Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 14 mars 2022
Embrasser le chahut
(Autoproduction – 2022)
Durée 49’31 – 12 Titres
https://www.lalue.net
Elle était encore une enfant quand elle a écrit ses premières
chansons, et c’est en dessinant son avenir avec des instruments de
musique divers mais aussi des cours de théâtre que Ludivine Faivre
deviendra une artiste complète et polyvalente, aussi à son aise au
piano qu’à la guitare et plutôt douée pour tout ce qui touche au
chant … Devenue La Lue à la scène, cette amoureuse de la chanson à
textes s’efforcera d’en composer plus d’une trentaine et de les
mettre face au public par l’entremise de trois ouvrages parus entre
2009 et 2018. Et finalement, l’arrivée de la quarantaine conduira
l’artiste vers un quatrième album bien décidé à « Embrasser le
chahut », un ouvrage pensé et enregistré avec des compagnons de
route comme Jean-Michel Trimaille et Dominique Hunziker au chant et
aux guitares et Benoit Chabod à l’accordéon, mais aussi avec nombre
d’invités apportant des instruments comme le cor, la clarinette, le
tuba, la trompette ou encore les percussions. Le ton léger et la
gouaille bien accrochée de cette artiste débarquée du Jura ne
manquent jamais une occasion d’attraper le chaland par l’oreille
mais aussi par le cœur avec des chansons pleines de réalisme, des
chansons qui savent être tendres et optimistes mais aussi lucides,
des chansons où il est question de la vie de tous les jours, avec
ses petits et ses gros soucis. On y parle de l’amour filial, de la
transmission des connaissances et d’une quête plus que logique
d’authenticité, mais on y évoque aussi la vie trop chère, les
commerces qui peinent à survivre face à la concurrence des géants du
net, le renoncement, le monde qui a tendance à partir en vrille et
plus généralement tout ce qui fait que la vie peut être parfois
formidable, parfois insupportable. Pourtant, c’est en s’efforçant de
toujours avancer dans le sens du beau et du positif que La Lue
s’essaie à des chansons plus sensibles les unes que les autres, des
poèmes dans lesquels elle glisse parfois un trait d’insolence ou de
dérision, mais où elle met aussi et surtout beaucoup d’amour et de
générosité. Seule ou en duo vocal, Ludivine Faivre nous régale à
chaque instant de tranches de vie comme « Les jambes de Jules », «
Gasoil », « Le magasin du Padre », « La symphonie authentique » et «
Advienne que pourra » mais aussi des superbes et émouvants « Paysan
» et « La maitresse d’Evie » qui finissent de faire de cet album un
véritable trésor à découvrir d’urgence.
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