Ecrit par Fred Delforge |
|
|
lundi, 07 juin 2021
Little black
flies
(Ruf Records –
2021)
Durée
48’24 – 12 Titres
https://www.eddie9v.com/
Si cet artiste d’Atlanta, Georgie, n’a pas plus
d’un quart de siècle d’existence
à son horloge biologique, il compte
déjà dix années d’une
carrière qui a démarrée par la mise
à sac systématique des clubs de blues de sa ville
natale, celle-là même qui accueillait les jeux
olympiques d’été
l’année de sa naissance. Remarqué plus
largement avec un premier album paru début 2019, «
Left My Soul In Memphis », Eddie 9 Volts confirmera
l’année suivante avec un album live
enregistré au fameux Blind Willie’s, toujours
à Atlanta, et c’est cette année sous la
bannière du label allemand Ruf Records, gage indiscutable de
qualité, qu’il revient avec un nouvel effort mis
en boite dans les studios Echo Deco en compagnie de Cody Matlock aux
guitares, Lane Kelly, Brandon Boone et Marvin Mahanay aux basses, Chad
Mason aux ivoires, Jackson Allen aux harmonicas et Aaron Hambrick
à la batterie mais aussi quelques guests comme Mandi
Strachota aux chœurs et Sam Nelson aux saxophones. Produite
une fois encore par Lane Kelly, la nouvelle livraison du chanteur et
guitariste lui permet de franchir un cap et de passer de celui
où il était un gamin qui rendait le public et les
musiciens admiratifs à celui d’un
véritable bandleader capable de diriger les meilleurs
artistes de la scène blues, un état de fait
incontestable qu’Eddie 9V démontre au travers
d’une douzaine de titres, neuf pièces originales
et trois reprises, qui ressemblent à autant de jam sessions
durant lesquelles chacun laisse libre cours à son
inspiration et à son talent, quitte à ce que
l’on entende parfois quelques bouteilles qui
s’entrechoquent ou quelques plaisanteries qui fusent entre
les musiciens. Entre blues et soul, avec une grande part de fraicheur
et au moins autant de spontanéité, «
Little Black Flies » entraine l’auditeur dans trois
gros quarts d’heure faits de tranches de vie succulentes avec
des morceaux comme « Dog Me Around »,
« Don’t Come Around This House »,
« 3Am in Chicago », « Miss James
», « Puttin’ The Kids To Bed »
ou encore « Columbus Zoo Blues » et bien entendu la
relecture épique du « You Don’t Have to
Go » de Jimmy Reed qui ponctue l’ouvrage. Autant de
bonnes raisons de découvrir le jeu de guitare
élégant et le chant assuré
d’un jeune homme qui, alors qu’il n’avait
pas encore terminé ses études secondaires,
faisait déjà partie de The Georgia Flood, le
groupe qui représentait Atlanta Blues Society à
l’International Blues Challenge en 2013.
|