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Ecrit par Yann Charles |
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lundi, 03 janvier 2022
DUST IN MIND
https://www.dustinmind.com
Rendez-vous avec Jen, chanteuse du groupe Dust In Mind, qui nous
présente le groupe et son tout nouvel et très bon album, « CTRL ».
Une belle rencontre et un groupe à découvrir pour certains et à
suivre pour les autres.
Salut Jen, peux-tu nous présenter le groupe et la
question qu'on vous pose tout le temps, pourquoi ce nom Dust In
Mind ?
Le groupe existe depuis 2013. Et Dust In Mind, la poussière de
l'esprit en traduction directe, c'est assez simple, c'est
extérioriser les idées et les pensées que l'on a en nous. Toute
l'émotion que l'on garde en nous et que l'on essaie de mettre sur
papier et en musique. C'est aussi simple que ça.
Comment vous définissez votre musique ? On parle d'indus, mais je
trouve beaucoup de mélodies pour de l'indus, donc est-ce vraiment
ça ?
Alors, l'indus est un style que l'on se donnait un peu plus à
nos débuts. On était dans le metal industriel. Maintenant, on a
beaucoup moins d'electro, en tout cas plus au point de se faire
classer en metal indus. Mais je n'arrive pas à donner un style
particulier à ce que l'on fait. On a un côté groovy, presque à la
Korn parfois. On pourrait être qualifié de nu-metal, avec des
samples electro. Si je devais donner un style, je dirais du metal
moderne, qui englobe un peu tout.
On va parler de votre dernier album, « CTRL », pas de voyelle,
difficile à prononcer, pourquoi ce titre ?
Alors effectivement, on l'appelle « CTRL » mais c'est vraiment
un rapport avec le « Contrôle » sous toutes ces formes. Quand j'ai
écrit les paroles, je ne me suis pas posée de questions sur ce dont
j'allais parler. Et au fur à mesure, j'ai écrit sur le côté
émotionnel des choses avec comme thème et comme question "Qu'est-ce
qu'on montre et qu'est-ce qu'on ne montre pas". D'où cette notion de
« Contrôle ». Avec les nouvelles technologies, on choisit l'image
que l'on veut donner et qui n'est pas forcément celle que l'on est
réellement. Le thème global c'est vraiment ça.
Vous êtes plus dans le contrôle plutôt que le lâcher total sans
contrôle ?
Oui. Bien que la première chanson, « Lost Control », appelle à
lâcher prise. Dans cet album, on a ce côté un peu torturé, à savoir
si je peux lâcher prise ou pas. Est-ce le moment propice, ou bien
est ce que j'ai peur du jugement de la société ? En fait, c'est un
peu une prison émotionnelle où on ne sait pas toujours comment agir.
Quels autres thèmes abordez-vous ?
Effectivement, les trois quarts de l'album parlent de ça. On a
aussi abordé le thème de la page blanche sur « The White Page ».
C'est Philippe, notre guitariste, qui a écrit là-dessus, alors que
j'étais justement en plein syndrome de la page blanche pendant une
partie du Covid. Sur « Speak For The Voiceless », on parle des gens
à qui on ne donne pas forcément la parole, qu'on ne laisse pas
s'exprimer.
Vous avez toujours été attachés aux problèmes liés à
l'environnement, ça ne s'améliore pas ? Ça pourrait faire l'objet
d'un autre album ?
Notre album précédent, « From Ashes To Flames », parlait
beaucoup d'environnement avec, par exemple, la chanson « This Is The
End » où on avait tourné le clip sur une grande décharge publique en
région parisienne. C'est quelque chose qui reste dans les
thématiques du groupe de manière générale. Et je pense que sur le
prochain album, on en parlera encore.
C'est un album que vous avez fait avant la pandémie ou c'est la
pandémie qui vous a permis de faire cet album ?
Il a été commencé avant la pandémie, et il a été finalisé après.
Il s'est vraiment construit pendant la pandémie.
Même si tu as eu ce syndrome de la page blanche, est ce que la
pandémie vous a permis de retravailler autrement votre musique ?
Avez-vous eu plus de temps pour peaufiner par exemple ?
Je pense oui. Car même si ça a porté préjudice à la création où
je n'arrivais pas à sortir mes idées, finalement, ça m'a permis de
mieux les faire mûrir ou du moins de mieux les extérioriser, même si
ça a pris un peu plus de temps qu'habituellement. De ce côté-là, ça
a été un peu un mal pour un bien. Ensuite, plutôt que subir cette
pandémie, on en a profité pour travailler plus sur nos clips, mais
aussi sur notre image. C'est du temps qu'on n'aurait pas eu en temps
normal pour nous y consacrer. Ça a été un côté positif de ce point
de vue-là.
C'est vrai, vous êtes très présents sur les réseaux avec beaucoup
de clips. C'est important cette présence sur les réseaux, mais
pourquoi autant de clips ?
C'est complètement dans notre ADN, car on est conscient que sur
les réseaux sociaux, il faut être présent tout le temps.
Aujourd'hui, c'est difficile de sortir un single sans faire un clip.
Tout le monde est habitué à regarder les clips avant même d'écouter
la musique. Ensuite, on a aussi la chance d'avoir une structure de
vidéo interne, car Damien, guitariste-compositeur, fait aussi les
clips, et donc on a un regard avisé par rapport à ça. C'est quelque
chose qui est très important pour nous. Sur cet album qui contient
dix morceaux, on aura huit clips au total.
C'est presque un album vidéo ?
Quasiment oui. Mais cela vient aussi que du fait de la pandémie,
on a été obligé de décaler la sortie de l'album, et pour palier ça,
on a adopté une stratégie de singles que l'on sortait tous les trois
mois afin de rester présent et en contact avec notre public.
Comment vous avez travaillé ? Avez-vous réussi à vous réunir, ou
bien vous avez bossé à distance ?
Pendant la pandémie ? On n'a pas pu avoir accès à nos locaux de
répétition. Par contre on se voyait toujours régulièrement avec le
groupe. On vit quasiment ensemble dans la même maison. On est très
très unis et soudés. Même si on ne travaille pas la musique, on
discute de visions des choses. Avec le groupe, cette pandémie n'a
rien changé pour nous dans notre façon de travailler.
Musicalement, il y a une sorte de montée en puissance dans cet
album pour arriver à un « No Way Out » très direct à la fin du
morceau. Est-ce que ça veut dire, on stoppe comme ça, ou bien ça
laisse présager d'une suite à cet album ?
Non non. Le but était bien d'arrêter cet album comme ça. Brut de
décoffrage. Ce single a été le premier que nous avons sorti pour cet
album, et on l'a placé à la fin volontairement, et c'est la même
chose pour cette fin très brute. Mais effectivement, il y a une
suite qui arrive. On a commencé à travailler un peu dessus.
C'est un album qui a été composé pour la scène ?
Absolument. Il y a des groupes qui ont une approche très studio
pour leurs compositions et pour leurs créations, chez nous, Damien
est très fort là-dessus. Mais je sais que quand il compose, il
travaille toujours en imaginant ce que ça pourrait donner sur scène.
Comment le public pourrait ressentir notre musique. Alors il ne va
pas tout composer pour la scène et pour le public, mais on est un
groupe de scène et donc forcément, toutes les compos seront
orientées vers le live. Le studio c'est bien, mais nous, c'est la
scène. La chanson quand on l'écrit, on la pense tout de suite en
connexion avec le public.
Sur scène, on va retrouver quoi ? De la vidéo, comme vous avez
fait beaucoup de clips ?
Non, sur scène on a notre propre light show que Damien a aussi
programmé lui-même. On est très présents sur la scène, on bouge
beaucoup, histoire de donner et d'apporter beaucoup d'énergie à nos
shows. C'est surtout ça notre identité sur scène.
On n'a pas parlé de l'artwork remarquable signé Freaky Hoody.
Vous attachez beaucoup d'importance à l'image, tu l'as dit tout à
l'heure.
Oui. Comme on peut le voir dans les vidéos, on essaye vraiment
de soigner cette image que l'on veut donner du groupe. À la base, la
pochette de l'album était censée être uniquement la touche « CTRL »
d'un clavier. Mais on s'est dit qu'il manquait quand même un petit
truc. On a tourné un clip avec Freaky Hoody, et on s'est dit que ce
serait bien d'avoir un visuel avec lui, car lui aussi a souffert des
gens qui ont jugé son apparence, et donc pourquoi ne pas le mettre,
lui, en avant pour se battre à ses côtés.
Cette pochette fait vraiment esprit torturé, ce qui correspond
parfaitement à l'album.
Exactement.
On n'a pas parlé de tes références musicales, quelles sont-elles
?
A titre personnel, c'est la chanteuse de Lacuna Coil, Cristina
Scabbia, qui m'a donné envie de chanter quand j'avais quinze ans et
qui me motive encore et toujours. Mais pour le groupe, on se
rapproche beaucoup du côté groovy de Korn, mais aussi de musique
plus récente comme Leprous, Jinjer dans les côtés sons. Jinjer par
exemple, on est signé sur le même management, donc on essaie de
rester dans cette lignée de présence un peu partout. Que ce soit sur
les réseaux sociaux, les concerts, etc. Ce dynamisme, on l'a en
nous, mais on s'inspire aussi d'artistes qui l'ont aussi.
Dernières questions rituelles : pourrais-tu définir le groupe
Dust In Mind en deux ou trois mots ?
En deux ou trois mots ? Alors je dirais énergique, authentique
dans le côté qu'il n'y a pas de fakes, on est comme ça, les émotions
sont vraies. Et pour le troisième mot, je dirais ouvert.
Quel est le dernier album ou morceau que tu as écouté ?
Ah, j'ai écouté le dernier album de Soen.
Merci pour cette interview.
Merci à toi. C'était avec grand plaisir.
Propos recueillis par Yann Charles - Photo (c) Stéphane
Birlouez
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