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BLACK HELLEBORE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
samedi, 08 janvier 2022
 

BLACK HELLEBORE

https://www.facebook.com/BlackHelleboreBand/  

Rencontre aujourd'hui avec Cyrielle et Anthony du groupe Black Hellebore à l'occasion de la sortie de leur album « Disorder ». Un groupe et un album qu'ils nous font découvrir.

Salut à vous, pouvez-vous nous présenter le groupe et pourquoi ce nom, Black Hellebore ?
C : Alors le groupe a un line-up permanent qui est composé d’Anthony et moi-même. Et ensuite, il y a Jelly Cardarelli, notre batteur studio, mixeur, mais il faut encore que l'on trouve un batteur pour le live.
A : Pour le nom du groupe, "hellébore noire", il s'agit d'une fleur qui peut être blanche ou bien noire. Nous, on a choisi la noire, car ça fait plus metal (Rires). Mais surtout, on a bien aimé cette dualité entre la fragilité d'une fleur qui pousse néanmoins en hiver et sa résistance justement aux intempéries. Cela nous correspond.

Question difficile, comment définissez-vous votre musique : on trouve un peu de tout, electro, death, mélodique …
A : La réponse est simple. C'est une question que l'on ne s'est jamais vraiment posée. On a fait morceau par morceau, en faisant ce que l'on aime.
C : En sachant que l'on a toujours voulu proposer quelque chose d'assez varié. Donc c'est la question un peu piège, car je pense qu'on n’entre pas dans une case en particulier. Et c'est l'idée que l'on avait en faisant cet album. On va dire qu'on fait du metal moderne. Comme tu l'as dit, il y a un peu de death, d'electro, de mélodique, d'indus, donc c'est vraiment trop varié pour pouvoir réellement définir un style.

Initialement Cyrielle, tu étais partie sur un projet solo, pourquoi en es-tu venue à finalement créer un duo, puis finalement un groupe ?
C : En 2018, j'ai sorti un premier single en solo avec Anthony et Jelly en technique. Et finalement, on s'est dit qu'on allait poursuivre sur un album, mais toujours en solo. C'est à ce moment-là qu'on m'a présenté Anthony en me le conseillant comme guitariste et on a commencé à travailler ensemble. Et finalement, on s'est retrouvé à beaucoup échanger entre Anthony, Jelly et moi, et donc tout naturellement, je me suis dit que ce n'était pas un album solo, mais plutôt un album de groupe. Et c'est comme ça que l'album est devenu l'album de Black Hellebore et non plus mon projet solo. Et je pense qu'il y a quelque chose de plus sympa d'être un groupe plutôt qu'en solo, car les bons moments, comme les mauvais, mais surtout les bons (Rires) on peut les partager et c'est vraiment très important.

Le fait d'être passé d'un projet solo à un projet de groupe, ça t'a apporté des choses auxquelles tu n'aurais pas pensé ?
C : Oui très clairement. Anthony a apporté sa contribution que ce soit sur le plan des compositions, sur les idées, et son style musical qui est reconnaissable quand il joue ou compose. Et tout cela ne serait pas apparu sur l'album sans lui. Ce serait parti dans une autre direction. L'album a un peu dévié par rapport au plan original que j'avais en tête, mais c'est pour être encore meilleur.

On va parler de votre dernier album, pourquoi ce titre, « Disorder » ?
C : La thématique de l'album, que l'on ressent quand on lit et quand on écoute les paroles, c'est beaucoup de vécu. Ce sont des paroles qui parlent d'émotions, mais d'émotions négatives. Quelque chose d'assez sombre et désordonné, mélange d'émotions qui mettent mal. Et il fallait que le titre de l'album soit le reflet de tous ces différents états d'âme que l'on a dans les différents morceaux. Et donc « Disorder » s'y prêtait à merveille.

Quels thèmes abordez-vous tout au long de cet album ?
A : Le mal-être dû à des événements personnels. On parle de tolérance également, de méchanceté. Des thèmes qui nous tiennent très à cœur.
C : Oui. Je pense que c'est bien résumé. Mais on n'a pas que ça. Je pense à la ballade « Mother Earth » qui parle de notre planète Terre et d'environnement. Dans « Unchain », on est parti dans un trip complètement mystique et magique. Voilà il y a quand même quelques morceaux qui sortent du thème du mal-être. La plupart des morceaux parlent d'ouverture d'esprit, d'état dépressif, de mise à l'écart.

Il n'y a pas une petite note d'espoir quand même ?
C : Oui, c'est vrai qu'on dit que les morceaux sont sombres. Mais dans chaque morceau, il y a une note d'espoir. Si je prends par exemple le titre « My Difference » à la base, on parle de harcèlement, mais je pense que le refrain est très positif car il dit que nous ou l'auditeur allons s'en sortir. Et il y a un peu de lumière d'espoir dans chaque morceau.
A : En fait, il y a une porte de sortie.

C'est un album que vous avez fait avant la pandémie ou c'est la pandémie qui vous a permis de faire cet album ?
A : En fait, la pandémie a pas mal servi cet album, car ça nous a laissé du temps. Par le télétravail par exemple, qui nous a évités des heures de route. Et du coup, on a vraiment eu du temps pour travailler sur cet album. Pour l'enregistrer, écrire les paroles entre autres.
C : Le processus de composition a commencé un peu avant la pandémie.

Comment avez-vous travaillé ? Vous avez réussi à vous réunir, ou bien vous avez dû bosser à distance ?
C : C'est là que ça a été un peu compliqué. A la base, on devait se réunir un peu plus souvent, mais avec le Covid, tout ça est un peu tombé à l'eau. On a quand même réussi à se réunir pour les phases d'enregistrements. Mais sinon, beaucoup de travail à distance, beaucoup d'échanges home studio, d'appels Zoom, ne serait-ce que pour le mixage.

La pandémie vous a permis de travailler plus longuement votre musique ? Sans elle, l'album aurait-il eu une autre couleur musicale ?
A : Non car on savait déjà quelles couleurs on voulait donner aux morceaux. Quelles histoires ils devaient raconter. On savait vers quoi on voulait aller. Pandémie ou pas, cela aurait sonné de la même façon.

Musicalement, il y a une sorte de montée crescendo tout au long de l'album, c'est scénarisé ?
C : Non, pas du tout. L'agencement des titres s'est fait naturellement, mais on ne l'a pas pensé comme un album scénarisé.
A : Cet ordre a été fait après l'enregistrement. On a fait cela à la fin. Et c'est vrai qu'on est tombé sur quelque chose d'assez homogène. Un départ assez pêchu, pas très rapide en effet au niveau des tempos. Pour en arriver à « Mother Earth », qui permet à l'auditeur de respirer. Puis repartir très énergiquement sur la dernière partie de l'album avec « Open Up Your Mind ». Et on trouve que cet agencement est assez réussi.

Cet album a été composé dans l'optique de la scène, ou pas spécialement ?
C : Oui. Quand on compose nos musiques, on a tout de suite un visuel sur comment on va pouvoir l'emmener en live. C'est quelque chose qu'on a tout de suite à l'esprit. Mais on a un ordre dans l'album qui ne sera pas l'ordre que l'on aura sur notre set list pour les concerts.

Vous êtes très présents sur les réseaux sociaux. C'est important cette présence, mais pourquoi autant de clips ?
C : Oui très important. On est dans l'ère du numérique et de la digitalisation, donc c'est vraiment important d'utiliser ces différents moyens de communication pour rester en contact avec les gens. Surtout en ce moment où c'est très compliqué avec les restrictions sanitaires de se voir. Ça permet aux groupes de garder un lien avec les gens et avec son public.
A : Il faut avoir cette présence pour justement éviter de tomber dans l'oubli. Donc on essaie de pas mal publier.

Avant de parler de vos références musicales, vous avez été formés et vous avez travaillé avec Stephan Forte d’Adagio, quels ont été ses apports pour ta musique ?
A : Stephan Forte, personnellement, a été une grande influence depuis mon plus jeune âge. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours écouté Adagio. Et par la suite, j'ai eu la chance de pouvoir travailler avec lui. Il y a toujours, dans la vie d'un musicien, un moment où l'on rentre dans une phase de stagnation, ou on tourne autour des mêmes idées. Et Stephan a vraiment apporté son plus dans ma façon de composer en m'emmenant vers de nouveaux horizons. En me montrant de nouvelles techniques auxquelles je ne pensais pas. En améliorant mon jeu à travers des cours de guitare. Il nous a amenés à penser la musique autrement.

Alors du coup, quelles sont vos références musicales ?
A : Pour ma part, ce sont de grands guitaristes des groupes progressifs. Comme Dream Theater ou Adagio bien sûr, mais aussi Symphony X, Jason Becker ou encore Yngwie Malmsteen. Au niveau des lectures, j'aime bien l'univers de Tolkien, Lovecraft, et j'ai un gros penchant pour Maupassant également, qui était un être très déprimé et dont les écrits se rapprochent des thèmes de « Disorder ».
C : Moi, c'est un peu plus compliqué, car j'ai un parcours musical un peu plus chaotique. A savoir que j'ai commencé très tôt la musique avec du classique, puis du funk, de la soul. Donc mes influences musicales sont très variées. Mais si je dois me concentrer sur la scène metal, j'ai été très influencée par le groupe Amaranthe pour leur mélange de styles. Et bien entendu Arch Enemy et Alissa White-Gluz pour sa présence scénique et sa maîtrise du chant. Pour ce disque, ils m'ont beaucoup influencé.

On n'a pas parlé de l'artwork à la fois très joli, mais également un tantinet inquiétant que ce regard ?
C : En tous cas, ça nous fait plaisir que tu le décrives comme ça. On voulait effectivement que ce côté inquiétant, comme tu dis, ressorte. Je ne dirais peut-être pas inquiétant, mais plutôt de résignation, de tristesse qui ressort de cette pochette. Tout est parti d'une artiste que j'ai découvert sur Internet et son travail à l'aquarelle. Et je voulais faire quelque chose de coloré et moderne, mais avec les couleurs et le regard de la tristesse, car cet album, c'est une sorte de mise à nu en fait.

Dernières questions rituelles : pouvez-vous définir le groupe Black Hellebore en deux ou trois mots ?
A : Énergique.
C : Agressif.
A : Poétique.
C : Oui, c'est bien ça.

Quel est le dernier album ou le dernier morceau que vous avez écouté ?
A : « La Méditation de Thaïs » de Jules Massenet pour moi. C'est du classique.
C : On a écouté la même chose puisqu'on était ensemble dans la voiture. (Rires)

Merci pour cette interview
C : Merci beaucoup à toi. Et j'espère qu'on se croisera à la reprise des concerts.

Propos recueillis par Yann Charles – Crédit photo: Christiane Tastayre