Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 01 mai 2021
Sardinia plays the blues
(Narcao Blues Festival
– 2021)
DVD 160’ environ
http://www.narcaoblues.it
Cette réalisation est une initiative originale à
mettre au crédit des organisateurs italiens du Narcao Blues
Festival qui ont été doublement
impactés par la pandémie qui s’est
répandue sur le monde en 2020 puisque non seulement
l’activité artistique a été
totalement stoppée mais aussi parce que leur
région si attachante, la Sardaigne, a
été victime de l’absence de touristes,
la source principale de revenus de l’ile ! De quoi se donner
une raison supplémentaire d’avoir le blues et de
le faire savoir pour encourager les amateurs du genre à
découvrir les artistes du cru bien entendu, mais aussi la
beauté des paysage grâce à un format
filmographique plutôt bien pensé. C’est
donc dans des endroits différents que l’on va
découvrir six formations locales qui ont pour la plupart
d’entre elle une stature internationale, l’occasion
parfaite de se pencher sur le blues très actuel de Bad Blues
Quartet près de la tour ronde de Seruci, un important site
archéologique datant de l'âge du Bronze, ou encore
de faire connaissance avec le duo Don Leone qui distille un blues
basique dans le complexe minier de Porto Flavia, un site à
l’architecture pour le moins charmeuse. De site minier il
sera à nouveau question à l’heure de
retrouver un artiste bien connu chez nous, Francesco Piu, puisque
c’est dans la vallée encaissée de Rosas
que le sextet nous proposera trois titres dans lesquels le blues roots
de Robert Johnson se teinte d’arrangements subtils de
percussions et de cordes mais aussi de scratches. Changement de
décor avec le trio Irene Loche Band que l’on
retrouve dans la société viticole de Cantina Mesa
pour un blues teinté de soul et imbibé de folk,
avant de rejoindre la nécropole de Montessu où
nous attend King Howl, un trio de heavy blues qui ne se fait pas prier
pour nous offrir une grosse dose d’énergie avec
entre autres une relecture bien poisseuse de « Hard Time
Killing Floor », et c’est finalement avec Vittorio
Pitzalis, un one man band bien roots, que l’on ira visiter la
grotte de San Giovanni avec en fond sonore, par exemple, une
très belle version de « Everyday I Have The Blues
» … Si l’on retrouve avec beaucoup de
plaisir le blues transalpin que l’on a plaisir à
découvrir chaque année lors de
l’International Blues Challenge par exemple, c’est
avec un autre œil que l’on se rend compte de ce
qu’il peut offrir quand on le combine avec un trait de
tourisme et une belle dose de découverte, de quoi se donner
des idées pour l’avenir, lorsque l’on
pourra à nouveau voyager et que les festivals de blues
pourront retrouver leur public !
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