RONAN ONE MAN BAND & MARKO BALLAND
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Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 03 février 2021
Long way from home
(Autoproduction
– 2021)
Durée
64’55 – 13 Titres
https://www.facebook.com/Ronan-One-Man-Band-Marko-Balland-715546422154412/
Le premier est Breton, multi-instrumentiste et chanteur à la
voix superbement écorchée, et arpente les routes
du blues à la manière d’un loup
solitaire depuis plusieurs années avec à son
actif quelques beaux faits d’armes, le moindre
d’entre eux n’étant sans doute pas
d’avoir atteint la finale de l’International Blues
Challenge à Memphis en 2019 … Le second est
Marseillais, harmoniciste se montrant aussi à son aise dans
le blues que dans le rock et sideman de luxe d’un certain
Sanseverino, ce qui lui a donné
l’opportunité de se produire sur de
très belles scène en France et même
ailleurs ! Prenez la discrétion de l’un et le
côté démonstratif de l’autre,
mélangez le tout dans un grand chaudron chauffé
à blanc sous l’œil avisé de
Jean-Paul Avellaneda et saupoudrez le de l’apport de quelques
guests, confiez le mastering à un orfèvre comme
Mathieu Pesqué et emballez le tout d’un bel
artwork signé Franck Tizzoni et vous risquez fort
d’obtenir une sorte de pépite aux airs un peu
cabossés mais au contenu gouteux et sensuel à
souhait. Quelques classiques mais aussi diverses compositions
piochées dans le répertoire scénique
de Ronan, des arrangements et autres habillages instrumentaux dont
Marko Balland a le secret pour mettre une grosse dose de piment
là-dessus, on se sent propulsé sur les routes du
deep south dès les premières mesures de
« Boogie Chilum » et l’on se prend
très rapidement au jeu de ce blues éminemment
roots avec des craqueries comme « Nothing But The Blues
», « Ain’t Nobody’s Business
», « Lonesome Wolf », « Too
Tired » et autres « Walking Blues » sur
lesquelles les ombres de Howlin’ Wolf, Charley Patton et de
Robert Johnson mais aussi celles de Little Walter, Sonny Boy Williamson
ou encore James Cotton sont toujours très
présentes. La voix de Ronan est comme toujours un
véritable régal, un modèle du genre
travaillé à grand renfort de substances certes
légales mais généralement
considérées comme addictives, surtout quand elles
sont consommées avec plus ou moins de modération,
son jeu de guitare direct et efficace et ses percussions rudimentaires
nous ramènent directement du côté des
juke joints décrépis des coins les plus
retranchés du Mississippi, les harmonicas de Marco se
révèlent tantôt comme le
complément parfait de la mélodie,
tantôt comme son contrepied le plus inattendu, mais
c’est justement cette sensation
régulière de surprise, cette sortie volontaire de
l’un et de l’autre de leur zone de confort qui
crée cet émerveillement qui s’installe
de bout en bout à l’écoute de
« Long Way From Home », un album que l’on
attendait depuis un moment et qui a réussi à
tenir toutes ses promesses. Une belle association pour un excellent
résultat !
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