Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 02 février 2022
Akôwé
(Aïha Production – InOuïe Distribution – 2021)
Durée 47’22 – 12 Titres
https://sergeananou.com
Il a grandi dans les quartiers populaires de Cotonou où il a eu tout
le loisir de découvrir la culture Vodoun et les rythmes qui la
caractérisent, devenant percussionniste à l’adolescence avant de
tomber amoureux de la guitare, un instrument qu’il apprendra à
maitriser en autodidacte et qu’il ne quittera plus par la suite.
Serge Ananou se lancera finalement dans une carrière professionnelle
qui le conduira un peu partout au Bénin, puis dans le reste de
l’Afrique de l’Ouest et bientôt en Europe où il viendra pour la
première fois en 2002 avec le groupe Fifawa Band. Installé en France
depuis 2006, l’artiste peaufinera ses connaissances en étudiant les
arrangements jazz pendant quatre ans et commencera à se faire
remarquer en solo avec un premier album paru en 2017 puis avec un
single deux ans plus tard, un exercice qu’il a renouvelé en 2021
avec l’éclosion de son deuxième album, « Akôwé », dans lequel il
évoque toutes sortes de sensations comme l’amour, la liberté,
l’espoir ou encore la sauvegarde de la nature, en mélangeant la
musique africaine au jazz, au blues, au funk et aux musiques
chaloupées venues de la Caraïbe. Accompagné d’une vingtaine de
musiciens issus d’horizons divers pour agrémenter les morceaux de
cuivres, de chœurs ou encore de percussions, Serge Ananou multiplie
les effets de style, les couleurs musicale, et se montre tantôt très
enjoué, tantôt beaucoup plus introspectif, pour nous offrir des
mélodies qui en appellent autant à ses lointains ancêtres qu’aux
fers de lance des musiques noires américaines, des titres comme «
Kékéli », « Encko », « Senan », « Oun Dé Kô » ou encore « Ananou »
qui n’en finissent plus de danser dans une platine qui n’a jamais
été aussi heureuse de sa rencontre avec un artiste attachant et
sincère. Un jazz hybride mâtiné de world, à moins que ce ne soit
l’inverse, pour un album auquel on s’attache facilement !
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