JOHNNY MASTRO & MAMA’S BOYS
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Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 19 mars 2021
Elmore James for president
(Continental Blue Heaven
– 2021)
Durée
41’19 – 13 Titres
https://www.johnnymastro.com/
Si les fondations de cette formation
néoorléanaise sont résolument
ancrées dans le blues, c’est en les inondant de
puissance et de lourdeur que Johnny Mastro & Mama’s
Boys ont réussi à se faire une
réputation qui leur a permis de se produire dans la plupart
des festivals américains mais aussi européens
puisque le groupe s’est offert trente-cinq
tournées sur le vieux continent, posant ses amplis dans pas
moins de quinze pays. Ajoutez à tout ça treize
albums et une capacité à mettre le feu partout
où il passe et vous aurez compris que la nouvelle rondelle
du chanteur et harmoniciste, mise en boite en configuration live au
Music Shed de New Orleans durant l’été
2019, est une véritable craquerie sur laquelle on retrouve
Smoke aux guitares, John Fohl à la guitare baryton, Jimmy
Goodall à la batterie, Lisa Cee aux percussions et Tom
Eisenhood au saxophone. En une grosse quarantaine de minutes
d’un blues à la fois poisseux et
psychédélique, Johnny Mastro &
Mama’s Boys vont nous raconter des histoires de bluesmen et
payer leur tribut à des pointures du genre mais aussi
à quelques personnages forts qui naviguent autour
d’une iconographie où le diable et le vaudou ne
sont jamais bien loin. On y croisera Elmore James bien entendu, mais
aussi Hound Dog Taylor, Lazy Lester, Sonny Boy Williamson, Little
Freddie King ou encore Sydney Snow mais aussi
l’incontournable Marie Laveau et ses décoctions,
les Mardi Gras Indians et plein d’autres personnages que
l’on peut rencontrer durant cette fête populaire
particulièrement prisée et on se prendra une
grosse dose de saturations et de riffs distordus tout au long
d’une playlist marquée par des titres comme
« Red Guitar », « Child Wolf »,
« If You Think I’ve Lost You »,
« Last Dance In Memphis », « Like Marie
Laveau » ou encore « Little Freddie Is King
», autant de morceaux de bravoure qui font de cet «
Elmore James For President » un ouvrage que les amateurs de
sonorités roots et dévergondées
apprécieront forcément. La complicité
qui existe entre Johnny Mastro et Smoke et cette sorte de
dualité entre l’harmonica et la guitare viennent
indiscutablement des années passées au fameux
Babe’s & Ricky’s Inn de Los Angeles
où Laura Mae Gross aura eu tout le loisir de les inciter
à trouver leur propre voie et leur propre son. Le
résultat est là, superbe, lourd, puissant et
formidablement gorgé de blues !
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