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Ecrit par Yann Charles |
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vendredi, 26 novembre 2021
EXISTANCE
https://existanceband.com
Rencontre avec Géry, le batteur du groupe Existance, qui sort un
très bon album, « Wolf Attack ». Une bonne occasion de faire la
connaissance de ce groupe qui jouera sur une Mainstage au Hellfest
en 2022.
Pouvez-vous nous présenter le groupe, son histoire
et pourquoi ce nom, Existance ?
Le groupe a été formé en 2008 par Julian Izard, chanteur
guitariste. À cette époque, il a voulu monter un groupe dans un
style qui lui était cher, le Heavy Metal. Il trouvait que ce style
était trop peu représenté sur la scène française à l'époque. Voilà
le contexte de création du groupe. C'est également pour ça que le
nom du groupe, Existance, a été trouvé afin de perpétrer ce style de
musique.
D'où le Heavy Metal Underground que l'on lit dans votre
présentation, car à l'époque, c'était encore un style et une
musique un peu cachée. Ce qui n'est plus le cas actuellement.
En 2008, effectivement, c'était trop peu représenté selon lui,
donc il voulait vraiment se démarquer et tout simplement jouer la
musique qu'il aimait. Donc forcément dans l’Underground à ce
moment-là.
Comment définissez-vous votre musique ? Du Heavy Old School mais
avec des sonorités un peu plus accrocheuses, plus modernes ?
Tout à fait. Sur notre dernier album, effectivement, ça reste du
Heavy Metal, mais c'est également un mix de nos différentes
influences musicales des quatre membres du groupe. On a tous la même
base de Heavy comme Maiden, Saxon ou Judas Priest, mais on a aussi
nos préférences personnelles. Moi, par exemple, je suis aussi très
branché Power Metal et Speed Metal. C'est cette touche-là que j'ai
apporté dans ce dernier album. Donc, oui, il y a des influences plus
modernes. Mais on a quand même voulu garder les fondamentaux sur
certains morceaux. D'où le titre « Rock’n Roll » par exemple que
l'on trouve sur cet album.
Cet album est une suite logique à l'évolution du groupe ?
Oui effectivement. Il y a eu des changements dans les line up.
Pour ma part, c'est le premier album que je faisais avec eux. Donc,
forcément, au niveau du son, ça change et ça évolue un petit peu.
Mais même pour ceux qui sont là depuis le début, le groupe et le son
du groupe évoluent. Que ce soit au niveau du studio ou au niveau des
concerts, on a envie d'évoluer.
Quelles évolutions tu peux noter depuis les débuts du groupe,
même si tu les as rejoints récemment ?
Au niveau du son, cela a beaucoup évolué. Chaque fois qu'on
retournait en studio, on avait les références ces albums précédents
pour éviter de commettre les mêmes erreurs. On a envie de parfaire
notre son. Et puis quand il y a un apport de nouveau musicien,
forcément, cela apporte un changement au niveau du son et de la
musique. Mais on a aussi évolué au niveau scénique afin que les gens
qui viennent nous voir en prennent plein les yeux. Donc il y a des
nouveautés à chaque fois afin qu'ils aient envie de nous revoir. Sur
les futurs concerts, on essaie de se démarquer et de jouer la carte
de la nouveauté par rapport à ce que le groupe pouvait faire avant.
On en vient à ce nouvel album, pourquoi ce titre, « Wolf Attack »
? C'est un concept, une histoire ?
En fait, le loup est une référence pour Julian, le chanteur.
C'est un hommage à son père qui était le chanteur de H-BOMB (Didier
Izard NDLR), qu'on surnommait parfois le "Loup Hargneux". Déjà
sur le premier EP du groupe Existance, il y avait un titre hommage,
« Son Of Wolf », qui débutait l'album. Donc le Fils du Loup, car il
savait que beaucoup de gens l'attendaient comme le fils de Didier et
donc voir ce que Julian allait donner sur scène et avec son groupe.
C'est un morceau qui expliquait tout ça à l'époque. Et donc « Wolf
Attack », c’est pour montrer que le loup des débuts a grandi et que
maintenant, on se débrouille sans lui. Vu que Didier nous a quittés
il y a quelque temps. Mais on est prêt à évoluer et à avancer.
Quels thèmes abordez-vous sur cet album ?
Il y a un autre morceau que Julian a écrit en hommage à son
père, « Tears Of Fire », et on a repris le morceau phare de H-Bomb,
« Gwendoline ». On nous a toujours demandé de jouer des titres de
H-Bomb sur scène, mais on ne le fera plus pour diverses raisons.
Mais on tenait quand même à rendre hommage à travers ce morceau.
Sinon, les thèmes sont souvent autour du Rock’n’Roll. Cela parle de
l'importance de la musique pour nous. Pour avancer, se donner du
courage dans la vie. C'est plus qu'une passion pour nous. On
aimerait bien en vivre, car la musique est vraiment très importante
dans nos vies. On a voulu écrire un morceau qui parle de ça. C'est
un peu en fonction de l'actualité. En fait, on n'a pas de thèmes
précis quand on débute un album. C'est en fonction de ce que l'on
ressent à un certain moment.
L'album était prêt avant la pandémie, ça s'est passé comment ?
Il a été composé bien avant la pandémie et il a été enregistré
en mai 2019. On comptait le sortir début 2020, juste quand la
pandémie a commencé ! Mais du coup, on ne le sort que maintenant,
car on voulait attendre le moment où on pourrait le défendre sur
scène. Car sortir un album et ne pas pouvoir l'emmener sur scène, on
trouvait que ce n'était pas une bonne idée tout simplement.
La pandémie vous a obligé à changer vos plans pour cet album ?
Oui. Tout était déjà dans la boîte donc on n'a pas modifié ni
retravaillé certains titres. En revanche cela nous a laissé plus de
temps pour rechercher un label pour sortir cet album.
C'est votre grosse expérience de scène qui vous a aidé pour cet
album ? Dans sa cohésion, dans l'ordre des titres, cette montée en
puissance tout au long de l'album comme j'ai pu le ressentir ?
Oui, peut-être qu'effectivement, inconsciemment, il y a un
aspect scénique dans l'ordre des titres sur l'album. Mais quand on a
composé l'album, on n'a pas pensé forcément à un ordre établi sur le
CD. On compose les titres en fonction des inspirations du moment.
Mais quand on a voulu établir l'ordre des titres sur l'album, on a
réfléchi à ce qui nous paraissait le plus logique et le plus
cohérent. Un ordre qui permettait d'apprécier le morceau à sa juste
valeur. Et donc si c'est ce que tu ressens, c'est qu'on a bien
travaillé (Rires). Car c'est que l'on recherchait.
Vous avez travaillé avec François Merle de
Manigance, pourquoi ce choix, et que vous a t'il apporté ?
Alors c'est plus François qui est venu vers nous. Il nous a
contacté au moment où on faisait la tournée avec Primal Fear et il
est venu nous demander si on avait un producteur pour notre futur
album. On n'avait jamais eu de producteur pour les albums
précédents. On connaissait Manigance, mais on ne connaissait pas
François. Le courant est vite passé entre nous. On est allé faire
des essais dans son studio et on a senti que c'était le bon endroit
pour faire cet album. Et on a tout fait avec lui. Il nous a apporté
énormément au niveau musical. Il nous a aidé grâce à toute son
expérience pour qu'au niveau des arrangements les morceaux soient le
plus efficace possible. Et ça nous a beaucoup apporté. Et puis il y
a eu une très bonne ambiance pendant les enregistrements. C'était
vraiment bien pour chercher le son qu'il nous fallait. On a pu
peaufiner le son au niveau des guitares. On a pu prendre tout le
temps qu'on voulait avec François. Et c'est en grande partie grâce à
lui que l'album est réussi.
Pourquoi avoir créé votre propre label, Black Viper Records, pour
plus de liberté de création ?
Ce label a été créé pour l'album précédent en 2016. Ça reste de
l'autoproduction, mais on a voulu nommer ce label pour se démarquer
un peu. On veut clairement se donner les moyens pour sortir un peu
du lot et montrer qu'on en veut. Donc c'était une première manière
de se démarquer. Et autoproduction, c'est rester maître des ventes,
du financement et pouvoir gagner un maximum d'argent afin de pouvoir
continuer à financer le groupe. Mais pour cet album, on a aussi
choisi Blood Blast Distribution pour la distribution digitale du CD.
Car c'est très important la présence en digital. Et Blood Blast
Distribution, qui est une filiale de Nuclear Blast, est vraiment
spécialisé là-dedans et surtout ça nous permet de nous libérer de
ça.
Vous avez fait une tournée d'une quinzaine de dates avec Primal
Fear ? Quelles expériences en avez-vous en tiré ?
Je pense qu'il y avait plus de dates que ça, car on est parti un
mois complet. On n'avait jamais fait ce genre de tournée
professionnelle. C'est surtout sur le volet humain que ça nous a
beaucoup apporté. On dormait dans un petit camion, et parfois avec
la fatigue cumulée, c'était assez dur physiquement, mais ça nous a
vraiment rapproché, soudé tous les quatre. Ça a vraiment confirmé
que le groupe était solide. Et ensuite, cela nous a beaucoup apporté
de tourner avec des professionnels comme ça. C'est surtout sur la
gestion du stress, sur l'organisation, et c'était vraiment très
enrichissant de les voir bosser. Et maintenant on espère pouvoir
refaire ce genre de tournée avec notre nouvel album.
Je vous le souhaite. En parlant de l'année prochaine, Hellfest
2022, vous ouvrez sur la Mainstage. Déjà un peu de pression, ou on
verra en temps voulu ?
C'est déjà énorme pour nous de pouvoir se retrouver au Hellfest
et sur une Mainstage. C'est une chose exceptionnelle. On a vraiment
eu du mal à y croire et c'est quand on a vu notre nom avec toutes
ces têtes d'affiche qu'on a réalisé qu'on y était. Donc oui, on a un
peu de pression, mais je pense que ce sera au moment de l'événement
que l’on va vraiment se rendre compte du truc. Mais on va préparer
ça au mieux, et on va envoyer la sauce !!
C'est une sorte de reconnaissance que de se retrouver sur une
Mainstage au Hellfest ?
Une reconnaissance oui. Mais c'est clairement un rêve qui se
réalise. Pour tout musicien metalleux comme nous, se retrouver sur
une affiche comme le Hellfest qui est le plus grand festival
d'Europe, c'est vraiment un rêve. On y va en tant que festivaliers,
mais là, c'est tout autre chose.
Maintenant qu'on va enfin pouvoir retourner sur les scènes, vous
languissez de vous retrouver devant votre public ?
J'espère oui. On est déjà en pourparlers pour avoir une tournée
comparable avec celle qu'on avait fait avec Primal Fear. On est en
négociation pour l'instant. Si on avait déjà ça avant d'aller au
Hellfest, ce serait très bien. Mais en dehors de ça, on a déjà
quelques dates confirmées avec Rhapsody Of Fire en janvier à Paris
et à Grenoble. Mais on espère avoir un maximum de dates pour bien
roder le set avant le Hellfest.
Questions rituelles pour terminer cette interview : est-ce que tu
peux définir le groupe en deux ou trois mots ?
En deux ou trois mots ? Je dirais Heavy Metal Fury. Car je pense
que c'est ce qui représente le mieux le groupe quand on est sur une
scène.
Quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté
?
Le dernier album complet que j'ai écouté est celui de Maiden.
Comme tout fan de Maiden, je pense (Rires). Je fais partie
des gens qui ont su l'apprécier au fur et à mesure des écoutes, même
si on est loin des Maiden du début, c'est sûr. C'est une nouvelle
mode d'inspiration je pense. Mais j'ai quand même préféré le
précédent, même si j'apprécie aussi ce dernier album.
Merci beaucoup. Et j'espère avant le Hellfest sur une scène.
Sinon on se verra à Clisson.
Avec plaisir. Et merci à toi pour cette interview.
Propos recueillis par Yann Charles
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