Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 07 avril 2021
Dark hands, thunderbolts
(Xtra Mile Recordings
– 2021)
Durée
49’05 – 14 Titres
https://www.crazyarmband.com/
Il y avait sept ans que les fans attendaient ce nouvel album de Crazy
Arm, formation punk roots du Devon née en 2005 et
autoproclamée anarcho-gauchiste, un statut que le groupe a
pleinement assumé sur ses trois
précédents efforts, tous sortis sur le label Xtra
Mile Recordings. Bien décidé à ne pas
se laisser enfermer dans un registre trop restrictif, Crazy Arm a fait
le pari de piocher ses influences dans un répertoire
où le cinéma est monnaie courante et
où l’on croise autant de hardcore que
d’Americana, de rock, de punk et de bluegrass, le tout servi
sur fond de protest songs à dominante 60’s, de
brulots punkoïdes aux sensibilités antifa voire
même de folk-world aux accents acoustiques.
Quatrième album de ces Anglais originaires de la
péninsule ouest de l’ile, non loin des
Cornouailles, « Dark Hands, Thunderbolts » met
l’accent sur les grosses guitares et sur les refrains
fédérateurs pour mieux s’assurer
l’adhésion d’un public au moins aussi
mis à mal que le groupe par une combinaison Brexit / Covid
qui a mis tout le monde dans la panade, et ce n’est rien de
le dire. Droit dans ses bottes, à l’image de son
frontman Darren Johns, le groupe de Plymouth va venir vous poser
quelques bâtons de de dynamite dans la platine avec des
titres qui en appellent tantôt à 16 Horsepower,
tantôt aux Ramones, tantôt à Johnny
Thunders, tantôt à Ennio Morricone,
c’est dire si la palette est vaste. Trois semaines de studio,
c’est ce qu’il aura fallu à Crazy Arm
pour finaliser la mise en œuvre de quatorze pièces
imaginées et arrangées sur une période
de gestation de quatre ans, temps nécessaire pour que des
titres comme « Montenegro », « Brave
Starts Here », « The Golden Hind »,
« Trail Of Meds », « Epicurean Firestorm
» ou « Health Is In You » trouvent leur
véritable envergure et le très juste
équilibre entre énergie punk, arrangements
originaux et inspiration cinématographique.
Déjà disponible, l’ouvrage
réussit à déstabiliser le chaland en
même temps qu’il parvient à attirer son
oreille, un signe qui ne trompe pas et qui installe ces Anglais en
bonne place sur une scène punk au sens très large
du terme. Bravo !
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