Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 02 août 2021
Modern primitive
(Autoproduction – 2021)
Durée 41’13 – 11 Titres
http://www.brandonisaak.ca
Il est né au Yukon, territoire du Nord-Ouest canadien, dans une
famille où tout le monde avait des activités en rapport avec la
musique, soit en tant que musicien, soit dans le cadre de la tenue
de clubs de blues, ce qui permit à Brandon Isaak de se familiariser
avec le métier d’artiste et de faire ses classes en bonne compagnie.
Qu’il se produise en solo, en duo ou encore dans le cadre d’un
groupe plus conséquent, le Canadien privilégie toujours le contact
avec les gens, ce qui lui a permis d’obtenir la reconnaissance du
public bien entendu, mais aussi de ses pairs, et de se retrouver à
Memphis dans le cadre de l’International Blues Challenge en 2012.
Régulièrement nominé aux Maple Blues Awards et aux Juno Awards,
Brandon Isaak posait ses instruments un soir d’octobre 2019 dans la
célèbre Penthouse Suite du Rosewood Hotel Georgia de Vancouver, là
même où des artistes comme Nat King Cole, Frank Sinatra, Louis
Armstrong et Elvis Presley s’étaient produits à l’époque où l’étage
entier accueillait la station de radio CKWX, et enregistrait en
compagnie du contrebassiste Keith Picot ce qui allait devenir «
Moderne Primitive », un album formidablement éclectique dans lequel
la plupart des facettes du blues et du swing sont mises en valeur.
Passant des guitares aux banjos et du lap steel au piano ou même aux
harmonicas, Brandon Isaak laisse libre cours à ses inspirations les
plus folles, dévoilant pas moins de onze compositions métissées,
roots et pleines de groove qui nous transportent des bas-fonds de
Chicago à ceux de la Nouvelle Orléans mais aussi des clubs enfumés
de New-York jusqu’aux juke joints du Delta. On se laisse emporter
par des pièces comme « Lost Love And Loose Women », « Valentine
Blues », « I Wish I Did What I Said », « Back To New Orleans » ou
encore « I Wanna Sing For Christmas » et on se prend plus souvent
qu’à son tour à battre du pied en rythme à l’écoute d’un album qui a
un petit supplément d’âme que les autres n’ont pas forcément. La
légende veut que l’hôtel où a été enregistré « Modern Primitive »
soit hanté depuis sa construction dans les années 20, ce qui
explique peut-être qu’outre les moments de fou rire qu’ont eu les
deux musiciens durant les sessions, le résultat soit pour sa part
très réussi. La production signée Conrad Hillis n’y est sans doute
pas totalement étrangère non plus !
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