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Ecrit par Yann Charles |
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dimanche, 09 janvier 2022
SYNAPSE
https://www.facebook.com/synapseprogband/
Une rencontre avec Alex du groupe Synapse qui nous fait découvrir
son nouvel album, « Singularities ». Un opus aux accents rock
progressif et jazz à découvrir. Un mélange étonnant, tout autant que
ce groupe …
Salut Alex, peux-tu nous présenter le groupe et
pourquoi ce nom, Synapse ?
Synapse est un groupe de rock prog, mais pas tout à fait comme
les autres, car nous touchons aussi beaucoup dans le jazz et
d'autres styles assez variés. Et pourquoi ce nom de Synapse ? C'est
juste qu'à l'époque, on n'avait pas mieux comme nom de groupe.
(Rires) On galérait à trouver un nom et on s'est dit que Synapse
c'était sympa. On a voulu en changer, mais souvent à la fin de nos
concerts, les gens venaient nous voir en disant que cela leur
rappelait Tool, ou Dream Theater, ou Metallica. Et donc comme notre
musique finalement créée une sorte de connexion avec tous ces
styles, on s'est dit que finalement Synapse nous allait bien.
Comment définissez-vous votre musique ? On trouve du prog, tu
viens de le dire, mais aussi du mélodique, du jazz, c'est très
particulier …
On se dit prog car c'est une musique qu'on aime bien. C'est ce
style qui nous réunit tous. Et nos morceaux sont parfois longs, donc
on entre plus facilement dans cette catégorie. Mais c'est vrai qu'on
trouve de tout : jazz, metal, on est même passé par la salsa sur un
morceau. Disons que nous nous définissons comme un groupe de prog
épique. Car peu importe le morceau ou le style, on retrouve toujours
des envolées épiques.
On retrouve les codes du prog sur certains titres, par contre sur
d'autres vous vous en éloignez, c'est justement pour éviter une
image trop prog ?
Tu vois, quand on compose, on essaie d'avoir un équilibre. On ne
veut pas trop partir dans le tout ou trop prog parce que ça a déjà
été fait et on veut justement essayer de garder un style qui nous
représente.
Pourquoi, vous qui venez du Jazz, vous êtes-vous orientés vers un
metal prog et non pas vers un jazz fusion qui peut avoir également
une belle puissance musicale ?
C'est une très bonne question. (Rires) Je pense que cela vient
de nos influences en tant que musiciens. On vient tous du metal à la
base. Et on a tous fait une école de jazz, car à un moment donné de
notre vie, chacun de son côté, on s'est dit que le jazz est une
musique hyper riche. On était tous dans la même école avec une
éthique de travail assez spéciale et assez cool. C'est pour ça qu'on
est passé par le jazz. Mais en vrai, on a toujours été des
métalleux. On a préféré mettre cette touche de jazz dans le rock
prog plutôt que de faire du Jazz fusion avec une touche rock. Et on
aimait également avoir du chant. On avait des choses à dire. Et le
chant en jazz, c'est très compliqué. Poser des textes sur du jazz
fusion, ce n'est vraiment pas évident. La musique instrumentale,
c'est hyper riche, très ouvert, mais le côté parole, c'est très
compliqué vraiment.
On va parler de votre dernier album, ce titre « Singularities »
est en rapport avec votre musique et votre formation musicale, ou
ça n’a rien à voir ?
Il y a un peu de ça. Car on s'est aperçu que chaque morceau
était très différent. Tu sens la patte du groupe sur les
compositions, mais tu ne peux pas dire que deux morceaux se
ressemblent ou que deux morceaux ont la même ambiance. Donc les
morceaux sont assez singuliers, d'où le titre de cet album. Ensuite,
dans les textes, on a vu, une fois que l'on a terminé l'album, que
chaque morceau et chaque texte est dans cet esprit unique, même s'il
y a un thème commun qui est l'individu. Et même si chaque individu
est unique, on fait tous partie de cet ensemble. On voulait
accentuer la pluralité du singulier, et la singularité du pluriel.
C'est un album noir ?
Oui. C'est même carrément dystopique. La moitié de l'album a été
écrite avant le confinement, et le reste pendant. Et même dans les
deux périodes, on trouvait des thèmes dystopiques par rapport à la
société. On est dedans, et on a ressenti le besoin d'en parler. On
n'est pas en mode dénonciation, mais plutôt dans le mode qui fait
qu'on pense que les choses vont changer et de donner une image de ce
que pourrait être l'avenir. En tout cas de notre point de vue.
C'est un album que vous aviez prévu avant la pandémie, mais
finalement, cette pandémie a-t-elle été bénéfique pour votre
création ?
C'est effectivement un projet qui était prévu avant la pandémie.
On avait des morceaux qui étaient déjà là depuis même le tout début
du groupe, il y a cinq ans. Et c'est vrai que c'est grâce à la
pandémie que l'on a pu se poser, se concentrer sur l'écriture, les
textes, les thèmes. Donc c'est vrai que la pandémie nous a permis
d'approfondir à ce point-là. Chose qu'on n'aurait peut-être pas fait
sans ça. Du moins pas autant, je pense.
La pandémie vous a fait modifier vos plans de sorties de cet
album ?
Non. C'est le contraire même. Car elle nous a vraiment permis de
beaucoup travailler pendant cette période. Même si on était bloqué
et qu'on ne pouvait pas enregistrer, cela a fait accélérer le
processus pour justement être prêt pour pouvoir enregistrer dès
qu'on le pourrait.
Comment vous avez travaillé ? Vous avez bossé à distance ou un
peu ensemble ?
Un peu des deux. Pendant le premier confinement, on était dans
l'écriture de l'album. On a également fait une reprise du générique
de « Friends ». Et ce qui était marrant, c'est qu'on a écrit tout ça
à distance. Et c'était la première fois qu'on travaillait comme ça,
à distance. Et à partir de cette reprise, on a pris ce
fonctionnement. Par contre, pendant le deuxième confinement, on a
réussi à se voir.
Du coup, cette pandémie vous a-t-elle fait voir les
choses autrement dans la manière d'aborder votre travail ? Vous
allez adopter ce mode de fonctionnement ?
Complètement. En tout cas, ça nous a rassurés et ça a ramené de
nouveaux éléments dans l'écriture. Car quand on est tous ensemble,
il y en a toujours un des quatre qui prend le dessus sur les autres
sur les arrangements. Normalement, il y en a un qui écrit la moitié
du morceau et les autres ajoutent leurs pattes. Et le confinement
nous a montré que l'on peut participer à part égale dans le
processus de création. Et surtout que ça marche, même si on n'est
pas tous là. Maintenant, on sait que quand on est tous les quatre,
réunis ou pas, il y a des idées et ça marche.
Musicalement, il y a une sorte de montée crescendo tout au long
de l'album, c'est scénarisé ?
Pas du tout. Même si lorsqu'on écrit les morceaux, on est
conscient de cette idée d'équilibre. Et cette montée en crescendo
est emmenée par le contraste sonore des morceaux.
Les morceaux sont tous longs, plus de six minutes, c'était une
volonté ou c'est involontaire ?
C'est sorti comme ça. (Rires) Par rapport à notre EP sorti en
2019, on s'est aperçu qu'on avait beaucoup d'idées, mais que pour
ces idées, il fallait des morceaux plus longs. Donc, en fait, on a
appliqué nos idées et effectivement ça fait des morceaux plus longs
que sur l'EP par exemple.
Cet album a été composé dans l'optique de la scène, ou pas
spécialement ?
Oui. Depuis le début, tout est écrit pour pouvoir aller sur
scène, même si les morceaux sont longs. On est très très live. La
scène pour nous est un grand moment de plaisir.
On n'a pas parlé de l'artwork qui pourrait rappeler une vision
futuriste de Vasarely, qui a eu l'idée de cette pochette ?
On a trouvé le graphiste de Kiko Loureiro, Gustavo Sazes, et on
a adoré son travail. On l'a contacté et envoyé les morceaux et il
nous a fait cette pochette avec ce champ de monolithes qui
représentent des individus.
On arrive aux dernières questions rituelles : pourrais-tu définir
le groupe Synapse en deux ou trois mots ?
C'est une très bonne question et un bel exercice. (Rires) En
trois mots, je dirais : découverte, épique, enrichissant.
Quel est le dernier album ou le dernier morceau que tu as écouté
?
C'est un peu cliché, mais le dernier morceau du nouvel album de
Dream Theater qui s'appelle « A View From The Top Of The World » et
qui dure vingt minutes. Épique ! C'est un morceau qui te fait
voyager.
Merci pour cette interview.
Merci pour toi.
Propos recueillis par Yann Charles
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