Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 04 mai 2021
Marcher
derrière
(Balandras Editions
– Universal Music France – 2021)
Durée
47’46 + 77’32 – 11 + 20 Titres
http://sustrac.com/
Il est né dans les collines au nord de Cannes, au milieu des
effluves des multiples parfumeries qui ont élu domicile
à Grasse mais aussi des peintures de Rubens qui ornent la
cathédrale de la ville. Pas surprenant dès lors
que Didier Sustrac se soit laissé toucher par
l’art en général et la musique en
particulier, lui qui commença à jouer de la
guitare à l’âge de huit ans …
Parti découvrir le Venezuela puis le Brésil
à sa majorité, l’artiste y rencontrera
la bossa nova et en fera sa véritable raison
d’être, déclinant le style à
sa propre manière, en Français, et se faisant
remarquer quelques années plus tard avec un premier album,
« Zanzibar », et surtout avec un premier tube,
« Tout seul », qui rythmera tout
l’été 1993. Les collaborations
s’enchaineront ensuite rapidement, avec Chico Buarque, Michel
Fugain, Yuri Buenaventura, Maurane, Claude Nougaro, Pierre Barouh,
Philippe Baden Powell ou encore David Linx, et quand bien
même Didier Sustrac sortira quelque peu du feu des
projecteurs, ses travaux l’amèneront à
écrire des contes pour enfants tout en continuant
à faire résonner la langue française
au son des mélodies brésiliennes. Cinq
années après son dernier effort en date, le
poète revient avec « Marcher derrière
», un nouvel album sur lequel il dévoile onze
nouvelles créations parmi lesquelles un duo avec Princesse
Erika et un autre avec Marianne James, et qu’il accompagne
très naturellement d’un « Best Of
» de vingt titres, ouvrage qui tombe à point
nommé pour nous rappeler à quel point la
carrière de l’artiste a été
ponctuée de belles choses. On s’attardera bien
entendu sur le nouveau matériel proposé par un
Didier Sustrac qui n’a rien perdu de sa superbe et qui brille
sur des titres comme « Démodé
», « Amazone », « Mon Paris
brésilien » ou encore «
Beauté plastique », avant de replonger vers des
classiques comme « Ça sert à quoi
» en duo avec Chico Buarque, « Ma case
amochée », « Baisers volés
», « Cogne » en duo avec Claude Nougaro,
ou encore « Les marins, les bateaux », des titres
en tous points indémodables, peut-être tout
simplement parce qu’ils n’ont jamais
été attirés par le chant des
sirènes et par les phénomènes de modes
… En jeune sexagénaire qui n’a pas
l’intention de raccrocher de sitôt, Didier Sustrac
continue de marier la guitare et les mots, la France et
l’Amérique Latine, et ce ne sont pas les amateurs
de saveurs caliente qui s’en plaindront !
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