Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 31 mai 2021
En route pour la gloire
(La Maison Dans
L’Arbre Prod – Wiseband – 2021)
Durée
23’26 – 7 Titres
https://www.facebook.com/HuckleberryFinnJunior
Embarquement immédiat pour la suite des aventures des
héros de Marc Twain avec ce premier EP du phocéen
Huckleberry Finn Jr., arrière, arrière-petit-fils
du compagnon de route de Tom Sawyer qui aurait posé en son
temps ses instruments non loin de la Bonne Mère et qui
aurait même monté dans les bas-fonds de Marseille
un groupe de jazz avec Banjo, docker noir américain
découvert dans les écrits de Claude Mac Kay
… Autant dire que l’on part très loin
dans la fiction et dans le rêve avec « En route
pour la gloire », dont le titre est un clin
d’œil au film réalisé par Hal
Ashby qui raconte la vie du musicien Woody Guthrie, un premier ouvrage
de sept titres entre bluegrass, folk, cajun et blues
interprété avec banjos, guitares,
résonateurs, guimbardes et autres harmonicas et surtout
chanté dans un Français qui n’est pas
sans faire penser à celui des populations de Louisiane et
d’Acadie. Autodidacte, touche à tout de
génie et baroudeur au long cours, Huckleberry Finn Jr. vient
nous jouer les hobos et nous servir une musique pas toujours
très propre sur elle, une musique de traine-savates
qu’il assume avec beaucoup d’humilité et
qu’il propose avec un réel talent,
forçant de temps à autres ses intonations pour en
arriver à un chant qui s’inscrit quelque part
entre CharlElie et Bernard Adamus et dévoilant des textes
empreints de sincérité et de tendresse auxquels
on s’attache sans même s’en rendre
compte. La guitare sur l’épaule, Junior
s’en va marcher le long des voies ferrées plus ou
moins bien entretenues, se pose un moment sur le coin d’une
roue de tracteur et fait pleurer ses guitares à grand
renfort de bottlenecks, fait hurler ses harmonicas et laisse chuchoter
ses guimbardes pour mieux soutenir les claquements vintages
d’un banjo plein de relief, délivrant au passage
des pièces originales gorgées de belles
vibrations, des titres comme « C’est
aujourd’hui demain », « Plus attendre
», « A la source » ou encore «
Quand j’partirai » … C’est
frais, sincère, envoutant même parfois, au point
que l’on s’attendrait presque à croiser
au détour d’un chemin des gens comme Jim, Polly,
la veuve Douglas ou encore Miss Watson ! Une véritable
invitation à grimper sur le radeau et à
accompagner l’artiste jusqu’au bout de
l’histoire.
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