Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 25 mai 2021
Between Midnight and
Louise
(Endless Blues Records
– Frank Roszak Promotions – 2021)
Durée
46’41 – 11 Titres
https://www.chrisgillmusic.com/
Finaliste de l’International Blues Challenge en 2012 avec son
complice D’Mar, Chris Gill traine ses guitares sur les routes
du Mississippi et d’ailleurs depuis deux décennies
et séduit le public en proposant un blues très
ouvert dans lequel il incorpore des bribes de folk, de rock ou encore
de reggae. Apprécié pour sa voix soul et ses
rythmes toujours très délicats,
l’artiste s’offre cette année
l’ouvrage qu’il avait en tête depuis des
années, un album formidablement
dépouillé pour lequel il mise tout sur le naturel
et le spontané en n’utilisant que quelques
vieilles guitares, un petit ampli et deux micros. C’est donc
du blues à l’état brut qu’il
vient nous proposer, sans technologie de pointe mais avec juste
quelques effets de style produits à force de talent et
d’inspiration, et c’est en remplissant ses morceaux
d’anecdotes et d’hommages qu’il remporte
une fois encore son pari avec un ouvrage authentique dans lequel on
entrevoit les images de ses grands-parents mais aussi de bluesmen
célèbres comme Honeyboy Edwards et
d’autres moins connus avec lesquels le guitariste a
partagé des moments forts. Tout en nuances et en
subtilité, « Between Midnight And Louise
» nous emmène faire un tour entre deux villages du
comté de Humphreys qui portent ces noms, quelque part au
centre d’un triangle délimité par
Belzoni, Rolling Fork et Yazoo City, les villes natales de Pinetop
Perkins et Muddy Waters et celle où Gatemouth Moore poussa
son dernier soupir. On y découvre un blues rural, proche des
racines, qui prend toute son ampleur au travers de pièces
originales comme « Thank You For Another Day », You
Never Know », « Fleas And Ticks » ou
encore « Long Distance Highway » mais aussi de deux
reprises du regretté Virgil Brawley, « I Fall In
Love With The Blues » et « Walking Through Eden
», que Chris Gill interprète avec un immense
respect pour son ami disparu en 2018, et c’est
forcément un petit bout de cette terre pauvre mais
accueillante qui s’ouvre devant nous, avec son lot de
guitares qui pleurent et de voix qui les accompagnent … Un
bel album, simple et généreux, à
l’image des gens que l’on croise là-bas
!
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