Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 18 octobre 2021
Long as I got my guitar
(Catfood Records – Blind Raccoon – 2021)
Durée 40’00 – 10 Titres
https://zacharmon.com
C’est du côté de la célèbre Farish Street que ce natif de Jackson,
Mississippi, s’est forgé une solide culture blues en écoutant des
légendes comme Muddy Waters, B.B. King, Ike et Tina Turner, Albert
King et autres Little Milton. Fils d’un harmoniciste et d’une
pianiste, le jeune Zac Harmon commencera à se produire
professionnellement à l’âge de 16 ans, accompagnant Sam Myers
puis des artistes comme Z.Z. Hill et Dorothy Moore avant de partir
s’installer à Los Angeles où il deviendra musicien de studio mais
aussi producteur. Collaborateur pour le cinéma et la télévision,
employé de l’équipe promotionnelle de Michael Jackson ou encore
compositeur pour Troop, Karyn White et The Whispers, ce touche à
tout de génie se retrouvera nominé aux Grammy Awards pour la
production de l’album « Mystical Truth » de Black Uhuru en 1994 et
remportera l’International Blues Challenge en 2004 puis le Blues
Music Award de la meilleure première œuvre deux ans plus tard avant
de partir jouer pour les troupes américaines en Iraq et au Koweït en
2008. Intégré à la troupe du Bluzapalooza, Zac Harmon se produira en
sa compagnie aux pieds des pyramides et du sphinx de Gizeh,
succèdant ainsi à Louis Armstrong qui avait été le premier artiste
américain à réaliser cet exploit. Tant de hauts faits d’armes en
arriveraient presque à faire oublier que le chanteur et guitariste
est un véritable virtuose qui propose cette année un nouvel album, «
Long As I Got My Guitar », enregistré au Texas où il réside
désormais et produit par Jim Gaines, producteur récompensé aux
Grammy Awards et ayant travaillé avec Stevie Ray Vaughan, Santana et
Journey. Si quelques morceaux ont été enregistrés en compagnie du
groupe de tournée de l’artiste, la plupart des titres ont été mis en
boite en compagnie de The Rays avec Johnny McGhee aux guitares, Dan
Ferguson aux claviers, Bob Trenchard à la basse, Richy Puga à la
batterie et SueAnn Carwell et Corey Lacey aux chœurs, le résultat se
voulant comme toujours avec Zac Harmon à la croisée des chemins
entre un funky blues groovy à souhait et une soul blues luxueuse, le
tout habilement saupoudré d’une pointe de rhythm’n’blues, de blues
plus classique et même pour l’occasion d’une touche de Zydeco. Sans
doute l’album le plus abouti du bluesman à ce jour, « Long As I Got
My Guitar » sort du lot avec des titres comme « Deal With The Devil
», « Crying Shame », « Soul Land », « Waiting To Be Free » ou encore
« Ashes To The Wind » et n’en finit plus de mettre en avant une voix
à la fois riche et forte, un jeu de guitare qui force naturellement
le respect et une équipe de musiciens qui porte avec talent et
fierté cette musique qui colle si bien au personnage. Un album qui
finit d’installer Zac Harmon au beau milieu d’une pléiade d’artistes
parmi lesquels on cite forcément Bobby ‘Blue’ Bland, Albert King,
Buddy Guy ou encore Bobby Rush. Indispensable !
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