Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 23 octobre 2021
DobrothersBlues
(Autoproduction – 2021)
Durée 18’04 – 4 Titres
https://www.facebook.com/Duoblues
Mon premier est Auvergnat et navigue sur le chitlin’ circuit
hexagonal depuis la fin du siècle dernier, mon second arrive de
Californie et sillonne les plaines de l’ouest depuis des lustres,
mon tout est un duo franco-américain qui manie avec talent la langue
de Benoit Blue Boy et celle de Robert Johnson mais aussi les
guitares, cigar box et autres dobros … Jeff Toto Blues et Jim
Roberts ont ressenti un jour le besoin de créer DobrothersBlues pour
unir leur passion commune et en faire quelque chose de fort
sympathique, une formation qui tirerait profit de deux jeux et de
deux voix très complémentaires mais aussi et surtout de deux
influences majeures dirigées vers une direction commune, le blues à
l’état brut pour Jim, le blues francophone pour Jeff. Depuis leur
rencontre en 2015 de l’autre côté de l’Atlantique, les deux bluesmen
n’ont eu de cesse d’échanger et de partager, enregistrant même un
premier effort live en 2016 et commençant à tourner tantôt chez
l’un, tantôt chez l’autre, mais toujours avec une certaine réussite
et à chaque fois devant un public qui, n’ayons pas peur des mots, se
montre très réactif à la musique des DobrothersBlues. Finalistes du
Challenge Blues Français en 2021, les deux complices nous présentent
cette fois une très belle carte de visite qui, à l’image de leurs
prestations, se décline à parts égales entre compositions en
Français et pièces originales en Anglais, un recueil de quatre
titres mis en boite de façon très intelligente à Moissac-Bas, en
Haute Loire, dans lequel les afficionados du blues se régaleront de
la voix gouailleuse et bien éraillée de Jeff sur « Le Blues de la
Maison du Blues » et « Même Terre » et de celle chaude et
superbement égratignée de Jim sur « Mississippi March » et « Black
Sheep Blues ». Quatre titres qui démontrent par l’exemple que le
blues n’a pas de frontière, pas de couleur et pas d’appartenance
politique ou religieuse mais aussi et surtout que lorsqu’on le
chante dans sa propre langue, on arrive parfois à le rendre encore
plus attirant, et tout particulièrement quand on a une plume aussi
élégante que celles que chacun des DobrothersBlues a en sa
possession. Des cordes qui pleurent à chaudes larmes, des voix qui
interpellent vraiment le chaland, comment pourront décemment
résister à ce genre d’invitation ?
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