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Ecrit par Yann Charles |
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vendredi, 25 février 2022
BEYOND THE STYX
https://www.beyondthestyx.com
https://www.facebook.com/BTSTYX
On s'était déjà rencontrés avec Adrien, le batteur du groupe Beyond
The Styx, il y a trois ou quatre ans, à l'occasion de la sortie de
leur second album, « Stigma ». Les voilà de retour avec un nouvel
opus, « Sentence », qui est bien dans la lignée du précédent. Une
sympathique rencontre et un bon moment partagé.
Salut Adrien. On peut faire un petit rappel de qui
est Beyond The Styx, et pourquoi ce nom de groupe ?
Salut. Beyond the Styx est un groupe qu'on a monté Émile et moi
en 2010. On a sorti un EP et là, c'est notre troisième album. On est
à cent-quatre-vingts dates environ. Et on évolue dans un style metal
hardcore.
On va parler de votre dernier album, « Sentence » …
Alors petite anecdote sur le titre. En fait, on l'a choisi super
tard. On avait des idées, on a fait des réunions, mais ça n'avançait
pas trop. Du coup, on a mis ça de côté. Et c'est en studio qu'on
s'est dit "Au fait, on n'a pas de titre pour cet album". Et le soir,
après une belle journée de boulot et aussi quelques bières, on s'est
dit qu'il fallait vraiment trouver quelque chose. Et dans toutes les
propositions qu'on a émises, c'est ce titre-là qui est sorti. Et on
s'est dit que c'était le titre qui collait le mieux à notre album.
La « Sentence » est tombée et c'est bien dans la continuité de «
Stigma », l'album précédent. Finalement, les paroles de « Stigma »
allaient encore être présentes dans ce nouvel album.
Ça allait être ma question. « Sentence » est-il la continuation
de « Stigma » ?
En fait, on s'est reposés sur les choses qui nous avaient plu
dans « Stigma » et on a enfoncé le clou dans « Sentence » en allant
sur d'autres riffs, d'autres façons de faire, comme la voix un petit
peu plus criarde. C'est un mélange de tout ça qui fait qu'on est
entre la continuité et l'évolution.
Quels thèmes développez-vous, ou peut-être abordez-vous dans «
Sentence » ?
On reste dans la même lignée de messages, sans être donneurs de
leçons, politiques sans être politisés. On a tous des idées
humanistes et un regard sur le monde qui nous entoure. Et on se rend
compte que c'est l'être humain qui est seul responsable de tout ça,
de tous ces maux. Il y a tellement d'autres choses à faire alors
qu'on se pourrit la gueule nous-même. Alors ce n'est pas forcément
joyeux, même plutôt sombre, mais il y a des messages d'espoir. Par
exemple sur « Collateral », les dernières paroles sont « The Future
Is You », donc il y a quand même un côté "essayons de faire quelque
chose". Il faut qu'on soit conscient de qui on est, de ce qu'on
fait, et surtout de ce que l'on fait subir.
C'est le contexte qui vous a inspiré pour cet album ?
Oui et non. En fait, une grosse partie de l'album a été composée
avant le confinement. On avait bien avancé sur les compos, mais pas
forcément sur les textes. Je crois que l'on avait que deux textes
qui avaient été écrits. Puis, il y a eu la Covid et on a continué à
composer et à écrire à distance. On a beaucoup échangé. Mais Émile
ne voulait pas que ce soit un album covidé. Mais malgré lui, il y a
eu des thématiques qui ont été exacerbées par le contexte. On peut
le rapprocher du Covid et de la situation, mais cela n'aurait pas
vraiment changé tout ce qui avait déjà été écrit.
Je trouve cet album plus violent musicalement. Je veux dire, les
riffs et l'atmosphère sont très lourds, pesants, il me semble plus
violent que les précédents …
Peut-être. Peut-être parce que le monde est plus violent autour
de nous, tu ressens plus de violence dans les sons. Peut-être que
cela nous a aussi influencé et qu'effectivement, il y a un peu plus
de violence dans notre son. Mais en tout cas, on n'a pas cherché à
faire plus violent, mais je pense que ça s'est imposé à nous
involontairement. Car entre les dates de la tournée de « Stigma »
qui s'est interrompue, plus le fait de ne pas pouvoir travailler
comme on le voulait, cela a fait que quand on a, enfin, pu se
retrouver, la musique a été peut-être plus violente par frustration.
On a eu envie de crier un petit peu plus fort.
C'est la frustration due à la pandémie qui vous a énervé ?
Non, on était déjà énervés comme ça avant (Rires). Je te
rassure.
Tu l'as dit, vous avez travaillé à distance. Cette
pandémie vous a obligé à travailler autrement, est-ce que vous
allez continuer comme ça par la suite ?
Non non. Comme je t'ai dit, on est un groupe qui compose
ensemble. On travaille toujours à cinq. Il y en a un qui arrive avec
un riff. On essaye, on tourne autour de ce qu'il a apporté, et
parfois ça ne prend pas, mais voilà, on travaille comme ça. On
construit tout ensemble. Quitte à revenir dessus une semaine après,
car on s'aperçoit que ce n'est pas aussi bon que la première fois.
Et cette période de composition à distance était tellement
frustrante, car tu fais des choses, numériquement ça sonne, mais
est-ce que ça sonnera pareil quand on le jouera à cinq ? Mais il n'y
a quasiment rien de ce que l'on a composé à distance qui a été
éliminé. Ça veut dire que la cohésion est quand même restée. Et ça,
c'est quand même positif. Mais le fait de ne pas pouvoir jouer
ensemble tout de suite a fait que ça a pris beaucoup plus de temps,
car tu enregistres, puis tu l'envoies. L'autre écoute, enregistre et
te l'envoie aussi. Puis c'est la batterie qui va venir dessus, mais
du coup faut que tu changes autre chose, et le tout en s'envoyant
des fichiers, etc. Ça prend un temps fou.
Et au final, quand vous vous êtes retrouvés ?
Eh bien, au final, ça sonnait plutôt bien. Il n'y avait pas
autant de déchet qu'on aurait pu l'imaginer, mais il manquait encore
le fait de pouvoir les jouer en live pour voir comme cela sonnerait.
Alors, on a fait une date en octobre l'an dernier et on a joué un ou
deux morceaux pour prendre un peu la température, et ça a été le feu
dans le public, donc ça nous a bien conforté dans ce qu'on avait
fait.
La pandémie, vous a-t-elle obligée à changer vos plans de
préparation et de sortie ?
Ah oui carrément. En fait, on devait enregistrer l'album en août
2020, et on l'a enregistré en juillet 2021. Donc, tout ce qui a été
prévu avec a été décalé. Il devait sortir au deuxième trimestre 2021
et au final, il est sorti au premier trimestre 2022. Il a fallu
refaire entièrement le plan de com. On a perdu plein de dates, même
si on a réussi à en recaler certaines, mais beaucoup ont été
perdues.
Pourtant, peut-être qu'avec les annulations des groupes
étrangers, il y a de la place pour les groupes français ?
Ah, ce serait bien que les programmateurs t'entendent. Il se
passe des choses bien en France, mais certains organisateurs sont
frileux. Tu vois, avec tout ce qui s'est passé, pour notre cachet,
on ne sait pas s'il faut qu'on le baisse ou pas. C'est vraiment
compliqué. Les gens ne savent pas si le public reviendra et suivra.
Tout le monde marche un peu sur des œufs. Donc j'espère que les
défections des groupes étrangers laisseront la place à ce qui se
fait en France. Mais ce qui se fait en France est quand même bien
gardé par certaines personnes qui inondent les scènes avec les mêmes
groupes sur tous les festivals. Ils sont présents partout, et si tu
ne les vois pas au moins une fois dans l'année, c'est que tu l'as
fait exprès. On voit très bien de qui on parle. Et pour le reste,
c'est-à-dire tous les groupes comme nous, émergeants, c'est une
grosse galère pour trouver une petite place.
Maintenant que vous avez déjà quelques albums, vous allez garder
quoi pour la scène ? Que le dernier album ?
Toi, tu veux connaître la set list (Rires). En fait, on
s'est bien pris la tête pour mettre au point un set, car
effectivement on s'est posé la question de quels titres on gardait
et quels titres on éliminait. Et le tout en gardant un esprit de set
court. On aime les sets assez courts. Trente-cinq ou quarante
minutes grand maximum. On aime les sets très intensifs. Et même moi,
en tant que spectateur, je préfère me dire que le set était trop
court plutôt que trop long et partir avant la fin. Nous, on préfère
frustrer que lasser le spectateur. Là, on va entrer en résidence
pour tester des sets. Il y aura des titres de « Stigma » et de «
Sentence ».
Dernières questions rituelles : la dernière fois, pour définir le
groupe en deux ou trois mots, vous m'aviez dit : Véritable,
Hargneux et Valeur.
Ça reste la même chose. Je pensais à Rage, Vrai. Donc on reste
dans le même état d'esprit.
Et pour terminer : quel est le dernier morceau ou le dernier
album que tu as écouté ?
Je vais te le dire tout de suite, car c'est ce que l'on a écouté
sur la route en venant, c'est le dernier Comeback Kid, « Heavy Steps
». On avait écouté le single avec Émile, et là on a écouté tout
l'album. C'est tout chaud et c'est très bien.
Merci beaucoup.
Merci à toi.
Propos recueillis par Yann Charles
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