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Ecrit par Yann Charles |
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dimanche, 09 mai 2021
REDEMPTION
https://e-redemption.jimdofree.com
Rencontre avec un groupe très sympa où l’on retrouve deux frères,
Mat au chant et à la guitare et Rod à la batterie, et le papa JS à
la basse. Mais loin du groupe familial par excellence, Rédemption a
fait du Rock N Roll une manière de vivre. Et pour s'en convaincre,
il suffit de découvrir leur album, « Three Of A Kind ».
Une rencontre avec les trois protagonistes nous en apprend plus sur
eux.
Salut à vous. Alors pour commencer, pouvez-vous vous
présenter ?
M : Salut. Alors moi je suis Mat chanteur guitariste. Et le
grand frère.
JS : Je suis bassiste et backing vocal et aussi le papa.
R : Et le dernier c'est moi, Rod. Je suis le batteur du groupe et le
petit frère.
Bon, finalement, je ne vais pas vous demander comment vous vous
êtes connus. (Rires) Plus sérieusement. Redemption ça fait
quand même nom de groupe de death ou black metal alors que vous
êtes assez éloignés de ces styles. Pourquoi avoir choisi ce nom ?
M : En fait c'est parce qu'on a commencé par le gospel (Rires).
A la création du groupe, nous étions tous branchés sur des styles de
musique différents. Moi, par exemple, j'étais plus sur des groupes
punk ou metal extrême. Rod, lui, écoutait beaucoup de reggae, et
mine de rien on arrivait à se retrouver ensemble sur le morceau
« Redemption Song » de Bob Marley, et on a trouvé que le
nom claquait bien, du coup on l'a conservé.
Je suppose que c'est le papa qui vous a élevés dans cet univers
musical, mais qui a décidé que vous deviendriez un groupe ?
M : Depuis que je fais de la musique, j'ai toujours eu envie de
monter un groupe. J'ai commencé à jour de la guitare, puis j'ai fait
une pause et j'ai repris au moment où Rod se mettait à la batterie.
Donc c'était logique que l'on joue ensemble. On a appris en
composant les morceaux du groupe.
Question sûrement un peu bête mais le papa à la basse c'était dès
le départ, ou bien parce que il n'y avait pas de potes pour jouer
avec vous ?
M : On a eu un pote de notre âge pour jouer, jusqu'à ce que ça
ne le fasse plus avec lui. Du coup on a arrêté de répéter, un peu
dépités, car on n'avait plus de bassiste. Et mon père qui est
guitariste et a aussi été bassiste dans plusieurs groupes est venu
en dépannage. Puis on a composé et enregistré les démos ensemble. Et
du dépannage, c'est devenu du permanent. Et ce sera comme ça jusqu'à
la fin je pense.
JS : C'est comme les gens qui changement la roue sur leur bagnole,
qui mettent une galette pour aller jusqu'au garage, mais finalement
ça reste plus longtemps.
Vous n'avez pas peur d'être reconnus comme un trio familial plus
que comme un groupe de rock ?
M : On a eu peur de ça au départ. C'est pour ça qu'on a voulu
que notre premier EP soit un live, pour montrer qu'on est un vrai
groupe de rock. En commençant par un EP studio, la plupart des gens
aurait pu penser que tout était trafiqué en studio. Mais là, on a
démontré que non, qu'on était vraiment un groupe de rock live. Même
nos clips étaient des live. Et la première fois qu'on est allé en
studio, on avait déjà fait le Hellfest et pas mal d'autres concerts.
Ca a imposé une crédibilité et les gens n’ont pas seulement dit
qu'on n'était qu'un trio familial.
Comment définissez-vous votre musique ? C'est quand même assez
riche.
R : Alors les avis divergent. Le public nous a qualifiés de Rock
N Trash. Ca sonne plutôt bien, mais on préfère dire qu'on fait du
Rock N Roll.
M : Oui on préfère ce terme générique de Rock N Roll car l'EP
« We Are Redemption » est un peu un clin d'œil à
Motörhead. Même si on se retrouve dans plein de musiques, notre
esprit est vraiment Rock N Roll, tout simplement.
Pourquoi ce titre d'album, « Three Of A Kind » ? Cela a
une signification particulière ?
M : Oui. « Three Of A Kind » en Anglais, c'est le
brelan, une main au poker, ce qui s'accorde avec la pochette de
l'album comme tu as pu voir, et littéralement cela veut dire trois
d'une même sorte. Ce qui s'accorde plutôt bien avec Redemption.
C'est ça qui a décidé le titre de cet album. C'est un album qui
parle de nous au sens propre.
JS : Il faut dire que Mat et Rod sont des gros joueurs de poker (Rires).
Comment vous travaillez dans le groupe ? Qui s'occupe de quoi ?
M : On construit les textes et la musique ensemble. Il n'y en a
pas un qui fait les riffs, l'autre les textes. On fait vraiment tout
ensemble. Généralement les morceaux partent d'un riff, mais qui peut
être apporté par n'importe lequel d'entre nous. On fait tourner ce
riff ensemble jusqu'à ce que l'on développe une mélodie, un refrain
ou un couplet. On avance comme ça.
Vous travaillez vos riffs en faisant un peu comme une jam ?
M : Oui c'est à peu près ça.
JS : On part du principe qu'un bon morceau doit être évident.
Beaucoup de groupes enregistrent leurs riffs, mais nous non, on ne
fait pas comme ça. On part du principe que si c'est un bon riff,
demain on s'en rappellera. Nous ce qu'on recherche avant tout, c'est
la musicalité. Si quelque chose est bien, et surtout si ça sonne
bien, ça coule tout seul. C'est cette simplicité que l'on recherche.
Vous n'utilisez pas d'autres effets que ceux que
peuvent vous apporter vos instruments, vous essayez de rester le
plus brut possible ?
M : Pour l'instant ce n'est pas au programme, mais pourquoi pas
dans l'avenir. C'est que pour cet album on a cherché à rester le
plus brut et pur possible. Hormis les effets guitares et quelques
petites touches de percus discrètes.
Tous les titres ont le potentiel pour faire bouger le public,
donc je suppose que l'album a été composé dans l'optique de la
scène ?
JS : C'est ce que l'on cherche à chaque fois que l'on compose.
Notre objectif est que cela plaise au public et que ça fasse bouger.
Donc effectivement tu as bien écouté.
Le message est clair. On s'amuse, on s'éclate.
JS : Exactement.
Vous avez joué avec Phil Campbell & The Bastard Sons, Dead
Kennedys ou encore Nashville Pussy, quels souvenirs et surtout
quelles expériences en gardez-vous ?
M : Oui, on a beaucoup échangé avec eux. Beaucoup de groupes
français et internationaux. Ce sont des groupes qui sont là depuis
des années, avec des grosses équipes qui bossent avec eux. Et nous,
ce qu'on a retenu principalement, c'est la rigueur que ces gars
peuvent avoir dans leur travail. Que ce soit lors de la préparation
ou aux balances, rien n'est laissé au hasard. Et nous on essaie
d'appliquer cette rigueur constante à nos projets. C'est la chose
principale que l'on a retenu. En plus des nouvelles amitiés et
des rencontres, on a retenu beaucoup de choses de tout ça.
Et puis il y a le Hellfest … Je suppose que ça a été un très
grand moment pour tout le monde ?
M : Heu non non. (Rires) Ecoute, on a joué devant au moins
trente fois plus de monde que le plus gros concert qu'on ait fait
avant. Je te laisse imaginer le délire. Mais c'est un tout. Il n'y a
pas que le concert. Déjà on n'était jamais allés au Hellfest. Il y a
l'ambiance, il y a le VIP, le catering où tu manges avec tes idoles.
Il y avait Jonathan Davis, Ice T, les gars de Maiden, Johnny Depp,
c'est juste un truc de fou … Et puis cette super impression d'être
dans un truc vraiment énorme. C'est un souvenir, mais en même temps
c'est le début de la suite si tu veux. C'est la professionnalisation
du groupe et ça a fait ce qu'on est aujourd'hui.
On se sent comment ?
JS : Il faut que tu écoutes le texte de « Rock Or
Die ». Ca explique tout à fait ce que cela fait de monter sur
une scène du Hellfest. C'est le flip que tu as une minute avant de
monter sur scène, mais comme on s'était bien préparés, c'était un
flip plus ou moins contrôlé.
« Rock Or Die », c'est le titre qui représente le mieux
l'album ?
M : Je dirais plutôt « Three Of A Kind » car ça nous
représente totalement. Mais comme il n'y a pas de mensonge dans cet
album, chaque titre nous représente bien en fait.
Pouvez-vous définir Redemption en deux ou trois mots ?
M : Whisky Coca (Rires). Fort, rapide, précis et
énergique.
JS : Fort, rapide et énergique, oui c'est bien ça.
R : Crochet Uppercut.
Dernière question : quel est le dernier morceau ou le dernier
album que vous avez écouté ?
M : Un morceau de Mastodon. Je n'avais jamais écouté Mastodon.
Alors je n'aime pas tout, mais le morceau que j'ai écouté, dont je
ne me souviens plus du titre, était vraiment très bon.
JS : Ah, faut qu'on en donne un chacun ? Pour moi c'est un album de
The Professionals, le groupe de Steve Jones. C'est un album de la
fin des années 80 et Mat me l'a offert il y a quelques années.
R : Moi, c'est « Put Your Head On My Shoulder » de Paul
Anka (Rires)
Merci beaucoup pour cette interview. Et j'espère qu'on se
croisera très vite sur une scène car ça commence à manquer tout
ça.
M : Merci à toi. Ce sera avec plaisir et c'est vrai que ça
manque à tout le monde.
Propos recueillis par Yann Charles
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