THOMAS DOUCET & THE G LIGHTS
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Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 11 août 2021
Make love great again !
(Autoproduction – 2021)
Durée 52’03 – 11 Titres
https://thomasdoucet.com/
Véritable enfant de
la soul, Thomas Doucet a fait ses gammes dans une chorale gospel
avant de prendre part à différentes formations qui, chacune à leur
manière, rendaient déjà hommage à des idoles comme Otis Redding, The
Bar Kays, Sam Cooke … Mais c’est au cours d’un premier voyage
initiatique dans le Sud des Etats Unis que le chanteur et
saxophoniste se baignera véritablement dans les eaux boueuses du Big
Muddy, marchant littéralement dans les pas des grands noms liés aux
droits civiques et faisant déjà ses premières rencontres, Al Green
par exemple pour n’en citer qu’une. En 2018 naissait ainsi le groupe
Thomas Doucet & The G Lights, avec en son sein des pointures
comme Maxime Gilbert à la basse, François Gilbert aux claviers,
Bruneau Guilbault à la batterie et Dimitri Baizeau au son, mais tous
les membres n’avaient pas encore conscience de la puissance de la
soul et il faudra attendre janvier 2020 pour que tout ce joli monde
rejoigne Memphis pour participer à l’International Blues Challenge
et, après avoir été touché par la grâce, endosse définitivement une
authentique âme de soulman. Le plus gros du travail semblait dès
lors effectué et c’est une formation totalement transcendée qui se
lançait enfin dans l’enregistrement de ce nouvel album où l’on
croise les fantômes de la Stax, de Hi Records et de la Motown. En
véritables maillons forts de la soul hexagonale, les Nantais
déboulent aujourd’hui dans les bacs avec « Make Love Great Again !
», une galette réunissant onze pièces originales où l’on remarque
quelques guests comme Patrick Charnois au saxophone, Eric Mussotte à
la trompette et enfin Sandrine Allain et Cécile Perfetti aux chœurs.
On se projette directement sur les scènes qui ont accueilli les
grands rassemblements soul d’hier, Wattstax par exemple, et on
accompagne ce white band dans une restitution fidèle du black sound
des 60’s et des 70’s, cette musique si admirablement portée à bout
de bras par des artistes de génie comme les Staples Singers, Isaac
Hayes, Eddie Floyd, Booker T. & The MG’s, Rufus Thomas, Sam
& Dave, et on en oublie forcément. L’enregistrement est de très
belle qualité, la réalisation se montre digne des meilleurs ouvrages
et du tubesque « Love Is Not A Game » qui avait fait fureur en son
temps sur Beale Street jusqu’à « Dreamcatcher » en passant par
l’impressionnante ballade soul « It Won’t Be Long Now » mais aussi
par des morceaux comme « In The Room 106 », « A Broken Soul » ou
encore « You Blow My Mind », ce ne sont que des ondes positives
faites d’amour, de chaleur humaine et de passion qui s’échappent
d’un album dont le splendide artwork est à mettre au crédit de
Clémence Oger. Voilà un album indispensable qui confirme que Nantes
est véritablement la capitale française de la soul
!
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