Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 17 novembre 2021
Woman mind on my own
(Dixiefrog – 2021)
Durée 35’30 – 9 Titres
https://www.nataliamking.fr/
https://dixiefrog.com
Si ses origines sont dominicaines, c’est à Brooklyn que Natalia M.
King est née à la fin des années 60 et c’est là qu’elle a grandi
entre sa mère et son frère, suivant des études d’histoire et de
sociologie et décidant un jour de tout plaquer et de partir
traverser les Etats Unis en bus, vivant de petits boulots et
multipliant les expériences humaines avant de traverser l’Atlantique
et de se retrouver dans le métro parisien au début des années 2000
pour vivre des quelques pièces que lui rapportaient alors sa voix et
sa guitare. Refusant d’être étiquetée d’un style en particulier, la
musicienne s’essaiera à quelques enregistrements axés sur le rock,
puis glissera lentement mais surement vers un folk moderne et
sensuel pour en arriver cette fois à un septième album dans lequel
elle paie fièrement son tribut au blues en général, et à celui de
Skip James en particulier. Touchée par la grâce lors de la
découverte de « Soul Of A Man », le film de Wim Wenders, Natalia M.
King s’imprègnera de cette musique et s’efforcera de s’en inspirer,
refusant d’en faire une copie carbone pour au contraire créer une
sorte de prolongement en compagnie d’Ismail Benhabylès aux claviers,
de Raphaël Ducasse à la contrebasse et de Rémi Vignolo à la
batterie. Partagé entre compositions et reprises empruntées à John
Mellencamp, à Sonia Dada ou encore à George Michael, la plus
parisienne des New-Yorkaises va nous emmener à la rencontre de ses
influences, partant de Robert Johnson que l’on croise au détour d’un
carrefour pour rendre visite aux fantômes des studios Stax ou Fame
sans oublier de se perdre chemin faisant dans le Delta ou même dans
les Hills, avec à la clef moult ambiances psychédéliques issues d’un
résonateur ou tout simplement d’un jeu de guitare des plus
inventifs. On croisera Elliott Murphy sur « Pink Houses » et Grant
Haua sur « (Lover) You Don’t Treat Me No Good » mais aussi Vincent
Peirani à l’accordéon sur « Play On » et on se régalera sans aucune
retenue de titres comme « Woman Mind On My Own », « So Far Away » et
bien entendu « One More Try » que la diva se réapproprie avec
intelligence et classe. Voilà une artiste qui a de talent et du
cœur, mais qui a aussi un très gros supplément d’âme. A découvrir
absolument !
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