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LA BEDOUNE QUARTET à TOCANE (24) pdf print E-mail
Ecrit par Nelly Faure  
samedi, 28 août 2021
 

GUN FLOWER – LA BEDOUNE QUARTET
PARVIS DE L’EGLISE – TOCANE (24)
Le 25 aout 2021

https://www.facebook.com/GunFlowerBluesRock/
https://www.labedoune.fr
https://www.facebook.com/Douchapt-blues-423815550973488/

Le soleil se couche doucement et la température est douce et agréable ce soir. La place de l’église du petit bourg périgourdin de Tocane est prête à accueillir les spectateurs, quelques tables et food trucks, des chaises alignées devant le parvis, tout est fin prêt pour enfin profiter de cette fin d’été. Nous sommes des habitués des concerts proposés par le festival Douchapt Blues et son président, que l’on ne présente plus, Jean-Luc Wargnier. Ce festival itinérant permet, avec la complicité des municipalités des environs de Ribérac et Périgueux, de proposer des concerts de grande qualité, le plus souvent gratuits, et nous admettons en profiter plus que de mesure. Nous sommes installés, nous écoutons le petit mot traditionnel de Julie Bordet, première adjointe au maire, la soirée peut commencer.

Les Gun Flower, venus en voisins de Ribérac, sont présents pour assurer la première partie de la soirée. Gilles Saigne à la batterie, Pierre Verger à la basse, Paul Chumley à la guitare et le très dynamique Daniel Whittaker au chant et l’harmonica se présentent au public. La soirée commence avec un « On The Road Again » de Canned Heat enlevé qui réveille les convives. Puis nous aurons droit à « Sugar Mama », « Sunshine Of Your Love » de Cream, ou encore le « Hard To Handle » d’Otis Redding. A chaque morceau le groupe se donne et s’approprie de façon punchy les différentes reprises, la plupart du temps des morceaux blues ou soul, mais également une reprise du titre « Give Me A Reason To Love You » de Portishead, plus pop. Alors que la section rythmique assure avec complicité, les solo d’harmonica répondent à ceux de la guitare. La place continue doucement de se remplir pour assister à la deuxième partie quand résonnent les grand classiques que sont  « Preachin Blues » de Son House et « Crossroads » de Robert Johnson. Ce « petit » groupe local aura bien tenu son rôle et débuté la soirée. Après cette belle mise en bouche ces, premiers musiciens nous quittent pour laisser la place à ceux que nous attendons tous, il ne faut pas se mentir.

Cette fois-ci l’excellent duo la Bedoune composé de Greg Perfetti aux magnifiques guitares et de Cécile Perfetti à la basse, au ukulélé, aux intermèdes croustillants et à la voix magique, ont décidé de se produire en quartet. Viennent donc s’ajouter à ces talentueux musiciens, deux autres non moins talentueux protagonistes, Eric Petznick à la batterie et Antoine Rup aux claviers. Il sera bon de rappeler que trois de ces quatre musiciens auront représenté la France à l’International Blues Challenge à Memphis, Eric Petznick avec le Fred Cruveiller Blues band en 2019 et donc La Bedoune en duo en 2020, c’est dire si nous avons en face de nous du beau monde.

Les musiciens sont installés sur le parvis de l’église. Nombreux sont ceux qui auront plaisanté sur le fait que la musique du diable s’invite au portes de la maison de Dieu. Cécile Perfetti préfère dire qu’ils « sont en mission pour le Seigneur » ! Pour mettre les choses au point, la Bedoune est, en pays d’Auvergne, une vache, et la vache c’est Cécile, ce n’est pas moi qui le dis, je ne me le permettrais pas, c’est elle et avec beaucoup d’humour ! Cela étant dit, le groupe ouvre le set avec « Mother Chile », l’église et son parvis se parent de belles couleurs mises en place par l’équipe son et lumière de Stéphane Rebeyrol et le tout nous envoûte en un instant. Les compositions de Cécile Perfetti, blues, jazzy, puisent leur inspiration à la fois dans la vie de tous les jours et dans les grands classiques du style, avec beaucoup d’humour, de finesse et de talent. On aimera particulièrement le morceau « Kick Your Ass » qui s’adresse à une jeune adolescente peu respectueuse mais également « Mississippi Flowers » qui retrace avec douceur la découverte de cette terre mystique.

Le jeu puissant et profond de la basse de Cécile se mêle avec subtilité au jeu roots et rocailleux des solos de Greg à la guitare et si la batterie solide et ciselée d’Eric Petznick donne à l’ensemble une solidité remarquable, le piano d’Antoine Rups apporte des envolées et des mélodies chaudes. Il parait que ces deux derniers sont encore « à l’essai » plaisante Cécile Perfetti, nous on se dit que ça tient plutôt bien la cadence ! On appréciera tout autant quand Cécile troque sa basse acoustique pour un ukulélé qui donne cette ambiance festive et souriante sur « Sunny Side Of The Street » ou pour la belle chanson « For My Friends » dont nous reprenons le refrain tous ensemble pour lancer à ce groupe un « I Love You » et un « I Need You » convaincus tant nous sommes bien avec cette musique. Alternant morceaux dansants qui font se trémousser ceux restés debout et d’autres plus intimistes comme le ravissant « Love Is Dead » pour un moment de presque deux heures qui passe en un instant. Nombreux sont ceux touchés par cette voix profonde et mélodieuse qui donne toute l’identité de ce duo devenu groupe, en tout cas, moi, je suis sous le charme !

On annonce le dernier morceau mais le public ne l’entend pas de cette oreille, et heureusement car nous allons ensuite profiter d’un moment d’intimité et de musique fantastique. Cécile Perfetti revient seule sur scène, s’assoit mais ne se saisit d’aucun instrument. Elle conte alors que lors de son voyage à Memphis elle a eu la chance d’assister à une messe dans une petite église baptiste et qu’elle y a alors chanté avec les chœurs de cette église un titre de Sam Cooke, qu’eux connaissaient parfaitement et dont ils ont repris les paroles. Une émotion non feinte la saisit, ainsi que toute l’assistance, quand elle entonne a capella ce même titre « Bring It On Home To Me ». Tout d’abord sous un charme silencieux, le public s’est alors mis à taper le rythme dans ses mains dans une véritable communion, un moment unique. Mais ils reviendront tous ensemble pour un dernier titre qui mettra un terme à cette magnifique soirée. J’étais déjà convaincue par le duo, je le suis maintenant par le quartet. Je ne sais pas vous, mais moi je sais qu’ils doivent revenir bientôt du côté de Bergerac pour un nouveau concert, et j’y serai. Je ne peux que vous conseiller de guetter s’ils passent près de chez vous en duo ou en quartet, de toute façon ça vaut le détour !

Nelly Faure – aout 2021