|
|
|
|
|
Ecrit par Yann Charles |
|
|
jeudi, 06 janvier 2022
TITAN
https://www.facebook.com/popeyeleroad
Rencontre aujourd'hui avec le groupe basque Titan. Un retour sur le
devant de la scène après presque trente ans d’absence. Et un retour
remarqué avec un très bon album au nom étrange, « Palingenesia »,
qui veut dire renaissance en Grec. Un bon moment avec une belle
équipe qui vit avec grand plaisir ce retour sur la scène Rock.
C'est plutôt rare un groupe de metal venant du Pays
Basque. Comment vous êtes-vous trouvés ? Quelle scène metal
y-a-t-il dans cette région ?
Pat : Alors comment nous nous sommes trouvés ? Disons que nous
nous connaissons depuis longtemps, puisque c'est la deuxième période
de Titan. On se connaissait même avant la première période.
Seb : La scène metal a toujours été active dans notre région.
Pat : Il y a toujours eu des groupes. Gojira est l’exemple le plus
connu de cette scène. Il y a Killers, Titan.
Seb : Oui, et avec la proximité de l'Espagne qui est bien Rock N
Roll. Après nous, effectivement, culturellement, ce n'est pas trop
ça, mais il y a quand même une belle scène, par rapport à d'autres
régions de France.
Pourquoi ce nom, Titan ? Rien à voir avec le dessin animé « Teen
Titans » ? Ouais elle est con cette question, mais il fallait que
je la fasse …
Pat : (Rires) Non rien à voir. (Rires) C'est
venu lors d'une discussion quand on cherchait un nom. C'est Pierre
ou Didier à l'époque qui avaient sorti ce nom-là et on s'est dit que
ça sonnait pas mal.
Seb : Oui, ça sonnait metal.
C'est même étonnant que ce nom n'ait pas été pris avant.
Pat : Oui, c'est vrai. Dans la symbolique, c'est un nom qui
sonne bien. Mais sinon, pour nous, il n'y a aucun symbole
particulier, c'est un nom qui sonnait bien et donc on l'a choisi.
Premier album en 1986, un autre siècle pour les jeunes ! Et vous
vous arrêtez quelque temps après. Puis c'est un retour, on va dire
exceptionnel, en 2017. Donc deux questions : que s'est-il passé
entre 1988/90 et 2017 ? Et qu'est-ce qui a fait que vous vous êtes
dit "on remet ça" ?
Pat : Alors, on a tous continuer à jouer dans des groupes, pas
forcément metal, mais on a continué la musique. Et j'avais vraiment
envie de refaire un peu de metal. J'avais dans l'idée de faire un
cover band d'Accept. Et j'en ai parlé lors d'une soirée où justement
on allait voir Accept à Biarritz. Et l'idée a plu. Et donc l'équipe
Titan s'est en fait montée pour faire des covers d’Accept, mais
absolument pas pour faire un nouveau groupe. Et en jouant avec ce
cover, un gars est venu nous voir en nous disant que des amis à lui
montaient un festival à Perpignan, et qu'ils adoreraient avoir Titan
à l’affiche. On en a parlé. On a répété un morceau, puis deux, puis
trois, et du coup comme ça fonctionnait bien, on a rappelé le gars
en question pour lui dire OK pour le festival. Mais l'idée était de
ne faire qu'un concert, car on ne savait pas comment on se sentirait
à rejouer du Titan trente ans après. Et surtout, comment les gens
allaient ils nous recevoir après tout ce temps. Et là, ça a été
monstrueux. On a reçu des décharges d'émotion, d'amour. C'était
fabuleux. Et là, on s'est dit qu'on ne pouvait pas en rester là.
Et donc vous sortez un single en 2020, et là en 2021 vous voilà
avec un album, « Palingenesia » … Qu'est-ce que cela signifie ? Et
pourquoi ce titre ?
Seb : Ça vient du Grec. Et ça signifie renaissance. On ne
voulait pas appeler l'album « Résurrection », car cela a été utilisé
tellement de fois. Donc on a fouillé et cherché et on a trouvé ça.
Pat : C'est un mot qui interroge. On s'interroge pour savoir ce que
ça veut dire. Pour quelques personnes qui comprennent le Grec, c'est
possible, mais pour la majorité, ça va interpeler.
Pas : C'est un mot qui accroche, qui a une beauté visuelle. Et on
cherchait cette originalité.
Seb : Et pour le coup, c'est un mot qui n'a jamais été utilisé à
cette fin.
Vous vous définissez pour votre style musical comme pur heavy
metal ? Je rajouterais un peu de trash je pense, non ?
Seb : Oui, globalement, c'est du heavy metal, speed metal. Et tu
as raison, on peut rajouter aussi un peu de trash.
Ça n'a pas été trop dur de retrouver les automatismes que vous
aviez avant ?
Pat : Non. Car comme on avait remonté ce tribute, ça faisait
plus d'un an et demi qu'on rejouait ensemble. Donc les automatismes
étaient déjà là.
Seb : Metal un jour, metal toujours. (Rires)
Quels thèmes développez-vous sur cet album ?
Pat : C'est assez varié. Mais ça fait partie de l'ADN du groupe
que de faire des textes sur ce qu'il se passe autour de nous. Et il
y a tellement de sujets qu'on peut traiter. On parle des migrants,
d'écologie, de radicalisme et d'extrémisme religieux ... On parle
vraiment de thèmes très variés, mais qui ne devraient pas laisser
les gens indifférents. Ce sont des choses que l'on vit tous les
jours.
Ça ne fait pas un peu mal au cœur de se dire que
vous parlez des mêmes choses qu'il y a trente ans ?
Pat : Ça prouve surtout qu'il faut remettre des petites piqûres
de rappel. On se rend compte effectivement que trente ans sont
passés et que ça n'a pas beaucoup changé, et ça c'est désespérant.
Et vous continuez à chanter en Français, alors que maintenant,
même les groupes Français chantent plutôt en Anglais.
Pat : Déjà, on tient à s'exprimer et que tout le monde
comprenne, et on n'a pas d'ambition démesurée qui fait qu'on est
obligé de chanter en Anglais pour pouvoir s'exporter. On s'est
toujours exprimé comme ça, et ça ne change rien à notre identité.
Seb : Les textes ont un poids et un sens, et si demain on nous
disait qu'il faudrait que ce soit en Anglais, je ne pense pas qu'ils
aient le même poids.
Je ne veux pas dire que vous n'avez pas de chance, mais revenir
et se prendre une pandémie dans la tronche, ce n'est pas de chance
!!
Seb : (Rires) On n'aime pas la facilité. (Rires)
L'album était prêt avant cette pandémie ? Est-ce que le fait de
retarder forcément la sortie vous a permis de retravailler des
titres ?
Pat : Concrètement non. Mais l'album était prévu en sortie fin
2020. L'album n'était pas complètement finalisé, mais il était
quasiment prêt. Mais le sortir sans avoir de possibilité de le jouer
sur scène, cela n'avait pas d'intérêt. Alors on a mis à profit cette
période-là pour travailler un peu plus, peaufiner certaines choses,
pour que cet album soit exactement comme on voulait qu'il soit.
Qu'est-ce qui a changé ou évolué pour ce deuxième opus par
rapport à ce que vous aviez produit avant ?
Seb : On a progressé individuellement en tant que musiciens. En
faisant et en écoutant d'autres choses. Car à l'époque on était
focalisé sur le metal, mais toutes ces années nous ont emmenées vers
d'autres musiques. Cela nous a permis d'ouvrir nos oreilles et de
découvrir d'autres univers musicaux. Et donc tout ça a forcément un
impact sur ce que l'on a produit. Mais on reste des métalleux avant
tout, mais on a voulu apporter un peu de modernité par rapport à ce
que l'on a produit avant, tout en essayant de garder nos
fondamentaux. On a apporté des structures plus sophistiquées et
surtout un son plus moderne. Des compositions mieux chiadées, car
avant on a fait des erreurs de compos dues à notre jeunesse et notre
manque d'expérience. Et on est arrivé à ce compromis entre vintage
et moderne si tu veux.
Musicalement, c'est puissant quasiment dès le départ, mais
jusqu'au dernier morceau, il n'y a pas un instant de répit dans
cet album, vous avez composé pour la scène ?
Pat : De toute façon, on est un groupe de scène, donc tous les
morceaux sont faits pour être joués sur scène. Mais au-delà de ça,
je pense qu'on a voulu mettre dans cet album toute l'énergie et la
puissance que l'on a sur scène. Et franchement, on est super content
du résultat.
Dans la présentation du groupe, on parle de "Titan, le groupe de
heavy metal originaire du Pays Basque français". Mais franchement,
musicalement, il n'y a aucune influence basque !!
Seb : (Rires) Non, il n'y en a pas ! C'est juste de la
promotion géographique ! (Rires)
C'est un album qui va en entraîner un autre, vous avez déjà des
idées pour la suite ?
Seb : Pour le moment, on a vraiment envie de jouer les morceaux
sur scène. Retrouver le public, l'ambiance des concerts, donc on ne
s'est pas posé la question de la suite pour le moment. Mais il y a
tellement de bons retours sur cet album, en restant humble bien
entendu, que du coup, on se dit qu'on a encore des riffs, des petits
morceaux qui traînent, donc pourquoi pas ! Alors parler d'un autre
album, c'est prématuré, mais bon, on a un peu de matériel pour y
penser. (Rires)
Pat : Tu sais, on a mis ça en stand-by pendant des années. Donc au
début, s'y remettre dans les compos, les textes, ce n'était pas
évident, puis au fur et à mesure que tu avances, tu te prends au jeu
et tout revient avec en plus une nouvelle envie.
Combien de temps entre l'idée de l'album et la réalisation finale
?
Pat : Les premières compos ça devait fin 2018, début 2019. C'est
venu très vite après le premier concert qu'on a fait. Ça s'est fait
naturellement, on n'a pas forcé la chose. On ne s'est pas mis de
deadline. Au fur et à mesure qu'on composait un morceau, on le
rajoutait au répertoire, et on s'est rendu compte que ça tenait
aussi bien la route que les anciens morceaux. Et quand on est arrivé
à cinq morceaux qu'on voulait pour le concert, on s'est dit qu'avec
cinq de plus, on pourrait faire un album. Et on a foncé.
Vous n'avez pas composé vingt ou trente morceaux pour n'en garder
que dix ?
Seb : Non. On n’a composé que ce qu'il nous fallait. On a
peut-être écarté un ou deux morceaux, mais pas plus.
Est-ce que tu peux nous dire un petit mot sur cette belle cover,
toute en puissance ?
Seb : Alors là, c'est Pascal, le bassiste.
Pas : On voulait vraiment avoir la main sur tout ce qui était
création audio, vidéo et visuelle. C'est notre principe. Et on a eu
cette idée-là, car c'est vraiment symbolique du nom du groupe. C'est
un symbole qui donne une idée de ce qu'est Titan et de son parcours.
Et on a demandé à Stan W Decker de collaborer avec nous. On ne lui a
pas trop laissé de liberté. Et il n'est pas coutumier de la chose,
car il est en roue libre pour la création d'habitude. Mais on avait
une idée très précise de ce que l'on voulait. Et finalement, le
résultat est à la hauteur de ce que l'on attendait.
Les questions rituelles pour conclure cette interview :
pouvez-vous définir le groupe Titan en deux ou trois mots ?
Seb : Plaisir, énergie, rage.
Pat : Puissance, énergie, envie.
Dernière question: quel est le dernier morceau ou dernier album
que tu as écouté ?
Seb : J'ai écouté le morceau « Blood Red » d'un groupe qui
s'appelle The Prize avec l'ex-chanteuse de Nightmare, Maggy Luyten.
Pas : Pour moi, c'est le dernier No One Is Innocent que j'aime
beaucoup. J'aime le son, l'esprit et la voix de Kemar.
Merci à vous les gars.
Pat : Merci beaucoup à toi.
Propos recueillis par Yann Charles
|
|
|
|