Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 12 septembre 2021
En suspens
(Siparka Productions – InOuïe Distribution – 2021)
Durée 30’12 – 9 Titres
https://www.danieljea.com
Bien connu sur la scène française pour avoir accompagné depuis deux
décennies des artistes comme Françoise Hardy, Damien Saez ou La
Grande Sophie, Daniel Jea est guitariste mais aussi chanteur et
construit en parallèle de ses activités avec les autres une carrière
personnelle qui se traduit aujourd’hui par la sortie d’une quatrième
album, le second volet d’un triptyque commencé avec « A l’instinct à
l’instant ». Acclamé par la presse lors de sa sortie à l’été 2020,
l’ouvrage avait réussi à se frayer une place dans les playlists et
c’est en surfant sur la vague qu’il a lui-même levée que Daniel Jea
confirme avec « En suspens », un concept album enregistré au Studio
Midilive par Stéphane Prin avec France Cartigny aux synthés et aux
percus et Emilie Rambaud à la batterie. Construisant son effort
autour de la crise sanitaire qui nous accable depuis 2020, l’artiste
nous dévoile sa propre vision de la verticalité des pouvoirs et
choix imposés par nos gouvernants, leur reprochant un manque de
concertation et de discernement et au moins autant de dérives, le
tout sur fond de riffs tantôt calmes, tantôt plus pêchus, et
d’harmonies vocales souvent très réussies. Si le thème de l’album
confortera une partie de la population dans sa vision des choses,
l’autre moitié s’en détournera quelque peu et c’est finalement avec
un ouvrage assez bien équilibré, voire même parfois trop bien
équilibré, que Daniel Jea ménage la chèvre et le chou, envoyant des
textes qui se veulent incisifs mais qui se retrouvent parfois
masqués par des seconds degrés et proposant au bout de la route un
ouvrage qui n’est jamais totalement chaud, mais jamais totalement
froid non plus. Droit dans ses bottes et bien au sec dans son
costume de rebelle qui regarde bruler des berlines de luxe dans les
beaux quartiers, Daniel Jea nous livre en fin de compte un album de
belle facture avec des morceaux comme « Avance », « Tombe », « Tu
peux » ou « Après » sur lesquels on inscrira forcément la mention «
explicit lyrics » mais absolument pas « révolutionnaire assoiffé de
sang ». A découvrir à partir du 24 septembre !
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