un effort une fois encore produit par Kid Andersen aux
Greaseland Studios. Si l’on peut être un temps déstabilisé par cette
sorte de grand écart que nous proposent nos voisins belges, on finit
forcément par se retrouver dans une musique de qualité interprétée
avec le cœur !
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