Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 13 avril 2021
Express connection
(Blue Heart Records
– Blind Raccoon – 2021)
Durée
40’10 – 10 Titres
https://goluban.com
C’est sur une scène blues croate en pleine
expansion que Tomislav Goluban a fait ses premières armes,
démontrant par son jeu d’harmonica et par son
chant que les douze mesures de l’Est européen
n’avaient pas à rougir à
côté de celles des autres pays … Et
puis les choses ont commencé à évoluer
dans son pays et l’artiste est devenu le premier
président des Croatian Blues Forces, la
fédération nationale
récompensée à Memphis par un Keeping
The Blues Alive Award en 2019, puis il a commencé
à se produire un peu partout en Europe et finalement
à l’International Blues Challenge où sa
musique a produit un joli effet sur le public. Salué pour sa
très belle qualité musicale, le dernier effort en
date du bluesman lui a donné l’envie de renouveler
l’expérience d’un enregistrement sur le
sol américain et c’est donc aux Studios Ardent,
à Memphis, que ce douzième album a
été enregistré avec une
équipe de musiciens de qualité où
l’on y croise Jeff Jensen aux guitares, Rick Steff aux
claviers, Bill Ruffino à la basse et David Green
à la batterie mais aussi quelques guests comme Mark Johnson
à la slide, Kirk Smothers au sax, Mark Franklin à
la trompette, Joseph Franher aux chœurs et, last but not
least, Kelly Zirbes au chant sur deux titres et aux chœurs
sur quelques autres. En l’espace de neuf compositions et
d’une reprise du « Pale Blue Eyes » de
Lou Reed, Tomislav Goluban va payer son tribut à des
artistes qu’il affectionne tout particulièrement,
Little Walter et Sonny Terry bien entendu, mais aussi Willie Dixon ou
encore Professor Longhair dont on sent les influences sur «
Seeds In The Bag ». Quand bien même il laisse de la
place à trois instrumentaux pleins de fougue et il
cède le chant lead à Kelly Zirbes sur «
Shoestring Blues », l’harmoniciste n’en
est pas moins un chanteur inspiré capable de proposer de
belles choses en faisant montre d’humour ou encore de
légèreté mais aussi parfois
d’engagement au travers de textes où il en appelle
à plus de justice sociale. Tout au long de cette «
Express Connection » reliant Zagreb à Memphis, on
se régalera de titres comme « Used To Be Someone
», « Babe On The Run », « No
Future In Your Past » ou encore le dynamique instrumental
final « Beast Walk » et l’on applaudira
sans aucune retenue la prestation d’un artiste mais aussi
d’un homme qui a voué sa vie à la
musique qu’il affectionne, en la transmettant aux plus jeunes
au travers de programmes éducatifs qu’il anime par
exemple. Bravo !
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