Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 14 avril 2022
Back to the roots
(Alessa Records – 2022)
Durée 66’12 – 14 Titres
https://www.jimkahr.com
Il est né et a grandi à Chicago mais la consonance de son patronyme
n’est pas sans faire penser à de lointaines racines autrichiennes
qu’il doit à ses grands-parents qui ont immigré du Burgenland vers
la Windy City en 1910, aspirant comme nombre de leurs compatriotes à
une vie meilleure … Jim Kahr a ainsi fait ses premières gammes dans
les bars et les clubs chicagoans et a croisé Junior Wells pour la
première fois lors d’une jam dans un club du Southside, devenant
rapidement le guitariste d’un house band qui accompagnera des
pointures comme Buddy Guy et bien d’autres encore. Musicien de
studio, Jim Kahr enregistrera bientôt avec Freddy King et Jimmy
Rogers, Bobby Blue Bland ou encore John Lee Hooker avec lequel il
tournera en Europe. Evoluant également sous son propre nom, le
chanteur et guitariste présente cette année son nouvel effort sur le
label autrichien Alessa Records, une sorte de retour à ses racines,
et c’est aux côtés d’Ernest Williamson aux ivoires, Dave Smith à la
basse, Steve Potts à la batterie, Andrew Love au sax et enfin Reba
Russell et Jackie Johnson aux chœurs qu’il est allé l’enregistrer
aux Ardent Studios à Memphis en compagnie de Jim Gaines. De ses
influences premières qui vont de Wes Montgomery à Magic Sam en
passant par Otis Rush, Albert King et le British Blues des sixties,
Jim Kahr n’a gardé que le meilleur et c’est en proposant avec « Back
To The Roots » un ouvrage très diversifié qu’il nous entraine dans
un très bon Chicago Blues mais aussi dans des styles satellites qui
mettent parfaitement à l’honneur toutes les couleurs de la soul et
du blues. La voix de crooner du guitariste trouve à chaque instant
la bonne tonalité, le vibrato le plus juste, et c’est porté par un
groupe où l’on remarque pas moins de deux anciens musiciens de la
troupe des Blues Brothers dont un des éminents membres des Memphis
Horns qu’il nous offre des compositions très abouties, des
classiques en puissance comme « Big City Struggle », « Wonderin’ Why
», « Keepin’ It Hot », « Nothin’ To Lose » et « Chicago My Town »,
mais aussi une relecture en live de « Breakin’ Up Somebody’s Home »,
un titre de Timothy Matthews et Al Jackson interprété à l’origine
par Ann Peebles puis repris par Albert King, Bette Midler, Etta
James, B.B. King et autres Joe Bonamassa. A la très grande qualité
de l’interprétation vient s’ajouter une production haut de gamme et
c’est en renouant avec ses racines musicales mais aussi familiales
que Jim Kahr offre à ses fans un excellent album très logiquement
taxé de « Back To The Roots ». Bravo !
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