Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 10 novembre 2021
Hymning
(Victorialand Records – Kuroneko – 2021)
Durée 31’05 – 8 Titres
https://www.facebook.com/amhigginsmusic
Elle a quitté Chicago pour venir s’installer avec son mari batteur
dans l’Aveyron et sa vie en a totalement été changée, les buildings
et les fumées de la Windy City s’étant vu remplacées par une nature
sauvage et une bastide située à Najac, sur un promontoire isolé. Il
n’en fallait pas plus pour qu’Annie Meredith Higgins s’essaie à un
premier album solo pour lequel elle est accompagnée de Jason Toth à
la batterie et Joshua Dumas aux machines, un ouvrage dans lequel
elle dessine en filigrane des chansons pop empreintes de modernisme
et d’émotions. Procédant par petites touches de couleurs qu’elle
appose au gré de la partition, AM Higgins s’efforce de marcher dans
les pas des poètes mystiques, qu’ils soient Français comme le moine
Thomas Merton ou encore Américains comme Mary Oliver, et d’habiller
leurs poèmes de motifs de piano, d’orgue ou de sonorités
électroniques pour les rendre encore plus subtils, encore plus
gracieux. De l’espoir à la mélancolie en passant par
l’introspection, la méditation ou encore le doute, « Hymning » nous
fait découvrir la métamorphose d’une artiste passée d’une existence
trépidante à une vie beaucoup plus paisible, une sorte de transition
qui se traduit par des titres inspirés par la beauté de la nature
comme « Peaks & Plains », mais aussi par des hymnes comme « All
The Stars Are Out », « Who Can Say ? » ou encore « A Night Prayer
For Apathy ». Si le beau absolu n’a pas pour vocation d’exister, au
moins AM Higgins essaie-t-elle de s’en approcher avec un album qui
bouscule quelque peu les conventions, mais toujours pour la bonne
cause. Dans les bacs le 5 novembre !
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