Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 03 mars 2021
The Crossroad
Guys
(Autoproduction
– 2021)
Durée
35’57 – 10 Titres
https://www.facebook.com/The-Crossroad-guys-104483884647516/
The Crossroad Guys, c’est une belle histoire de hasard, de
rencontre improbable entre deux musiciens que tout oppose et que
pourtant tout rassemble … Deux
générations différentes, un pied
à Bergerac, l’autre à Toulouse, et
pourtant Sib et JuCo sont l’un et l’autre
guitariste, harmoniciste et chanteur avec un petit
supplément d’âme puisque si
c’est le blues qui les unit, ils ne se considèrent
pas comme des bluesmen mais juste comme des gens qui se font plaisir
à jouer une musique qu’ils aiment, et
c’est très certainement ce qui fait la
différence. Commencée à distance
pendant le premier confinement, l’histoire des Crossroad Guys
aurait pu rester virtuelle, si ce n’est que le premier retour
à la liberté a donné envie aux deux
garçons de se retrouver en vrai et de donner quelques
concerts durant lesquels l’alchimie est
véritablement passée entre la scène et
le public. C’était sans compter sur un second
confinement puis une fermeture forcée des lieux de culture
qui a fini par créer un manque tellement fort que le duo a
ressenti le besoin d’enregistrer un album live, juste pour se
retrouver et pour mieux appréhender la suite, celle qui
passera forcément par un retour à la vie normale.
Toujours dans les bons coups, l’équipe du
Lembarzique à Lembras a répondu
présent et a prêté sa salle
à des Crossroads Guys qui n’ont pas
boudé leur plaisir en mettant en boite une dizaine de
morceaux, essentiellement des reprises piochées du
côté de JB Lenoir, Sonny Boy Williamson, Son House
ou encore Calvin Russell, mais aussi deux compos de Sib,
l’excellente « I Was There »
rapportée de son voyage initiatique dans le Mississippi en
2017, et « I Need Somebody ». Le jeu à
la fois débridé et complémentaire des
deux musiciens apporte aux morceaux des colorations pleines de
subtilité et c’est en se mettant au service des
morceaux avec beaucoup d’humilité que les guitares
et les harmonicas portent une voix chaude et délicieusement
éraillée, une voix taillée sur mesure
pour nous offrir sur un plateau d’argent des morceaux
soigneusement choisis comme « Alabama Blues »,
« Catfish Blues », « Down In Mississippi
» ou encore « Wild Wild West ».
Superbement captée, l’osmose née de
cette rencontre en tous points merveilleuse a été
retranscrite à la perfection sur une première
rondelle éponyme qui a pris une véritable
envergure grâce à la complicité de Greg
Perfetti qui a fait un superbe travail de post-production et de
mastering. Déjà disponible pour le public, ce
premier témoignage discographique est une invitation
à retrouver Sib et JuCo au plus vite sur de vraies
scènes. On aime vraiment !
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