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JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 28 juin 2021
 

JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS

https://jessieleeandthealchemists.fr

Rencontre avec Jessie Lee Houllier et Alexis Didier qui ont fondé il y a quelques années le groupe Jessie Lee & The Alchemists. Avec un superbe second album, « Let It Shine », ils font partie de cette nouvelle génération de groupe blues et rock. Un univers teinté de blues et de rock, des guitares accrocheuses, des concerts qui font le plein et un public qui les suit fidèlement nous ont donné envie d'en savoir un peu plus sur eux.

Salut à vous. Alors question habituelle : pouvez-vous vous présenter, ainsi que le groupe ?
J : Salut, je suis Jessie Lee Houllier et je suis avec Alexis Didier du groupe Jessie Lee & The Alchemists. Nous sommes respectivement guitariste/chanteuse et guitariste/compositeur. Le groupe existe depuis à peu près cinq ans. Il y a eu une première mouture au début, quelques petits changements en cours de route comme le clavier et le batteur. Et là, on a notre groupe au complet.

Pourquoi The Alchemists ? Cela a une signification particulière ?
A : Salut à vous. Alors à la base, comme c'est un duo, on cherchait un jeu de mots avec "AL" tout simplement. Car AL c'est mon diminutif de Mister AL. Et c'est un pote qui nous a trouvé cette idée-là, Alchemists, et cela nous a beaucoup plu. Car comme on mélange pleins d'influences et de styles, et on a bien aimé ce jeu de mots et c'est devenu une marque de fabrique si tu veux et c'est quelque chose qui prend une valeur avec notre nouvel album.

Pouvez-vous définir votre musique ? J'ai lu "Modern Blues Rock", ça vous convient ?
J : C'est toujours compliqué de mettre un style sur la musique que l'on fait. C'est vrai que "Modern Blues Rock" est le plus juste, mais comme l'a dit Alexis, on a plein d'influences soul, de rock forcément, blues forcément aussi, du groove et même du jazz du côté d'Alexis. Donc notre musique est un mélange assez vaste de tout ce que l'on aime.

Je trouve que ce second opus conserve cet esprit Blues, mais qu’il est peut-être plus rock au niveau du son, c'est mon esprit ?
A : Non, non, ce n'est pas ton esprit, tu as raison. C'est vrai que l'on est un groupe de blues rock mais avec une tendance à aller plus vers le rock sans être un groupe strictement rock au départ. Et sur cet album on a eu envie de plus marquer le trait, de plus marquer effectivement ce côté rock. Plus de riffs, un côté plus dur, le son des guitares. Il y a plus de rythmes, plus d'arrangements spécifiques. On a vraiment voulu marquer ça.

Cet album, c'est une nouvelle étape dans la vie du groupe ?
A : Je pense que c'est l'évolution assez naturelle du groupe. On voulait accentuer le trait. Quelquefois, il faut faire des choix pour évoluer dans ta musique, et là, on voulait vraiment marquer le coup avec donc un son beaucoup fort, des compos plus ouvertes, mais également plus orientées rock.

Vous vous sentiez trop limités avec le blues, d'où cette évolution plus rock ?
A : De base, on aime le blues, mais on ne se qualifie pas de groupe de blues, ni de faire des albums de blues. Simplement, on a cette base, cet ancrage de bluesy dans notre musique, mais pour moi, c'est très loin d'être un album de blues.

On vous retrouve pour un second album, « Let It Shine », pourquoi ce titre ?
J : C'est tout le concept autour de l'alchimie. L'alchimiste transforme le plomb en or. Le côté « Shine », brillant, qu'on a voulu mettre en avant avec le nouveau visuel qu'on a sur la pochette de l'album et qu'on retrouvera aussi sur scène où on est vraiment sur du noir et doré. Avec également les guitares qui font aussi partie de notre nouveau visuel. Les Télécasters que nous a fait Tom Marceau qui sont des « Sparkle Gold » et qui vont avec ce côté brillant. C'est tout un concept autour de l'or que l'on a voulu mettre en avant. Et « Let It Shine » qui est un des titres de l'album fonctionnait très bien avec ce nouveau visuel. Et on a trouvé ça très chouette.

Quels thèmes vous abordez sur ce nouvel album ?
J : Ça parle de pleins de choses. Le fait qu'il y ait deux auteures différentes puisqu'il y a Charlotte Bizot qui a écrit la moitié des textes, et moi l'autre moitié. On n'a pas la même manière d'écrire. C'est ce qui est intéressant, car cela donne de la diversité. Moi j'aurais plutôt tendance à avoir une écriture qui va être plus introspective, plus sur de l'émotion et du ressenti des choses que j'ai vécues. Donc j'aborde pleins de choses. Évidemment il y a des chansons d'amour, c'est inéluctable (Rires). Puis il y a des chansons un peu plus dures, sur des thèmes d'angoisse, de mort, des choses un petit peu plus compliquées. Charlotte aura plus tendance, elle, à se mettre dans la peau d'un personnage fictif. Et elle raconte l'histoire de ce personnage. Donc ça donne des histoires différentes et assez chouettes. Chaque morceau a une émotion particulière. Mais le thème global, même s'il y a de l'amour et de l'angoisse, est la dynamique d'aller vers l'avant, et ce, malgré les épreuves de la vie. Il faut se battre et surmonter tout ça.

Comment travaillez-vous ? Qui fait quoi ? Les textes ou la musique en premier ?
A : C'est la musique qui est là avant. Les textes sont faits sur la base des démos et de recherches de compositions. Moi, je fais des petites bribes de textes, un peu en yaourt, pour donner une espèce d'orientation, donner deux ou trois petites idées, et globalement les textes se développent à partir de ça. Des thèmes également seront tirés de l'ambiance musicale, donc ça influence quand même beaucoup. Mais c'est également arrivé pour Jessie par exemple d'avoir déjà son texte et de composer la musique autour de son texte. S'il n'y avait pas de vraies auteures derrière ça tombe bien, car moi n'écrivant que des bribes de textes, on n'aurait que des bribes de chansons. (Rires)

L'album était prévu pour sortir maintenant ou bien est-ce la pandémie qui vous a fait recaler cette sortie ?
A : Il était prévu avant la pandémie, mais avec un petit flou car faire un album ce n'est pas aussi simple. On aurait pu le sortir encore plus tard, mais on a décidé de le sortir maintenant malgré le Covid.

Vous avez signé sur le label Dixiefrog, c'est une belle satisfaction ?
J : Oui, on est super content. Je pense qu'il n'y avait pas mille labels qui auraient pu nous convenir. Et on est tombé sur le bon. C'est un super label de blues européen et quand j'étais gamine, il y avait plein de disques de chez Dixiefrog dans la discographie de mon papa, et peut-être qu'un jour je serais sur ce label. Et ce jour est arrivé.

Plus généralement, y a-t-il un renouveau du blues français ?
A : Je constate en effet qu'il y a un renouveau. Peut-être un blues un peu différent. Pas forcément que du blues traditionnel. Il y a d'autres propositions. Ce qui est important, car c'est une musique qui peut assez vite tourner en rond si on n'amène pas de la nouveauté. De nouvelles propositions artistiques avec des artistes qui mettent plus en avant leur personnalité et leur style plutôt que des codes qui peuvent être ancrés dans une tradition. Même si la tradition, c'est bien, il faut évoluer et ne pas rester que dans cette tradition.

Vous vous êtes produits en livestream durant ce confinement. D'autres ne l'ont pas fait. C'était pour vous un moyen de rester en contact avec votre public, ou aussi une possibilité de vous préparer pour ce retour à la vie ?
J : Alors on n'a pas fait un vrai livestream. On a profité d'une résidence que l'on a fait à la salle Paul Baillard à Massy pour répéter et se remettre les morceaux dans les doigts et préparer les live à venir, et on a profité de cette occasion pour faire une petite captation de quatre titres le dernier jour, que l'on a rediffusé en différé. C'était également une manière de fêter la sortie de l'album, car on n'a pas pu faire de release party et qu'on avait quand même envie de donner un peu aux gens. On a fait une trentaine de minutes pour donner envie aux gens de découvrir plus de notre album. Et il faut savoir que c'est un exercice qui est très difficile pour un musicien de jouer devant une salle qui est vide, de ne pas avoir les applaudissements en fin de titre ou les retours directs des spectateurs. Et surtout faire que ce ne soit pas ennuyeux à regarder et à écouter.

Les livestreams peuvent-ils être une nouvelle forme de promo ?
A : Est-ce que ça va rester ? Honnêtement je n'espère pas. Moi, je suis très attaché au live. La société est faite de gens qui sont de plus en plus collés à leurs ordinateurs. Donc si l'interaction artistique est d'être toujours à distance … C'est ce qui se passe quand on fait un album. Les gens vont l'écouter et c'est notre univers qui arrive chez eux. Mais pour entrer en contact avec cet univers-là, c'est quand même dans les live que tu le retrouves le plus. C'est peut-être même là que tu comprendras plus un artiste que tu as écouté sur album chez toi. Si c'est un live derrière un écran, ce n'est pas sûr que tu puisses réellement ressentir pleinement sa musique. Si maintenant tout se fait à distance c'est regrettable. Et c'est un peu lourd de regarder de la musique sur son écran. Tout est aseptisé. Et puis, s'il y a un truc qui n'est pas bien, tu vas le retoucher.

Et tant pis s'il y a un pain !!
A : Je ne sais pas, je ne fais jamais de pain (Rires).

L'album a été composé pour la scène ou pas forcément ?
A : Les deux. C'est-à-dire qu'un album studio doit quand même avoir quelque chose de différent du live. Tu peux apporter des arrangements et des sons différents. Moi, retrouver sur scène exactement le même album qu'en studio, ça m'ennuie. C'est pour ça je pense que les compositions pour le studio doivent être faites pour le studio, mais en ayant une énergie qui permet de les jouer ou plutôt de les adapter très facilement sur scène. Tout est une question d'énergie.

Du coup vous n'êtes pas dans l'enregistrement one shot, histoire de garder ce côté jam du blues ?
A : On est entre les deux. La réalisation se fait en groupe pour avoir cette énergie-là sachant que l'on pourra enjoliver les morceaux. Mais on garde cette énergie que l'on peut avoir pour du live. La plupart des solos de guitare sont improvisés, et cela peut être réenregistré après, mais on essaie de garder ce côté impro qui fait que sur scène, tu n'auras pas peut-être pas le même solo que la fois précédente. Tout reste très très live et instinctif, avec l'énergie du moment.

Il y a une chanson qui définit bien l'album ?
A : Pour moi il n'y en a pas car chaque titre est un tableau différent. Certains sont écrits et composés sur des périodes assez longues. Ce n'est pas un album qui a été écrit en trois ou six mois. Il y a des compositions que j'ai commencé il y a trois ou quatre ans. Que j'ai laissé de côté, puis que j'ai repris par la suite. Certains titres ont pris du temps, d'autre, c'était plus court. C'est comme les textes. Parfois, c'est très rapide, la musique inspire le texte très facilement, mais parfois, c'est beaucoup plus compliqué. Comme les arrangements. Des fois, ça colle très vite, mais souvent, il faut faire et refaire. Moi, ce que j'aime dans un morceau, c'est que ça raconte une histoire du début à la fin. Que ce soit un vrai tableau, que le morceau existe pour lui tout seul. Qu'il ne soit pas un remplissage, ou une liaison d'autres choses. C'est pour ça que je suis attaché à tous les titres.
J : Moi aussi.

On arrive aux questions rituelles : pouvez-vous définir le groupe en deux ou trois mots ?
A : Oui, je peux le faire. (Rires) Mais ce n'est pas à moi de répondre. (Rires)
J : Ah oui !! (Rires) Alors on va dire alchimie, liberté peut-être. Sinon j'en balance plusieurs et tu choisiras (Rires).
A : On va t'envoyer une liste. (Rires)
J : Énergie.
A : J'aime bien l'idée de liberté mais ce n'est peut-être pas le mot qui correspond.
J : Alors ce sera : Alchimie, énergie et free !!!
A : Voilà c'est bien. Finalement oui, j'aime bien liberté. Je vois ce que tu veux dire.

Dernière question : quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
J : Le dernier titre que j'ai écouté c'est « Hard Times » de Ray Charles.
A : Le dernier album que j'ai écouté c'est un live de Jon Scoffield.

Merci à vous.
J : C'était super, merci à toi !

Propos recueillis par Yann Charles