Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 21 juin 2021
Je file un mauvais coton
(Autoproduction
– 2021)
Durée
37’37 – 10 Titres
http://bigbrazos.fr/site/
Il y a un quart de siècle et même un peu plus
encore que Big Brazos promène son blues sur les routes de
l’Ile de France et d’ailleurs, se faisant
l’apôtre d’un blues qui sonne
particulièrement juste dans la langue de Bill Deraime mais
qui sait aussi regarder vers d’autres horizons,
qu’ils soient linguistiques ou musicaux d’ailleurs.
Quelque peu sorti des écrans radars depuis son dernier album
paru en 2018, « La part des anges », le trio a mis
à profit les diverses périodes de confinement de
2020 et 2021 pour mettre en boite, souvent en vidéo, une
dizaine de morceaux, dont cinq nouvelles pièces originales.
Après les avoir remixés et masterisés,
André Fougerousse aka Winer Jammer au chant et aux
harmonicas, Jérôme Travers aka Docteur Blues au
chant et aux guitares et Etienne Faïsse aka El Magnifico au
chant, au dobro et à la basse nous présentent ces
enregistrements sous la forme d’un nouvel effort pour lequel
ils ont fait appel à quelques guests, glissant à
l’occasion du côté des musiques
celtiques ou encore des sonorités de Louisiane pour nous
offrir une œuvre aussi séduisante
qu’inattendue avec ses instrumentaux, ses morceaux en Anglais
et bien évidemment quelques brûlots en
Français dans lesquels le folk, l’Americana et
même la chanson rejoignent un blues qui coule naturellement
dans leurs veines. On se laissera forcément
séduire par des inédits comme « Bleu de
chauffe », « L'homme d'hier »,
« T'es pas beau », « L'œil du
cyclone » et « Je file un mauvais coton »
mais on appréciera tout autant des choses plus improbables
comme « Cooley's Reel », « Deep River
Blues », « Ring Of Fire », «
Sailor And The Maid » et « The Ballygow Reel
» qui font montre d’un trio en pleine forme qui a
su tirer profit d’une situation pas simple pour prendre du
plaisir et en donner au moins autant au passage. C’est
à la fois frais, profond et convivial, et ça
tombe à point nommé pour nous rappeler
à quel point on a besoin de groupes comme Big Brazos pour se
souvenir que le bonheur tient souvent à peu de choses. Bravo
!
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