Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 14 septembre 2021
Shakey Trill
(Autoproduction – 2021)
Durée 38’26 – 12 Titres
https://shakeytrill.com
Finaliste du 35ème International Blues Challenge à Memphis en 2019,
Shakey Trill est un duo de folk blues acoustique originaire de
l’Ontario qui présente cette année son premier album éponyme, un
recueil de douze pièces dont dix compositions pas piquées des vers.
Formé autour du chanteur et guitariste Mike MacDonald et de
l’harmoniciste Tyler Pantlin, le groupe avait fait sensation lors de
ses différentes prestations sur Beale Street et c’est riche de
toutes les rencontres faites à cette occasion qu’il a réussi à
concocter une galette qui sent bon le folk de Dylan et consorts mais
aussi le blues des racines, celui que l’on entend encore et toujours
sur les rives du Big Muddy et dans les nombreux juke joints qui
continuent à contribuer aux plus belles heures du Delta. Simple mais
séduisante, la guitare imprime un rythme plein de bienveillance
tandis qu’à ses côtés, les harmonicas crépitent tel un feu bien
vivace qui ne demande qu’à enfler, un feu qui sera encore un peu
plus alimenté sur deux titres par la basse de l’incontournable Alec
Fraser qui a en outre produit et réalisé l’album. C’est donc dans
une ambiance partagée entre feu de camp et club de blues un peu
décati que l’on accompagne Shakey Trill dans un voyage d’une petite
quarantaine de minutes durant lequel on croisera les ombres de Muddy
Waters avec « I Can’t Be Satisfied » et de Brownie McGhee avec «
Dark Road » au beau milieu de pièces originales drôlement bien
ficelées comme « I Love That Woman », « Time To Breathe », « Summer
Grove », « Can’t Let This Ride », « Build An Institution » ou encore
« Sailing ». Un enregistrement sobre et efficace réalisé dans
différents endroits de la province originelle des musiciens, une
voix qui tient solidement la barre, quelques arrangements eux aussi
empreints de beaucoup de sobriété et de détachement et enfin une
grande envie de proposer une musique à la fois humble et conviviale,
il n’en fallait pas plus pour que ce premier album des Canadiens
soit une réussite. Une valeur sure !
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