Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 10 avril 2021
Hors temps
(Label Bleu –
L’Autre Distribution – 2021)
Durée
64’01 – 9 Titres
http://www.edwardperraud.com
Musicien dans l’âme, Edward Perraud a
commencé à jouer de la guitare à
l’âge de huit ans avant d’apprendre le
trombone puis la percussion classique, et après de longues
et brillantes études de musicologie, c’est avec de
nombreux diplômes en poche mais aussi avec un 1er prix
d’analyse musicale qu’il consacrera pleinement sa
vie à la pratique de la batterie et des percussions ainsi
qu’à la composition, à
l’improvisation et à la recherche musicale.
Présent sur une cinquantaine d’albums sortis sur
des labels du monde entier, ce touche à tout de
génie qui possède également des
talents de photographe revient cette année avec un nouvel
effort personnel, « Hors temps », sur lequel il
collabore avec Bruno Angelini au piano et Arnault Cuisinier
à la contrebasse mais où il invite
également à l’occasion Erik Truffaz
à la trompette. Naturellement dirigées vers un
jazz que l’artiste affectionne tout
particulièrement, les neuf compositions qui constituent
cette belle heure de musique en appellent également
à des influences classiques bien présentes chez
l’artiste, mais aussi et surtout à un sens
poussé de l’improvisation et des musiques
vivantes, par opposition aux musiques trop bien figées sur
la partition. Si le piano très présent
s’autorise quelques fantaisies bien naturelles, la
contrebasse n’est jamais en reste et c’est de
concert que les deux portent à la perfection ce toucher de
peau tout particulier qui caractérise Edward Perraud,
artiste naturel, totalement libre et généreux par
essence. La trompette, présente sur « Flower Of
Skin » et « Neguentropie », finit de
tirer l’ouvrage vers le haut, et c’est au
gré de la découverte des « Hors sol
», « Hors piste », « Hors la
loi » et autres « Firmament » que
l’on se prête avec un réel plaisir
à un exercice musical qui se veut à la fois beau,
naturel et totalement débridé, un album
à la fois hors des modes et hors du temps,
d’où sans doute le besoin de l’avoir
intitulé « Hors temps ». Tout simplement
superbe !
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