Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 11 mai 2021
Supramundane Blues
(Treated And Released
Records – Blind Raccoon – 2021)
Durée
58’07 + 20’19 – 13 + 5 Titres
https://www.facebook.com/revfreakchild/
http://www.treatedandreleasedrecords.com
C’est assurément un des artistes les plus
barrés de la scène blues actuelle, le plus
irrévérencieux des
révérends comme il se plait à le dire,
et c’est riche de ses études de philosophie et de
religion que le Reverend Freakchild est devenu un des adeptes du
mouvement Deadheads dont le plus influent des représentants
est incontestablement Grateful Dead. On ne peut plus prolixe,
l’artiste accouche à intervalle
rapproché d’albums toujours plus dingues et
après « The Bodhisattva Blues »,
qu’il considérait comme une étape
importante dans son voyage pour libérer le karma
négatif et atteindre l'illumination, c’est cette
fois un ouvrage qu’il considère comme
céleste, un cran au-dessus du commun des mortels,
qu’il nous présente avec le bien nommé
« Supramundane Blues », un double album auquel est
associé une messe psychédélique
d’une vingtaine de minutes, « Psychedelic Trip Hop
Mass ». Rejoint par quelques invités de marque
comme les guitaristes Kevin Griffin et Mark Karan, le
claviériste Steve Sirockin, le bassiste Malcolm Oliver, le
batteur Chris Parker ou encore le Reverend Shawn Amos au chant et aux
harmonicas, Freakchild va comme toujours s’efforcer de nous
faire pénétrer dans une sorte
d’inconscient qu’il construit en
s’appuyant sur ses propres créations et autres
adaptations mais aussi et surtout sur des relectures de classiques
qu’il emprunte à Son House, Blind Lemon Jefferson,
Reverend Gary Davis ou Blind Willie Johnson mais aussi à
Albert King, Jake La Botz, ZZ Top ou encore Depeche Mode. On se prendra
ainsi une bonne dose de blues comme on l’aime sur une
première rondelle où s’empilent avec
grâce et sur fond de slides impressionnants, de riffs pointus
et de lyrics habités les « Preachin’ The
Blues », « Personal Jesus », «
Everybody Wants To Go To Heaven », « Jesus Just
Left Chicago » et autres « It’s Gonna Be
Alright » avant de s’engager dans une
expérience plus mystique avec « Seven Billion
Light Years » et avec la seconde tartine où
l’on assiste ni plus ni moins à un office quelque
peu déjanté durant lequel Reverend Freakchild va
prêcher pour sa propre paroisse, pas forcément
accessible à tout le monde voire même parfois un
peu dérangeante pour certains. Il n’en reste pas
moins que ce « Supramundane Blues » est un ouvrage
plein de belles choses dans lequel chacun ira piocher ce dont il a
envie, ou besoin, c’est selon, avec au minimum deux coups de
cœur pour « Personal Jesus » et
« See That His Grave Is Kept Clean » qui
à eux seuls justifient déjà la
découverte.
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