Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 11 novembre 2021
Kreolia
(Cristal Records – L’Autre Distribution – 2021)
Durée 52’26 – 11 Titres
https://www.rodolphelauretta.com
Remarqué avec un premier album publié en 2017, le saxophoniste
guyano-antillais Rodolphe Lauretta a connu les faveurs de la presse
spécialisée, des radios et de ses pairs qui ont salué son jeu et son
talent bien entendu, mais aussi cette capacité à évoluer dans des
registres très vastes sans jamais s’égarer au détour d’une route. De
retour dans les bacs à l’automne avec un second effort dans lequel
il va mettre en avant ses influences hip hop, caribéennes et funk,
l’artiste va cette fois s’en remettre à une formation où l’on
remarque Timothée Bakoglu aux ivoires, Emmanuel Camy à la basse et
Tilo Bertholo à la batterie et faire appel à nombre d’invités comme
Olivier Laisney à la trompette, Kiala Ogawa aux synthés, Roger
Raspail au percussions et Jî Drû à la flûte et enfin à Genevieve
Artadi, Dwight Trible, Ruppert Pupkin et Medaphoar au chant, chacun
des vocalistes apportant son cachet personnel allant de la pop
jusqu’au rap. En dix compositions et un emprunt fait à Alain
Jean-Marie dont il revisite « Haïti » en mode broken-beat, Rodolphe
Lauretta va nous faire pénétrer dans un jazz superbement élargi qui
le fait délibérément sortir de sa zone de confort, une musique qui
se veut chaude, colorée et pleine de groove mais aussi de feeling
pour des instrumentaux de toute beauté comme « The Roy », « Where To
Go » ou Mashupdistage » et des titres chantés comme « Brazilian
Truth », « We All Are One », « Anticipation » et « Sauvée ». Le jeu
de saxophone est un pur régal qui n’en finit plus de forcer le
respect et c’est sans aucune réserve que l’on applaudit des deux
mains un album aussi original et ambitieux que réussi. Un coup de
cœur !
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