Ecrit par Fred Delforge |
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dimanche, 04 avril 2021
Blue shaman
(Absilone –
2021)
Durée
62’26 – 16 Titres
http://www.abaji.net/
Né à Beyrouth d’un père grec
et d’une mère arméno-syrienne
d’Istanbul, Abaji est ce que l’on peut
décemment appeler un citoyen du monde, un artiste qui a
touché ses premières guitares à
l’âge de onze ans et qui a grandi en
écoutant des artistes comme Bob Dylan, Cat Stevens, Jimmy
Page et Ravi Shankar. Se produisant dans les rues mais aussi dans les
fêtes de famille durant toute sa jeunesse libanaise, le jeune
homme sera forcé de quitter son pays à cause de
la guerre et c’est à Paris qu’il
s’installera, menant de font des études en
internat et l’écriture de ses premières
chansons. Devenu spécialiste des médecines
chinoises et des arts martiaux, Abaji qui pratique le Tai-Chi-Chuan
depuis quatre décennies embrassera finalement une
carrière musicale grâce au soutien de Gabriel
Yared et commencera à se produire en première
partie d’artistes comme Geoffrey Oryema, John Mc Laughlin ou
encore Suzanne Vega avant de commencer à se produire dans le
monde entier. Collectionneur d’instruments insolites, Abaji
en possède plus de cinq centaines rapportées de
ses multiples voyages et tournées et est capable de tous les
jouer, ce qui fait de lui le multi-instrumentiste de talent que
l’on retrouve aujourd’hui sur « Blue
Shaman », un huitième album avec lequel,
après avoir fait un retour vers l’Orient pour son
prédécesseur, « Route & Roots
», il marque cette fois un virage en direction des influences
celtes et écossaises, épaulé pour cela
par deux musiciens inattendus, l’accordéoniste
Donald Shaw et par le flûtiste et joueur de cornemuse Michael
McGoldrick. On le retrouve ici dans une sorte de creuset musical
où les influences se rejoignent, se rencontrent et
finalement se mélangent grâce à la
subtilité des flûtes en bois, des clarinettes en
bambou, du daf et bien évidemment de cette
étrange instrument à deux manches, mi guitare mi
oud, où le jeu en mode fretless apporte une
subtilité toute particulière. A la
manière d’un pont entre l’Orient et
l’Occident, « Blue Shaman » nous entraine
dans une sorte de thérapie faite d’apaisements et
d’équilibres, un univers d’où
émergent des « Celtic Blues »,
« Balkanik Tango », « Northbound Caravan
», « Bowing In The Wind » ou encore
« Hot Desert To Cold Sea ». Sensation de
plénitude, besoin de découverte, sentiment de
cette convivialité toute
méditerranéenne que l’artiste a
ancrée profondément en lui, elles sont nombreuses
les réactions qui naissent spontanément
à l’écoute d’un album sorti
à la mi-mars pour le plus grand plaisir des amateurs
d’authenticité et
d’originalité …
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