Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 07 septembre 2021
Personne ne gagne
(Three Forks Musik – InOuïe Distribution – 2021)
Durée 45’47 – 11 Titres
http://www.fabricefalandry.fr
La montée en puissance entamée par Fabrice Falandry en 2019 aurait
pu s’arrêter net avec la crise sanitaire arrivée un an plus tard,
mais fort heureusement le musicien a non seulement du talent mais
aussi de l’endurance et une force mentale hors du commun et c’est
bien décidé à poursuivre son ascension vers les plus hauts sommets
qu’il a continué à avancer contre vents et marées et avec une
régularité impressionnante. Très intelligemment installé à la
croisée des chemins du folk blues américain et de la poésie
francophone, cet adepte de la lap-steel a franchi les étapes l’une
après l’autre, proposant un EP très abouti, « Le gout de l’effort »,
et gagnant ses premiers galons qui le conduiront sur la plupart des
festivals français et même en première partie d’artistes comme Tété,
Sanséverino ou encore Paul Personne qui l’invitera à plusieurs
reprises sur la scène de L’Olympia. Sélectionné pour le Challenge
Blues Français en 2020, Fabrice Falandry devra attendre deux ans de
plus pour tenter de gagner le sésame qui lui permettrait d’aller se
produire à l’International Blues Challenge à Memphis, mais c’est en
mettant à profit ce temps pour enregistrer un premier album qu’il a
réussi à faire des prouesses, rejoignant Mathieu Pesqué dans son
studio briochin pour y mettre en boite une dizaine de pièces
originales mais aussi une belle reprise très judicieusement choisie.
Accompagné à l’occasion de Marie Lesnik au violon, Bruno Tredjeu aux
harmonicas, Fred Feraud à la basse, François Pancher à la batterie
et Mathieu Pesqué au dobro, cet héritier légitime des riffs de Ry
Cooder et de Mississippi John Hurt conjugue avec toujours autant de
brio la langue de Brassens et celle de Baudelaire pour un résultat
qui ne manque pas de richesse avec des compositions finement
travaillées comme « A la belle étoile », « Je ne suis pas un toit »,
« La folie des gens ordinaires », « Les coups humains » ou encore «
La crue », de véritables poésies blues comme les vrais artistes
francophones savent si bien les écrire. Véritable artisan de la
musique en général et des douze mesures en particulier, Fabrice
Falandry fait pleurer ses cordes, laisse sa voix gratter un peu aux
entournures et nous façonne une de ces galettes comme on les aime,
un album simple et sincère, à l’image du bonhomme, sans fioriture,
avec juste ce qu’il faut d’emballage mais surtout avec énormément de
cœur et d’amour, des ingrédients de plus en plus rares de nos jours
… On aurait pu finir de faire l’article en vantant la superbe
reprise du « Samedi soir sur la terre » d’un autre amoureux du blues
retranché bien au calme dans son Lot et Garonne tant aimé, mais
était-ce bien nécessaire de le souligner tant c’est l’ensemble de
l’ouvrage qui mérite de recevoir une véritable ovation. « Personne
ne gagne », ça c’est Fabrice Falandry qui l’affirme, mais si une
chose est d’ores et déjà certaine, c’est que la sortie de l’album le
21 septembre marquera le retour gagnant d’un artiste qui n’a pas
fini de faire rêver la France, et plus encore si affinités …
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