GAELLE BUSWEL à CLEON (76)
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Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 14 mars 2022
GHALIA VOLT – GAELLE BUSWEL
LA TRAVERSE – CLEON (76)
Le 13 mars 2022
https://www.ghaliavolt.com
https://www.gaelle-buswel.fr
https://www.latraverse.org
C’est une salle quelque peu réduite qui accueille ce soir une soirée
entièrement féminine avec en première partie une artiste belge
particulièrement en vue, Ghalia Volt, qui sort de la tournée Blues
Caravan de Ruf Records et qui s’accorde une dernière date en one
woman band avant de rejoindre la Louisiane où elle réside désormais,
puis avec une artiste bien connue de la scène hexagonale, Gaelle
Buswel, qui profite de la reprise des concerts pour enfin défendre
son dernier effort en date, « Your Journey ». Remplaçant au pied
levé Sari Schorr dont une partie de la tournée a été annulée, la
Francilienne ne va pas avoir grand mal à relever le défi devant une
salle motivée et dédiée à sa cause.
Mais avant de retrouver le quintet, c’est donc Ghalia Volt qui vient
poser un bâton de dynamite sur une assistance qui n’en croit pas ses
yeux. Que ce soit à la guitare ou à la cigar box, la jeune femme
nous régale d’un jeu en slide entre puissance et sensualité et fait
un usage plus que judicieux d’une voix qui met tout le monde
d’accord. Revisitant ses trois albums mais s’accordant aussi de
temps à autre un détour par un standard du blues, la géniale Ghalia
trouve un très juste équilibre entre ses morceaux et les histoires
qu’elle nous raconte, et en particulier celle du road trip qui lui a
fait traverser les États Unis en train, un voyage initiatique dont
elle a rapporté les titres de son nouvel album, tout simplement
baptisé « One Woman Band », un opus enregistré à Memphis au Royal
Studio par l’inénarrable Boo Mitchell.
En une petite heure de musique, Ghalia Volt parviendra à nous faire
entrer dans son univers grâce non seulement à un jeu plus que
captivant mais aussi grâce à un subtil mélange de gentillesse
et de charisme qui lui a permis de se mettre instantanément
l’assistance dans la poche. Nul doute que ceux qui comme nous la
suivaient depuis un moment au travers de ses vidéos postées en
ligne, depuis Clarksdale par exemple, ont eu la confirmation de
toutes les bonnes choses que leur inspirait cette artiste généreuse
et brillante appelée à devenir une des toutes meilleures de sa
génération.
Après cette mise en bouche de grande qualité, c’est le batteur Steve
Belmonte qui lancera le show de Gaelle Buswel avec un sample, très
vite accompagné par les autres musiciens du groupe et rejoint illico
par une frontwoman bien décidée à en découdre. Toujours aussi
précis, Michaal Benjelloun maltraite sa Gibson pour en tirer des
sons hallucinants tandis qu’à ses côtés, JB Petri à la basse et
Laurian Daire aux claviers incarnent la force tranquille d’un groupe
dont les maîtres mots sont cohésion et efficacité. Très en verve,
Gaelle n’attend pas une seconde avant de pleinement entrer dans le
set et c’est avec toujours le même charisme et les mêmes mimiques
qu’elle hypnotise instantanément une salle forcément sous le charme.
Déroulant un show bien construit et carré au possible, les
Franciliens vont nous offrir quelques surprises comme ce titre a
capella proposé à cinq sur le devant de la scène, ou encore comme ce
premier rappel en solo sur lequel Gaelle débranchera sa guitare et
éloignera son micro pour mieux s’approcher d’une salle debout qui
finit de succomber à son charme. Il faut dire qu’entre rock et
blues, le quintet n’aura pas ménagé ses ardeurs et que c’est un show
époustouflant auquel nous aurons eu la chance d’assister
aujourd’hui, un spectacle qui pioche intelligemment dans toute la
discographie d’une formation dont on n’a pas fini d’entendre parler.
Une grande vague de fraicheur et de spontanéité sur une scène
française tous publics confondus qui a besoin de ce genre de groupes
pour se ressourcer et redorer son blason tant au niveau national
qu’international.
C’est une fois encore un pari gagné haut la main par La Traverse qui
a réussi à proposer une soirée Blues au Féminin de très belle
qualité et qui a été fidèle à une réputation qui fait d’elle un des
plus beaux lieux de culture du Far West parisien … C’est aussi pour
ça qu’on aime tant s’y rendre !
Fred Delforge – mars 2022
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