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Ecrit par Yann Charles |
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mardi, 04 janvier 2022
ALEXX & THE MOOONSHINERS
https://www.mooonshiners.com
Après quelques années sans sortir d'album, voilà le grand retour des
MoOons, Alexx & The Mooonshiners, avec un nouvel opus, « 7-Year
Itch », où l’on retrouve tout ce que l'on aime chez eux. Du gros son
et cette petite part de folie qui font qu'ils sont un groupe à part
dans le monde du Blues & Rock français. Et c'est Alexx qui nous
parle de tout ça ! Délire, vous avez dit délire …
Salut Alexx. Bon, on va faire un petit rappel pour
les plus jeunes qui ne vous connaîtraient pas, qui sont donc Alexx
& The Mooonshiners ?
Quatre individus très peu fréquentables, genre repris de
justesse, dégageant une odeur pestilentielle, du moins pour les
trois-quarts.
On vous retrouve avec un nouvel album, « 7-Year Itch », après
sept ans d’absence, d'où le nom du titre je suppose. Pourquoi
cette pause de sept ans ?
Il s'avère qu'on a été enlevés par une tribu, limite secte, très
étrange : l'ordre international des pécaris psychédéliques /OIDPP/.
Aucun moyen de communiquer avec l'extérieur, il faut dire aussi que
personne ne nous cherchait vraiment. Pour tuer le temps, on a bossé
des morceaux, et on sait maintenant parler couramment le pécari, ce
qui peut s'entendre sur un des morceaux, je te laisse chercher
lequel. Puis le but, c'était aussi de réhabiliter la cause des
pécaris, animaux malheureusement trop souvent sous-cotés. Ils nous
ont libérés il y a peu, et donc nous revoilà !
On vous retrouve quasiment inchangés, avec toujours ce blues rock
teinté de punk, c'est comme ça que tu définis votre musique ?
Blues oui c'est sûr, après je laisse libre à chacun de juger ce
qu'on est vraiment. En fait je ne sais toujours pas vraiment ce
qu'on est, mais on est ce qu'on est. Niveau punk, c'est un peu
difficile car c'est une classification qui va englober des groupes
aussi éloignés musicalement que GBH et Green Day donc tu vois un peu
le travail. Toujours est-il que j'en ai beaucoup écouté ces
dix dernières années et que ce qui m'intéresse surtout dans le punk
rock, c'est l'esprit de rébellion. En ce qui concerne les MoOons, le
ciment est blues, c'est clair et net, pour le reste on ne sait pas
trop et pour tout te dire, on ne s'en n'est pas souciés lorsqu'on a
élaboré l'album. On a juste fait ce qu'on avait envie de faire.
Qu'est ce qui a changé en sept ans ? Musicalement s’entend …
Alors déjà, on a changé de batteur, sur l'album il y en a même
deux : Elvis Chedal-Anglay et Franck Pierrot qui est avec nous
depuis deux ans. Sinon, il y a aussi sur certains morceaux un
magnifique instrument appelé accordéon, joué par une délicieuse et
très intelligente personne.
Vous n'avez pas eu de mal à retrouver vos automatismes de groupe
? C'est comme le vélo ça ne s'oublie pas ?
Ben même si on n'a rien enregistré depuis sept ans, on a quand
même tourné pas mal, hein. Faut pas croire mais il y a une scène
rock assez influente chez les pécaris. Donc pas de souci niveau
automatismes.
Comment avez-vous travaillé avec cette pandémie ? A distance
? On retrouve pas mal de compositions nouvelles, qui a écrit
quoi, musique et textes ?
Effectivement, j'ai pu acquérir du matos pour enregistrer chez
moi, alors pour ma part quelques parties chant ont été
peaufinés à la maison. Mais on n'a pas vraiment travaillé en
distanciel car la plupart des parties instrumentales avaient été
mises en boîte avant le bordel. Cela nous a juste retardé pour la
partie logistique, le sortir au sens physique du terme, et ce
n'aurait sans doute pas été judicieux de le lancer en 2020 de toute
évidence. Par contre, avec Lio (Lionel Riss NDLR) on s'est
fait plaisir en créant plusieurs vidéos grâce à une appli d'écrans
multiples, vas voir « The Trooper » et « The Jinx » sur nos réseaux
sociaux respectifs, ça envoie du pâté lorrain. Sinon, rien n'a bougé
dans notre façon de composer : Lionel apporte la structure musicale,
y compris la ligne de chant, et je case mes textes, très poétiques,
dessus.
Y-a-t-il un ou des thèmes particuliers que vous avez voulu
développer dans cet album ?
A part notre expérience psychédélique chez les pécaris, non pas
spécialement. Il faut dire que l'album précédent, « Mooonset /
Mooonrise », pouvait être vu comme un concept album, pas au niveau
d'un thème central mais dans le sens où nous l'avions décomposé en
deux albums, l'un du matin avec des songs cool en acoustique
majoritairement, et l'autre du soir, davantage pêchu. Pour « 7 Year
Itch », l'idée était avant tout d'avoir un son plus brut, peut-être
plus proche de ce que le groupe peut offrir en live.
Beaucoup de reprises dans cet album, on va de
Maiden aux Dead Kennedys via les Sex Pistols ou Elvis Presley …
Qui a décidé de ces reprises, et pourquoi autant ? Sur vos albums
précédents, il n'y en avait pas autant …
Je crois qu'on ne s'est pas vraiment posé la question. On
fonctionne sur le pourquoi ne pas faire ça, on devrait mettre
celle-là, on essaye, si ça sonne c'est bien, sinon on n'hésite pas à
mettre à la poubelle. On n'a pas calculé ce qu'on allait reprendre
ou pas, mais la diversité des artistes repris te donne une idée des
influences des uns et des autres et c'est le bordel. D'ailleurs au
passage, je pense qu'il n'existe pas un album qui nous plairait à
tous les quatre ! Il faudra qu'on essaie d'en parler lors de
notre prochaine rencontre. Sinon, tu remarques aussi que l'on a
bluesifié des morceaux qui n'évoquaient pas le blues à la première
écoute, ce que l'on a toujours fait sur les albums précédents : Van
Halen, Clash, Floyd … ça nous amuse !
Alexx, tu n'as pas changé dans ta manière d'aborder la musique,
on retrouve ta voix, ton énergie, et Lionel toujours inspiré et
plutôt soft à la guitare, c'est la recette qui marche ?
Ça et le gros bass batt derrière, je l'espère...
Comme d'habitude, vous allez faire s'affronter les fans de pur
blues et de musique plus rock, vous aimez bien provoquer un peu
les choses non ?
Provoquer ? Non, je ne pense pas, on fait juste ce qu'on aime.
Après, c'est très français je pense que de vouloir classifier la zik
à tout prix, y mettre des étiquettes, etc. Lorsqu'on va au festival
Rebellion de Blackpool, le plus grand fest estampillé punk rock
d'Europe et peut-être bien du monde, ça ne gêne personne de voir sur
la même scène se succéder Jah Wobble qui fait du dub, Last Resort en
oi! et Mauri Clash, un Italien tout seul avec sa gratte, pour
situer. Si les gardiens du musée font la gueule, on s'en tape un peu
à vrai dire, mais on ne se dit pas : on va les faire chier
gnagnagnaaaa, on se fait juste plaisir.
Franchement, ça fait du bien de vous retrouver, que faites-vous
donc de vos projets personnels que vous avez mené chacun de votre
côté, toi tu continues ton punk musette très festif ?
Je pense que tous les groupes qu'on a cohabitent et cohabiteront
! L'intention et les objectifs sont clairement très différents entre
les MoOons et les Ritons / Didix, on ne s'adresse pas spécialement
aux mêmes personnes, mais pourquoi se priver ? Si j'ai encore le
temps et l'énergie, j'espère bien concilier mon taf, Les MoOons, les
Dead Ritons, et aller voir les concerts du Lilix et Didi rock band
toute ma vie. (Rires)
Cet album c'est celui du retour des MoOns avec d'autres projets à
suivre, ou juste un coup de cœur et l’envie de se retrouver sur un
seul projet ?
Retour sur support audio certes, mais on n' a jamais vraiment
arrêté, on a eu un paquet de belles dates entre 2014 et maintenant,
pas trop en 2020 mais ça c'était un peu tout le monde. Donc le but
c'est de reprendre la route des scènes et surtout, de s'éclater
comme des pécaris.
On va arriver aux dernières questions rituelles, tu le sais :
peux-tu définir le nouvel Alexx & The Mooonshiners en deux ou
trois mots ?
Beaux comme des Dieux grecs, ha merde ça fait cinq mots. (Rires)
Et dernière question : quel est le dernier morceau ou le dernier
album que tu as écouté ?
« Alice Cooper Goes To Hell », un grand classique.
Merci beaucoup pour cette interview.
Merci à toi.
Propos recueillis par Yann Charles
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