Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 13 janvier 2022
Ain’t enough
(Autoproduction – 2021)
Durée 31’03 – 10 Titres
https://www.robertconnelyfarr.com
Auteur et compositeur originaire de Bolton, Mississippi, village de
moins d’un millier d’âmes posé entre Vicksburg et Jackson qui a
toutefois été le théâtre de hauts faits d’armes d’artistes comme
Charley Patton et les Mississippi Sheiks, Robert Connely Farr a
appris le blues aux côtés d’un professeur au talent incontestable,
Jimmy "Duck" Holmes, récemment nominé aux Grammy Awards et dernier
détenteur d’un style bien à part, le Bentonia Blues, venu de la
bourgade où il tient encore et toujours le mythique Blue Front Café
et où des artistes comme Jack Owens ou Skip James ont contribué à
écrire certaines de ses plus belles pages. Parti vivre à Vancouver,
l’artiste revient souvent se ressourcer auprès de son mentor et s’il
a été touché par un cancer en 2020, cela ne l’a pas empêché d’être
prolixe en proposant pas moins de trois albums dans l’année. De
retour en 2021 avec son neuvième album studio qui est également son
premier effort acoustique, Robert Connely Farr se montre toujours
aussi séduisant avec une musique dont il est à l’origine des deux
tiers des morceaux, les seuls emprunts étant faits à Jimmy "Duck"
Holmes bien entendu, mais aussi à Mac Pontiac et enfin au binôme de
rappeurs Future et Drake dont il livre une version épatante et
épurée de « Life Is Good ». Entre blues, folk et Americana, le
bluesman nous propose des chansons très personnelles dans lesquelles
il évoque la maladie, les effets qu’elle engendre mais aussi les
doutes qu’elle entraine, mais il n’en oublie pas pour autant d’être
positif et de regarder vers l’avant, proposant au passage un
véritable chef d’œuvre de Bentonia Blues avec « Going Away To Leave
You », un titre écrit par son ami et modèle, et délivrant une
ordonnance brève mais complète où l’on remarquera les « Ain't No
Other Way », « Truck Stop Girl » ou encore « You Might », et bien
évidemment un tittle track décliné une première fois en solo et une
seconde dans une version plus orchestrée avec l’apport d’instruments
supplémentaires. Sorti à l’automne, « Ain’t Enough » ne laissera pas
les fans de Robert Connelly Farr indifférents, c’est certain. Une
découverte s’impose !
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