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Ecrit par Yann Charles |
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mardi, 08 mars 2022
SECOND DAY
https://www.facebook.com/SecondDayofficiel/
La fonction essentielle d'un webzine est de faire découvrir au plus
grand nombre des groupes et des artistes. Et c'est le cas avec cette
rencontre avec François de Second Day. Un groupe franc-comtois que
je vous invite à découvrir musicalement, et à travers ce petit
entretien.
Salut. Pouvez-vous vous présenter, et pourquoi ce
nom de groupe Second Day ?
Salut ! Nous sommes quatre musiciens basés autour de Besançon et
nourrissons ce projet depuis 2017. Il y a Grégory Moustache (guitare
lead), Lucas Sassi-Lancien (basse), Quentin Mavon (batterie) et
moi-même, François Gressot (guitare, chant, composition). En 2016,
lorsque le groupe n’avait pas adopté sa configuration actuelle, j’ai
rejoint des amis qui répétaient dans l’optique de faire quelques
reprises et de la compo axée epic metal. Second Day Fighters a vu
apparaitre sa première compo « Scourge of Men » (actuellement
disponible dans notre EP « Threee Wizards », 2020), mais au fur et à
mesure du temps, des changements de line-up se sont produits. En
conséquence, j’ai eu la chance de pouvoir me proposer à la
composition, et le style a fini par prendre une tournure plus
prog/death/alternatif. Nous avons choisi de raccourcir le nom pour
Second Day pour amener quelque chose de plus léger, et amenant des
symboliques plus intéressantes. Dans ma représentation des choses,
Second Day évoque une humanité plus apaisée, une phase d’existence
plus harmonieuse que celle que nous connaissons actuellement !
Comment définissez-vous votre musique, car je vois que vous êtes
passés par divers styles. Ça passe du melodic death metal au metal
alternatif, folk metal ?
En effet, il est souvent difficile d’être très bref au moment
d’annoncer notre style. (Rires) Dans les structures nous
avons une base prog à la Opeth, et là-dessus des penchants
effectivement melo-death (Insomnium), metal alternatif, et une
touche de post-black parfois (Alcest est aussi une grosse influence
pour moi). Les débuts ayant été axés epic/folk metal, il y a une
volonté de proposer une musique dans l’ensemble très mélodique. Je
suis aussi assez attiré par tout ce qui touche au djent, au
deathcore, au post-rock … L’idée est de parvenir à une expression
diversifiée et pouvant aborder plusieurs codes tout en maintenant
une certaine cohérence ! Donc finalement, on peut résumer à : prog,
et plus si affinités.
Présentez-nous ce nouvel album, « Dawn », tout d'abord est-ce un
album scénarisé ?
« Dawn », sorti le 20 janvier 2022, contient huit titres dont la
trame de fond s’articule autour du sentiment de séparation, avec des
textes plus personnels et quelques partis pris poétiques dans le cas
de « Smiles In The Smoke part. 1 ». Cet opus constitue une
affirmation satisfaisante de ce qu’on voulait partager en termes
d’identité et d’esthétique. Contrairement à son prédécesseur « Three
Wizards », les textes ne sont pas liés les uns aux autres, et le
discours se veut plus direct et moins romancé. L’écriture est ici
plus personnelle, spirituelle et philosophique. Certaines
difficultés comme la difficulté à lâcher prise ou l’amour non
réciproque sont abordées, la composition restant associable à la
précédente même si nous avons cherché à développer le propos, pour
un résultat (je l’espère) plus riche !
Cet album est la suite de vos précédents EPs ?
Pas nécessairement donc, vu que la ligne directrice est
différente au niveau de l’écriture. Mais concernant l’instrumental,
le mixage ou même de l’identité visuelle, il est vrai que nous avons
voulu maintenir une continuité avec notre sortie précédente !
Qu'avez-vous apporté par rapport à vos précédentes productions ?
Un regard plus expérimenté dans l’ensemble, un travail du son
plus abouti de la part de Gravity Sound Prod (qui a fait beaucoup de
chemin depuis « Three Wizards », sa première prestation), et la
première mise à contribution d’une tierce personne. Yoann Singh, un
ami, a accepté de prêter sa voix pour les passages parlés de «
Cycles » et « Eiram » ! Ce type d’ambiance est particulièrement
inspiré d’Hypno5e et ses passages contemplatifs presque
cinématographiques. Autrement, nous avons cherché à améliorer notre
jeu, ce qui est un challenge permanent !
Beaucoup de changements de rythmes et de voix dans vos morceaux,
c'est pour leur donner plus de puissance ?
C’est en effet un calcul : j’ai la conviction que le fait de
jouer sur les reliefs permet d’exprimer au mieux cette notion de
puissance. Même un certain nombre de groupes de metal extrême usent
du système d’inclure des respirations pour que les reprises à plein
régime semblent d’autant plus efficaces. Et même au-delà, je trouve
ce système d’expression assez complet et permettant un bel éventail
de créativité. C’est pour cette raison que des projets tels
qu’Amorphis, Opeth ou Naïve ont été bénéfiques pour l’orientation de
notre style.
Beaucoup d'homogénéité dans vos titres, mis à part
« Ghelan San » qui est une sorte d'interlude posé au milieu de cet
album ?
Absolument, cet interlude est un clin d’œil à la scène néo/dark
folk que j’affectionne énormément. Je suis plutôt fan de groupes
comme Heilung et Wardruna et sur certaines techniques vocales, ces
genres peuvent rapidement se rapprocher du metal. Dans le cas de Kai
Uwe Faust (Heilung), on assiste à un chant chamanique plutôt
agressif qui fonctionne à merveille. Coté paroles, il s’agit de
langage intuitif qui a pris forme spontanément de manière à apporter
un caractère suggestif : pas de signification fixe, mais propre à
chacun(e) !
Je suppose que comme beaucoup de groupes, la pandémie a été un
frein dans votre plan de sortie de l'album, mais est ce qu'elle
vous a permis de travailler, ou d'approfondir votre travail
musical ?
La pandémie a surtout été rédhibitoire pour les lives, plus que
pour le processus de production d’album. C’est même surtout ce qui
nous a poussé à 100% sur l’enregistrement plus que sur le démarchage
de dates ! Mais il est vrai que c’est un peu frustrant que de ne pas
pouvoir faire une release party à la date même de sortie, et de
difficilement pouvoir se projeter pour pouvoir défendre l’album en
live. Cela étant, nous parvenons à proposer quelques concerts malgré
tout dans les environs bisontins ce qui est toujours encourageant !
Concernant notre travail on peut dire ça, dans la mesure où il nous
a été possible de nous adapter pour mener cette sortie à bien. Pour
le rodage, nous avons pu heureusement continuer à répéter malgré la
clôture des locaux habituels. Et lors de la sortie, j’imagine que le
public reste attentif aux nouveautés, surtout dans un contexte où
justement, les concerts sont compromis !
On peut parler des covers très belles, celle de « Dawn » à l'air
d'être dans le même univers que « Three Wizards » ? Qui a eu
l'idée de ces visuels ?
Merci ! Tout à fait, l’auteur (et mon père) Marc Frochot a
plutôt bien cerné notre intention d’utiliser un registre touchant à
la nature pour solliciter l’imaginaire des auditeur.ice.s. Je suis
particulièrement attaché à ce parti pris, percevant les espaces
naturels comme quelque chose de ressourçant et d’insaisissable.
L’univers des deux opus peut donc être comparable, même si les
thématiques et l’écriture sont différentes. On pourrait
effectivement se poser quelques questions à propos de ces œufs sur «
Dawn » étant donné leur aspect fantasy (et donc, reliable à
l’univers de « Three Wizards »), mais il s’agit en réalité de
simples symboles. L’idée était de trouver un moyen de signifier le
renouveau, l’éclosion d’une identité plus assumée pour nous : Marc a
tout bonnement proposé cela et ça nous a plu !
On a des questions rituelles pour finir les interviews.
Pouvez-vous définir le groupe en deux ou trois mots ?
Versatile, mélodique, puissant !
Et dernière question: Quel est le dernier morceau ou dernier
album que vous avez écouté ?
Dernièrement c’était « SKIZEIN ACTE I », premier album du one
man band auto produit SKIZEIN, pour bien me familiariser avec
l’univers du Haut Savoyard en question. En effet, je vais donner de
la voix pour une petite collaboration sur le deuxième album à sortir
courant 2022 … En attendant, je me mets dans l’ambiance !
Merci pour cette interview
Merci beaucoup pour votre intérêt ! Au plaisir !
Propos recueillis par Yann Charles
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